Hyacinthe Vanni, président du Service de Secours et d'Incendie du Cismonte, élu à la présidence du nouvel Etablissement public d’Incendie et de Secours de Corse (EPISC). Photo SIS 2B.
- Quel est le but de cet EPISC ?
- Le but est de travailler à la fusion des SIS 2A et 2B à travers la création d’un Etablissement public d’Incendie et de Secours de Corse (EPISC), comme la loi NOTRe nous le permet. Je crois que c’est le seul en France, il y en a peut-être un autre en Alsace. Nous avons saisi cette opportunité pour mettre en place des groupes de travail afin de rapprocher les deux SIS. Nous y avons intégré en expérimentation tous les services support, c’est-à-dire que nous allons travailler ensemble sur une vision comptable et financière, sur une vision des ressources humaines, une vision de la GEPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) et de la formation. L’important pour nous, aujourd’hui, est d’avoir la même réponse opérationnelle dans le Nord et dans le Sud. De cette façon, nous serons prêts à rendre un projet finalisé afin qu’en 2028, la fusion des SIS 2A et 2B puisse avoir lieu et soit validée par l’État. On ne précipite pas la fusion, mais on crée un établissement intermédiaire pour la préparer. Et tout cela à effectif constant.
- Pourquoi fusionner les deux SIS ?
- La fusion des deux SIS est la feuille de route qui nous a été donnée par le président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni. Elle a été immédiatement mise en route et on en voit déjà les premiers résultats. La fusion va apporter un Service de Secours et d’Incendie unique qui fournira une réponse opérationnelle sur toute la Corse. Il n’y aura pas de différence entre les pompiers du SIS 2A ou ceux du SIS 2B. Il n’y aura plus que des sapeurs-pompiers de Corse. En 2028, nous présenterons un établissement unique, habillé de la même façon, avec les mêmes camions, le même matériel, la même vision opérationnelle, des régimes indemnitaires harmonisés, des visions ressources humaines et financière communes. L’État, de son côté, assumera le côté opérationnel. Mais ce sera beaucoup plus simple.
- Comment sera financé cet Etablissement unique ?
- Cet Etablissement public sera autonome et financé, comme le sont aujourd'hui les deux SIS, par la Collectivité de Corse et les communes. Le financement ne changera pas. Tous les SIS de France sont financés de la même façon. Par contre, la Collectivité de Corse n’aura plus en face d’elle deux interlocuteurs, mais un seul.
- Comment réagissent les personnels à cette fusion ?
- Les personnels réagissent plutôt bien. Les représentants des personnels sont d’accord. C’est un projet qu’ils attendent depuis des années. Bien entendu, il faut rassurer. Il y a toujours des petites craintes que le SIS 2A n’absorbe le SIS 2B ou vice versa. Il faut dire aux personnels que notre volonté est commune et que nous ne laisserons personne sur le bord du chemin. Nous discuterons avec tout le monde, et tout le monde sera considéré. Un Établissement unique, cela ne veut pas dire centralisation à Corte où sera installé le siège social. Bien, au contraire, tous les territoires seront considérés avec leurs spécificités. Le but n’est pas de tout remonter à Corte, mais que les gens travaillent sur leur territoire. Avec tous les outils modernes, on peut travailler d’où l’on est sans difficulté. C’est une démarche innovante qui va apporter beaucoup et surtout rassurer.
- Pourquoi instaurer une présidence tournante ?
- C’est plus rassurant pour les personnels sur le terrain qu’il y ait une alternance des présidences, c’est-à-dire une moitié du mandat avec une présidence 2B et l’autre moitié du mandat avec une présidence 2A. Cela devrait apaiser les petites craintes et montrer qu’il n’y a pas d’emprise d’un SIS sur l’autre. Je précise que les présidents sont bénévoles, ils ne prennent pas d’indemnités. Ça rassure aussi.
- Quand cet EPISC sera-t-il fonctionnel ?
- L’établissement est en marche puisqu’il a déjà un président. Il aura un directeur dans un mois puisque l’appel à candidature a été lancé au niveau de la Direction générale de la sécurité civile. Il a déjà un budget que nous avons voté lors du Conseil d’administration. Nous avons bien avancé. Il ne reste plus qu’à se mettre au travail pour harmoniser toutes nos petites différences, faire un certain nombre de propositions et aller sur les territoires pour les expliquer. Le seul problème qu’on a aujourd’hui est que la préfecture garde ses deux établissements administratifs départementaux.
- Cette entité unique vous permettra-t-elle de demander à l’Etat plus de moyens opérationnels ?
