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Hôteliers, restaurateurs et plagistes unis pour défendre la Balagne


Jean-Paul-Lottier le Mercredi 25 Septembre 2019 à 17:48

A l'initiative de l'association collégiale de l'hôtellerie, de la restauration et des plagistes de Balagne ( ACHRPB) une réunion-débat a eu lieu ce Mercredi 25 septembre à l'Hôtel Régina à Calvi.
A cette occasion un point a été fait sur les différentes rencontres que le syndicat a pu avoir avec élus et gestionnaires du port de l'Ile-Rousse et de l'aéroport de Calvi, avant que les professionnels du tourisme puissent débattre de la situation.




Le mot d'ordre  de l'association collégiale de l'hôtellerie, de la restauration et des plagistes de Balagne (ACHRPB) qui était à sa création de travailler main dans la main et tous unis, a pris tout son sens ce mercredi après-midi à 15 heures, dans la salle de réunion de l'Hôtel Régina où tous étaient conviés.
Bien que beaucoup moins nombreux que les précédentes réunion, les professionnels de l'hôtellerie, de la restauration et des plages ont écouté avec beaucoup d'attention les interventions des membres du bureau, chacun dans les compétences pour lesquelles ils ont été mandatés.


André D'Oriano a ouvert le bal en parlant d'un sujet qu'il maîtrise à la perfection, celui du port de l'Ile-Rousse.
Un port qui comme chacun a pu le constater est malade avec des rotations en moins et un nombre de passagers dont la diminution inquiète au plus haut point.
André d'Oriano et l'association ont rencontré Pierre Mattei et les responsables de la Corsica Ferries qui expliquent cette baisse par une diminution de la demande !
Le montant des taxes à l'Ile-Rousse, qui est l'un des moins chers, ne peut donc être imputé à cette baisse du trafic.
Anhdré D'Oriano a ensuite détaillé les travaux qui vont être entrepris au port de l'Ile-Rousse qui sont actés par la CCI de Haute-Corse, gestionnaire de la structure
" Ces travaux comme l'allongement du terre-plein et de la digue sur une centaine de mètres vont permettre d'avoir deux véritables postes à quai et non un et demi comme c'est le cas aujourd'hui.
Le problème c est que ces travaux de modernisation ne seront effectifs qu'à l'orée de la saison 2022. Nous, ce que nous voulons c'est que ce délai soit sérieusement raccourci, ce qui nous permettrait de gagner au moins une saison.
Des discussions seront également engagées avec la Moby line qui a son mot à dire, tout comme Corsica Ferries et Corsica Linéa".

Et d'ajouter: " Le fait que le port de l'Ile-Rousse est le plus proche du continent devrait être un atout de taille tant en terme d'économie de temps et de carburant, ce qui malheureusement n'est pas le cas à ce jour. Nous avons également sollicité une réunion avec l'Office des Transports""


Dans la salle, un professionnel du tourisme fait observer que cet atout du point le plus proche du continent n'est malheureusement pas répercuté sur le prix du billet.
Jean-Pierre Pinelli n'a pas caché sa surprise du mauvais résultat d'ensemble de cette saison 2019, qui arrive après deux années de bonne qualité, avant d'ajouter: " La saison 2020 ne s'annonce pas meilleure puisque au vu des informations que nous avons, on se dirige par une déprogrammation de l'offre tant pour l'aérien que le maritime.
Le propriétaire de l'Hôtel "La Villa"  ne cache pas que dans les mauvais chiffres enregistrés par son établissement il a une part de responsabilité.
"Avec une baisse de l'ordre de 12%, il est clair que c'est une des plus mauvaises saison que nous réalisons. Et, le seul responsable c'est moi-même. Sans doute réconforté par les chiffres des deux précédentes saison j'ai négligé plusieurs choses tant dans le secteur marketing que dans celui de la communication et je paie comptant ce manque de concentration".

