Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse, leader de Femu a Corsica, chef de file de la liste Fa populu Inseme pour les élections territoriales des 20 et 27 juin. Photo CNI.
- En vous donnant comme slogan de campagne « Fa populu Inseme », qu’avez-vous voulu signifier en termes de projet pour la Corse ?
- Dans une société corse trop souvent minée par les divisions, affaiblie par les fractures sociales et territoriales, menacée par les mécanismes de spéculation et de pressions, nous avons l’impérieuse nécessité de « Fà populu inseme ». De renforcer les solidarités et nos liens, en nous appuyant sur notre identité collective, les valeurs qui nous unissent, et la force de notre projet. Nous nous inscrivons dans le fil historique du combat mené pour et par le peuple corse depuis un demi-siècle. Nous sommes les héritiers et les continuateurs de cette histoire, nous sommes totalement et irréductiblement fidèles à cet engagement, et, avec la même force et la même détermination, nous voulons impliquer toutes ceux qui, sans partager entièrement nos convictions, se reconnaissent dans une même vision de la Corse, et souhaitent s’engager dans sa construction. Cette construction s’articule, donc, autour de quatre principes : la mise en œuvre de notre projet de société et de ses priorités, la volonté d’ouverture à toutes les forces vives se reconnaissant dans ce projet, une logique de transmission pour permettre à la jeunesse d’accéder aux responsabilités, enfin la réaffirmation de la paix et de la démocratie comme piliers de notre démarche.
- Vous revendiquez une continuité sur les fondamentaux nationalistes : le combat pour un peuple, une société. Comment le déclinez-vous concrètement ?
- Un populu, una sucetà, una terra ! Notre peuple, notre identité collective, notre langue, notre patrimoine sont des outils puissants de cohésion de notre société. En renforçant le lien indéfectible qui unit les Corses à leur terre, nous mobiliserons toutes les forces vives, dans l’île comme dans la diaspora, autour d’un projet de société porteur de sens. C’est notre engagement au cœur duquel, nous plaçons les valeurs essentielles d’humanisme, d’éthique, d’équité, de solidarité, de transparence et d’ouverture. La démocratie réelle, comme méthode et comme objectif, a été, est et restera le pilier central de notre démarche. Nous continuerons à la placer au cœur du fonctionnement de la Collectivité de Corse et de chacun de nos choix, et ce, dans tous les actes de la vie publique. Nous redisons avec détermination que la Corse, que nous voulons construire, n’est pas celle des violences, des pressions ou des menaces. Nous opposons à ces logiques mortifères la force de nos convictions, de la démocratie, la solidarité, le travail, l’honnêteté, la défense de l’intérêt général. L’antidote le plus puissant à toutes les dérives et risques de dérives est bien la démocratie !
- Dans une société corse trop souvent minée par les divisions, affaiblie par les fractures sociales et territoriales, menacée par les mécanismes de spéculation et de pressions, nous avons l’impérieuse nécessité de « Fà populu inseme ». De renforcer les solidarités et nos liens, en nous appuyant sur notre identité collective, les valeurs qui nous unissent, et la force de notre projet. Nous nous inscrivons dans le fil historique du combat mené pour et par le peuple corse depuis un demi-siècle. Nous sommes les héritiers et les continuateurs de cette histoire, nous sommes totalement et irréductiblement fidèles à cet engagement, et, avec la même force et la même détermination, nous voulons impliquer toutes ceux qui, sans partager entièrement nos convictions, se reconnaissent dans une même vision de la Corse, et souhaitent s’engager dans sa construction. Cette construction s’articule, donc, autour de quatre principes : la mise en œuvre de notre projet de société et de ses priorités, la volonté d’ouverture à toutes les forces vives se reconnaissant dans ce projet, une logique de transmission pour permettre à la jeunesse d’accéder aux responsabilités, enfin la réaffirmation de la paix et de la démocratie comme piliers de notre démarche.
- Vous revendiquez une continuité sur les fondamentaux nationalistes : le combat pour un peuple, une société. Comment le déclinez-vous concrètement ?