- Aujourd’hui, au niveau national, quand on arrive avec deux Services d’incendie départementaux de catégorie C, c’est-à-dire la plus petite catégorie, on est moins écouté que si on arrive avec un seul établissement Corse, placé en catégorie B ou A. Avec une vision qui ne sera plus départementale, mais territoriale, on espère avoir beaucoup plus d’écoute au niveau national. C’est vraiment quelque chose d’important que de raisonner territorialement et non plus par département. À titre d’exemple, le SIS 2A était beaucoup mieux équipé que le SIS 2B en termes de matériel, parce que le Conseil général 2A donnait à l’époque beaucoup plus de moyens que le Conseil général 2B qui n’en donnait aucun. Il faut éviter cela. Aujourd’hui, cela n’existe plus parce qu’il y a la Collectivité de Corse, mais il faut aussi qu’on apporte cette vision territoriale au niveau national.
- Pourquoi alors attendre 2028 pour créer cette entité unique ?
- Il ne faut pas imposer les choses. Il faut les construire pas à pas. Je pense qu’imposer quelque chose d’en haut peut amener à l’échec. On l’a déjà vu par le passé. La méthode, qui est la nôtre, est de construire avec les gens de terrain pour obtenir une adhésion totale. Et puis, il faut être prêt. Aujourd’hui, il y a quelques disparités entre le Nord et le Sud. Les deux SIS n’ont pas les mêmes régimes indemnitaires, ni la même façon de travailler, il faut qu’on arrive à tout harmoniser pour pouvoir fusionner. Donc, on rapproche d’abord les façons de travailler, puis on travaille ensemble, on construit les organigrammes et on met les choses en place. Une fois qu’on est prêt, on appuie sur le bouton.
- Comment cela va-t-il se passer sur le terrain jusqu’en 2028 ? Chaque SIS agira-t-il de son côté ou les actions seront-elles centralisées ?
- On fait déjà des actions communes, centralisées en termes de formation notamment. Sur le terrain, on travaille déjà beaucoup ensemble. Le SIS 2B va en renfort dans le 2A et le SIS 2A vient en renfort dans le 2B. Sur le terrain donc, la fusion est déjà acquise, il n’y a pas beaucoup de différence. Ceci dit, chaque Service d’incendie et de secours a sa vie propre et son histoire. On ne peut pas d’un revers de main bouleverser l’histoire des uns et l’histoire des autres. Il faut en tenir compte, prendre en considération chaque histoire et les rapprocher pour construire une histoire commune. C’est un projet qui nous tient à cœur. Il est pratiquement réussi.
- Il faut quand même obtenir la validation de l’Etat. Pensez-vous réussir ?
- Nous avons eu une discussion avec la Direction générale de la sécurité civile qui a adhéré à notre projet, qui l’a validé et qui est aujourd’hui à nos côtés pour nous accompagner sur cette vision. Au final, ce projet devra effectivement faire l’objet d’un décret au niveau national. L’Etat le validera s’il est vraiment bien conçu et bien construit. Je n’ai aucun doute là-dessus !
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Le but est de travailler à la fusion des SIS 2A et 2B à travers la création d’un Etablissement public d’Incendie et de Secours de Corse (EPISC), comme la loi NOTRe nous le permet. Je crois que c’est le seul en France, il y en a peut-être un autre en Alsace. Nous avons saisi cette opportunité pour mettre en place des groupes de travail afin de rapprocher les deux SIS. Nous y avons intégré en expérimentation tous les services support, c’est-à-dire que nous allons travailler ensemble sur une vision comptable et financière, sur une vision des ressources humaines, une vision de la GEPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) et de la formation. L’important pour nous, aujourd’hui, est d’avoir la même réponse opérationnelle dans le Nord et dans le Sud. De cette façon, nous serons prêts à rendre un projet finalisé afin qu’en 2028, la fusion des SIS 2A et 2B puisse avoir lieu et soit validée par l’État. On ne précipite pas la fusion, mais on crée un établissement intermédiaire pour la préparer. Et tout cela à effectif constant.
- Pourquoi fusionner les deux SIS ?
- La fusion des deux SIS est la feuille de route qui nous a été donnée par le président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni. Elle a été immédiatement mise en route et on en voit déjà les premiers résultats. La fusion va apporter un Service de Secours et d’Incendie unique qui fournira une réponse opérationnelle sur toute la Corse. Il n’y aura pas de différence entre les pompiers du SIS 2A ou ceux du SIS 2B. Il n’y aura plus que des sapeurs-pompiers de Corse. En 2028, nous présenterons un établissement unique, habillé de la même façon, avec les mêmes camions, le même matériel, la même vision opérationnelle, des régimes indemnitaires harmonisés, des visions ressources humaines et financière communes. L’État, de son côté, assumera le côté opérationnel. Mais ce sera beaucoup plus simple.
- Comment sera financé cet Etablissement unique ?
- Cet Etablissement public sera autonome et financé, comme le sont aujourd'hui les deux SIS, par la Collectivité de Corse et les communes. Le financement ne changera pas. Tous les SIS de France sont financés de la même façon. Par contre, la Collectivité de Corse n’aura plus en face d’elle deux interlocuteurs, mais un seul.
- Comment réagissent les personnels à cette fusion ?
