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Iles Lavezzi : l'équilibre délicat entre tourisme et environnement


Noémie François le Mardi 19 Février 2019 à 08:09

Îles de beautés battues par les vents des bouches, les Lavezzi jouent de leur charme singulier pour attirer chaque année plus de 250.000 touristes, toujours plus nombreux mais pas toujours respectueux de l'exceptionnel écosystème local. Cette belle dynamique a des répercussions sur l'environnement et c'est donc du délicat équilibre entre flux touristiques et durabilité qu'ont débattu ce lundi à la mairie de Bonifacio élus et bateliers.
Des solutions quant à la capacité d’accueil journalière sont donc envisagées dans un nouveau plan de gestion qui prévoit aussi de gérer différemment les rotations quotidiennes.



Randonneurs, amoureux des plages, simple curieux, pas moins de 256 000 touristes ont visité en 2018 les Iles Lavezzi et le chiffre pourrait s'élever encore plus dans ce lieu qui a une superficie de seulement 69 hectares et un écosystème sensible.

 

Le tourisme est devenu un pilier de l'économie de la zone mais la problématique de l’environnement, du développement durable et de la gestion de la préservation de ce site précieux préoccupent les élus qui se sont réuni ce lundi à Bonifacio pour parler de la gestion de l’île Lavezzu pour 2019.

 

A la réunion qui s’est tenue, sans demi-ton, dans la salle de conseil municipal  étaient présents Jean–Charles Orsucci, maire de la ville, François Sargentini, président de l’Office de l’Environnement de la Corse, Nicole Serra 1ere adjointe à l’action économique, Marie Jo Culioli Vichera, présidente de l’office de tourisme de Bonifacio, Jean-Michel Culioli, responsable de la réserve des bouches de Bonifacio, Paul Rocca, batelier, dirigeant de la société des promenades en mer, et Emile Bidali responsable de la délégation, problématiques hydrauliques – relation SDIS et centre de secours de Bonifacio – relation OEC Sud et le conservatoire du Littoral. 

 

« Les chiffres parlent d'eux mêmes : Lavezzu a connu en 2018 un pic historique de fréquentation : 256 000 personnes, dont des bateaux restaurant, des bateaux de plaisance et des sociétés de promenades en mer qui participent à la dégradation du site. » rappellent les élus « l’impact de cette fréquentation a des effets néfastes sur l’environnement et sur la nature endémique des lieux, notamment sur les abords côtiers. Sur les sentiers de la partie sud ont été relevés des piétinements, des dénudations, de l’érosion et une destruction de l’habitat. Les déchets apportés par les visiteurs sont autant d’indices destructeurs même si le site semble dans l'ensemble respecté. »

 

Un nouveau plan de gestion

Des solutions sont donc envisagées quant à la capacité d’accueil journalière à ne pas dépasser dans un nouveau plan de gestion qui prévoit aussi de gérer différemment les rotations quotidiennes.

 

La protection des îles Lavezzi est un point majeur et une priorité pour la ville de Bonifacio ainsi que pour les différents acteurs présents autour de la table. « Il y a un vrai signe d’alarme et nous, nous devons d’y répondre par un respect strict de la réglementation » relève Jean-Charles Orsucci. « Pour que les comportements des visiteurs changent, il en convient de mettre en place une réelle gestion, en concertation avec les opérateurs touristiques, ainsi plusieurs options sont possibles ».

 

L’office de l’environnement de la Corse a fait des propositions concrètes et des expertises seront menées malgré les divergences politiques. Balisages, panneaux d’informations « sensibilisation-éducation », encadrements, sentiers balisés, barrières, présences physiques d’agents de la réserve, canalisations, objectif zéro déchets sur l’île, installation de WC et cinq zones de mouillage, limitation du nombre de bateaux fréquentant ces zones et d’autres solutions alternatives sont à l’étude.

 

Au-delà de Lavezzu, l’OEC compte affirmer sa "présence physique" sur d’autres sites sensibles du territoire. Les préoccupations de Francois Sargentini, sont également tournées vers l’ensemble du territoire : Scandola, le GR20, le mare a mare, le mare e monti, les grands lacs, les Pozzi, autant de discernements pour les problématiques environnementales.  

 

Les grandes lignes ont été tirées pour cet horizon 2019-2020, les progrès serviront de marqueur à la question environnementale de la Corse.

 

L’avenir, c’est demain.