- Un populu, una sucetà, una terra ! Notre peuple, notre identité collective, notre langue, notre patrimoine sont des outils puissants de cohésion de notre société. En renforçant le lien indéfectible qui unit les Corses à leur terre, nous mobiliserons toutes les forces vives, dans l’île comme dans la diaspora, autour d’un projet de société porteur de sens. C’est notre engagement au cœur duquel, nous plaçons les valeurs essentielles d’humanisme, d’éthique, d’équité, de solidarité, de transparence et d’ouverture. La démocratie réelle, comme méthode et comme objectif, a été, est et restera le pilier central de notre démarche. Nous continuerons à la placer au cœur du fonctionnement de la Collectivité de Corse et de chacun de nos choix, et ce, dans tous les actes de la vie publique. Nous redisons avec détermination que la Corse, que nous voulons construire, n’est pas celle des violences, des pressions ou des menaces. Nous opposons à ces logiques mortifères la force de nos convictions, de la démocratie, la solidarité, le travail, l’honnêteté, la défense de l’intérêt général. L’antidote le plus puissant à toutes les dérives et risques de dérives est bien la démocratie !
- Vous avez promis, il y a 5 ans, de changer la Corse et de trouver des solutions aux problèmes du quotidien. Qu’avez-vous concrètement fait ?
- Les années de la mandature à venir doivent être celles de la concrétisation pleine et entière de notre projet d’enraciner irréversiblement la Corse dans une logique d’émancipation. Depuis cinq ans, et malgré un cumul de contraintes sans précèdent, nous avons fait avancer ce pays sur un chemin d’espoir. De façon forte et déterminée, nous avons commencé à le transformer profondément. Prétendre le contraire est une contre-vérité ! Nous avons mené à bien un processus de fusion d’une complexité sans équivalent, bâti une nouvelle collectivité, mis en œuvre un plan de lutte contre la précarité et pour l’accès au logement, augmenté de 50% les crédits pour l’accession à la propriété, renforcé massivement notre soutien à la formation, à l’éducation, la formation, la jeunesse, la langue, la culture… Nous déployons le Très Haut débit sur tout le territoire. Nous avons fait face de façon exemplaire à l’épidémie de Covid-19, et à toutes ses conséquences. Nous avons réussi une baisse historique du tarif résident dans l’aérien et du fret dans le maritime. Nous avons créé le Comité de massif pour aider les communes de l’intérieur… Dans ces domaines et dans bien d’autres, nous avons posé les jalons de cette révolution pacifique et démocratique que les Corses ont voulu. Nous avons travaillé pour l’intérêt général et nous allons continuer à le faire. J’ai toujours dit que ce travail prendrait 10 ans, 15 ans, voire une génération, et qu’il fallait nous inscrire dans cette durée. Cela ne nous exonère pas de tirer les enseignements de la mandature qui vient de s’écouler, pour améliorer ce qui doit l’être et nous donner tous les moyens de mener à bien la tâche considérable qui nous attend.
- Justement, la principale impasse de votre mandature est la question des déchets. Qu’est-ce qui n’a pas marché et comment la résoudre définitivement ?
- Le projet de Plan, voté par l’Assemblée de Corse en février, a vocation à être soumis à enquête publique et à entrer en vigueur d’ici à la fin de l’année, si nous remportons les élections. Il propose un chemin pragmatique, opérationnel et financé pour régler la crise des déchets et mettre en place le nouveau mode de gestion des déchets : généralisation du tri à la source, fiscalité incitative, valorisation des bio-déchets par méthanisation, deux usines de sur-tri, territorialisation des centres de stockage des déchets inertes résiduels… le tout sous maîtrise publique de l’ensemble du système. Pour réussir, il faut d’abord aider massivement les intercommunalités à mettre en œuvre le tri généralisé, chaque fois que possible au porte-à-porte. Nous proposons de mobiliser autant que nécessaire les 42 millions € restant au titre du PEI sur la ligne déchets pour cela. Nos engagements sont clairs : la diminution de 15% de la production de déchets ménagers et de 50% du stockage des déchets inertes, la généralisation du tri à la source et la collecte en porte à porte des bio déchets, le traitement et la valorisation des matières recyclables… C’est ce modèle que nous prônons. Il est en rupture totale avec celui du maire d’Ajaccio et président de la CAPA, qui relativise le tri, au plus grand bénéfice des industriels spécialisés dans le traitement des déchets. Ce sera aux Corses de juger !