La Compagnie Volotéa pourrait revenir à Calvi 
Avant de communiquer sur la situation de l'aéroport de Calvi-Balagne, François Acquaviva a rappelé la nécessité à se connecter à tout le monde: collectivités, élus....
"Tout le monde s'accorde à dire que la situation se dégrade et que nous pourrons améliorer les choses qu'à la condition de rester unis.
François Acquaviva annonçait ensuite que"selon les informations qui lui sont parvenues, la Compagnie aérienne Volotéa serait sur le point de réduire sa voilure sur la Corse, ce qui entraînerait une baisse importante de sièges offerts !
Toujours a propos de cette Compagnie il rappelait qu'en 2015 elle avait abandonné Calvi alors qu'elle était la 4e en low cost et que depuis, durant ces 4 années écoulées, nul n'avait réagi.
" Aujourd'hui, ce n'est plus le cas car nous avons repris les choses en main et tout est réuni pour que Volotéa revienne à Calvi, à la condition toutefois qu'un accord soit trouvé avec la CCI pour partager les frais en cas de déroutement.

Dernier point, celui des OSP de Calvi qu'il faut impérativement revoir et améliorer. La CCI a fait des propositions qui jusque là n'ont pas été entendues"


L'allongement des offres, un vol quotidien Calvi Nice à l'année et autres propositions ont été faites, tout comme une réunion avec les différents services a été demandée.
D'autres solutions ont été évoquées  pour que la Balagne retrouve cette attractivité qu'elle a perdu.
Jean-Baptiste Ceccaldi insistait sur la nécessité d'améliorer les moyens aériens et maritimes.
Lors des discussions, les manières de procéder ont été largement pointées du doigt et des solutions ont été  proposées non pas pour attaquer ce géant qu'est Booking, mais pour le contrer et réduire son champ d'action.
Pour rester dans le domaine de l'aérien, une personne est intervenue dans la salle pour s'inquiéter qu'un tour opérator, Corsican Places  ait appris que la Compagnie Air Corsica avec qui elle a l'habitude de travailler ait annoncé pour la saison 2020 une diminution de l'offre qui tomberait de 22 semaines à 18!
Une annonce qui inquiétait le bureau qui par l'intermédiaire de Jean-Pierre Pinelli réagissait aussitôt en interrogeant par texto un responsable d'Air Corsica. Ce dernier a expliqué que Corsican Places a bloqué cette saison 10 000 places mais que celles ci n'ont pas été toutes vendues, d'ou cette réduction de 4 000 places pour 2020.
Des idées ont été lancées pour que la Balagne redevienne une destination phare.

Les plagistes demandent un moratoire d'une année supplémentaire pour les établissements de plage de Calvi
Le problème de la plage de Calvi est revenu sur le devant de la scène. On sait que dans le cadre du Décret plage de 2006,  les plagistes avaient signé un accord avec l'Etat, s'engageant notamment à démolir leurs établissements et à reconstruire leurs établissements en démontable. Cet accord a entre temps été prolongé et arrive à terme dès la fin du mois d'octobre.
Gilbert Vietto, membre de l'association collégiale et président des plagistes, a fait part de sa rencontre avec le maire de Calvi Ange Santini et l'autorité préfectorale.
" Aujourd'hui, sans le PLU et le PADDUC la situation reste confuse. Il y a également le problème de la voie ferrée que nous avons eu maintes fois eu l'occasion d'évoquer en cas de démolition des établissements.
J'ai posé la question au maire de Calvi si il était prêt à accepter une année blanche pour la plage de Calvi. Il m'a répondu qu'il en était hors de question.
Pour revenir sur le problème de la voie ferrée, si la CDC et les Chemins de fer de Corse  sont prêts a assumer la démolition, qu'ils le fassent. Nous plagistes nous nous refusons à prendre cette responsabilité car nous savons qu'il y aura des problèmes et que ce n'est pas à nous à les endosser.
La voie de la sagesse voudrait que nous obtenions une année supplémentaire afin que tous les problèmes soient réglés dans la sérénité"

Une réunion uniquement entre les parties concernées par ce problème de plage sera programmée dans les prochains jours.


Autre volet abordé, celui de la précarité avec notamment une nouvelle législation qui obligera les saisonniers à travailler minimum 6 mois pour pouvoir ensuite prétendre à une indemnité auprès de Pôle Emploi.
" Avec ce système, on va créer une précarité supplémentaire car nous n'avons pas tous les moyens d'embaucher pour une durée aussi longue" précise Jean-Pierre Pinelli.
Enfin,  l'Association Collégiale de l'Hôtellerie, de la Restauration et des Plagistes de Balagne ( ACHRPB)  a décidé de s'affilier à la structure nationale de l'UMIH et de fixer sa cotisation annuelle à 100 €.