- Les personnels réagissent plutôt bien. Les représentants des personnels sont d’accord. C’est un projet qu’ils attendent depuis des années. Bien entendu, il faut rassurer. Il y a toujours des petites craintes que le SIS 2A n’absorbe le SIS 2B ou vice versa. Il faut dire aux personnels que notre volonté est commune et que nous ne laisserons personne sur le bord du chemin. Nous discuterons avec tout le monde, et tout le monde sera considéré. Un Établissement unique, cela ne veut pas dire centralisation à Corte où sera installé le siège social. Bien, au contraire, tous les territoires seront considérés avec leurs spécificités. Le but n’est pas de tout remonter à Corte, mais que les gens travaillent sur leur territoire. Avec tous les outils modernes, on peut travailler d’où l’on est sans difficulté. C’est une démarche innovante qui va apporter beaucoup et surtout rassurer.
- Pourquoi instaurer une présidence tournante ?
- C’est plus rassurant pour les personnels sur le terrain qu’il y ait une alternance des présidences, c’est-à-dire une moitié du mandat avec une présidence 2B et l’autre moitié du mandat avec une présidence 2A. Cela devrait apaiser les petites craintes et montrer qu’il n’y a pas d’emprise d’un SIS sur l’autre. Je précise que les présidents sont bénévoles, ils ne prennent pas d’indemnités. Ça rassure aussi.
- Quand cet EPISC sera-t-il fonctionnel ?
- L’établissement est en marche puisqu’il a déjà un président. Il aura un directeur dans un mois puisque l’appel à candidature a été lancé au niveau de la Direction générale de la sécurité civile. Il a déjà un budget que nous avons voté lors du Conseil d’administration. Nous avons bien avancé. Il ne reste plus qu’à se mettre au travail pour harmoniser toutes nos petites différences, faire un certain nombre de propositions et aller sur les territoires pour les expliquer. Le seul problème qu’on a aujourd’hui est que la préfecture garde ses deux établissements administratifs départementaux.
- Cette entité unique vous permettra-t-elle de demander à l’Etat plus de moyens opérationnels ?
- Aujourd’hui, au niveau national, quand on arrive avec deux Services d’incendie départementaux de catégorie C, c’est-à-dire la plus petite catégorie, on est moins écouté que si on arrive avec un seul établissement Corse, placé en catégorie B ou A. Avec une vision qui ne sera plus départementale, mais territoriale, on espère avoir beaucoup plus d’écoute au niveau national. C’est vraiment quelque chose d’important que de raisonner territorialement et non plus par département. À titre d’exemple, le SIS 2A était beaucoup mieux équipé que le SIS 2B en termes de matériel, parce que le Conseil général 2A donnait à l’époque beaucoup plus de moyens que le Conseil général 2B qui n’en donnait aucun. Il faut éviter cela. Aujourd’hui, cela n’existe plus parce qu’il y a la Collectivité de Corse, mais il faut aussi qu’on apporte cette vision territoriale au niveau national.
- Pourquoi alors attendre 2028 pour créer cette entité unique ?
- Il ne faut pas imposer les choses. Il faut les construire pas à pas. Je pense qu’imposer quelque chose d’en haut peut amener à l’échec. On l’a déjà vu par le passé. La méthode, qui est la nôtre, est de construire avec les gens de terrain pour obtenir une adhésion totale. Et puis, il faut être prêt. Aujourd’hui, il y a quelques disparités entre le Nord et le Sud. Les deux SIS n’ont pas les mêmes régimes indemnitaires, ni la même façon de travailler, il faut qu’on arrive à tout harmoniser pour pouvoir fusionner. Donc, on rapproche d’abord les façons de travailler, puis on travaille ensemble, on construit les organigrammes et on met les choses en place. Une fois qu’on est prêt, on appuie sur le bouton.
- Comment cela va-t-il se passer sur le terrain jusqu’en 2028 ? Chaque SIS agira-t-il de son côté ou les actions seront-elles centralisées ?
- On fait déjà des actions communes, centralisées en termes de formation notamment. Sur le terrain, on travaille déjà beaucoup ensemble. Le SIS 2B va en renfort dans le 2A et le SIS 2A vient en renfort dans le 2B. Sur le terrain donc, la fusion est déjà acquise, il n’y a pas beaucoup de différence. Ceci dit, chaque Service d’incendie et de secours a sa vie propre et son histoire. On ne peut pas d’un revers de main bouleverser l’histoire des uns et l’histoire des autres. Il faut en tenir compte, prendre en considération chaque histoire et les rapprocher pour construire une histoire commune. C’est un projet qui nous tient à cœur. Il est pratiquement réussi.
- Il faut quand même obtenir la validation de l’Etat. Pensez-vous réussir ?
- Nous avons eu une discussion avec la Direction générale de la sécurité civile qui a adhéré à notre projet, qui l’a validé et qui est aujourd’hui à nos côtés pour nous accompagner sur cette vision. Au final, ce projet devra effectivement faire l’objet d’un décret au niveau national. L’Etat le validera s’il est vraiment bien conçu et bien construit. Je n’ai aucun doute là-dessus !
Propos recueillis par Nicole MARI.
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