- On vous reproche de ne pas avoir réussi à juguler la spéculation. Comment comptez-vous garantir aux Corses l’accès au foncier et au logement ?
- C’est vrai, la spéculation et la dépossession foncières continuent à faire des ravages en Corse. Elles ont, pour corollaire, la pression sur le foncier agricole ou potentiellement agricole, sur les espaces naturels littoraux ou proches du rivage, et même maintenant sur ceux de l’intérieur. Elles impactent aussi les questions de l’accès au logement, de la maitrise de l’urbanisation et de la qualité urbaine et aggravent les inégalités et l’exclusion. Ce sont des enjeux essentiels, tout comme les difficultés rencontrées par de nombreux maires, souvent de communes rurales – y compris littorales - et de l’intérieur, qui sont confrontés à des problèmes insurmontables pour élaborer un PLU et mener une politique d’aménagement vertueuse et maîtrisée. Tout cela doit être pris en compte. Nous avons, lors de la mandature écoulée, initié un processus pour rompre avec ces logiques de dépossession et de dévitalisation de l’intérieur pour leur substituer un modèle de développement beaucoup plus équilibré et durable. Nous avons renforcé l’accès au foncier et au logement pour le plus grand nombre sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones spéculatives ou désertifiées et ce, dans un contexte de hausse vertigineuse des prix. Nous avons mis en œuvre le droit de préemption reconnu à la Collectivité de Corse et avons soutenu la proposition de loi de Jean-Felix Acquaviva visant à son renforcement. Nous poursuivons parallèlement le combat pour un statut de résident.
- Face à la fermeture de Paris, n’est-ce pas un peu vain ?
- Ce n’est pas un totem ! La question foncière a, toujours, été au cœur des préoccupations de l’ensemble des Nationalistes. Elle est, pour nous, une question fondamentale et vitale. Comme je viens de le dire, l’urgence n’a pas seulement disparu, elle s’aggrave ! 5000 logements sont construits par an dont 3000 en résidences secondaires ! Nous avons d’ores et déjà mis en œuvre des mesures concrètes : réactivation du fonds foncier agricole qui a permis l’acquisition du Domaine Casabianca, la redistribution des terres agricoles à 20 jeunes agriculteurs, et la sanctuarisation de la partie littorale avec rétrocession au Conservatoire du littoral. Dans le domaine de l’accession au logement, le règlement « Una casa per tutti, una casa per ognunu » est une véritable révolution qui vise à permettre à toutes les communes de Corse de construire du logement réservé aux primo-accédant résidents à des prix inférieurs au marché. Concernant le logement social, nous avons contractualisé un apport financier pour les Offices HLM de 32 millions € sur quatre ans. Enfin, nous avons acté, y compris en partenariat avec ces communes, la mise en œuvre sans délai d’opérations organisées autour de la notion de bail réel solidaire. Ce n’est pas suffisant ! Nous avons, donc, besoin d’une révision constitutionnelle pour obtenir les outils juridiques, politiques et financiers qui nous permettrons de répondre utilement à des problèmes que les Corses ont identifiés comme vitaux.
- Pratiquement toutes les listes, à part Ecologia Sulidaria, veulent réviser le PADDUC. Quelle est votre position ?
- La procédure de révision du PADDUC doit légalement être engagée en 2021. Basée sur une large consultation de tous les acteurs, elle permettra de faire évoluer le document. En ce qui nous concerne, nous proposerons des améliorations, mais nous réaffirmons également notre attachement intangible aux fondamentaux du combat nationaliste, comme la protection des terres agricoles et la préservation du littoral et de la montagne de toute visée spéculative.
- Les années de la mandature à venir doivent être celles de la concrétisation pleine et entière de notre projet d’enraciner irréversiblement la Corse dans une logique d’émancipation. Depuis cinq ans, et malgré un cumul de contraintes sans précèdent, nous avons fait avancer ce pays sur un chemin d’espoir. De façon forte et déterminée, nous avons commencé à le transformer profondément. Prétendre le contraire est une contre-vérité ! Nous avons mené à bien un processus de fusion d’une complexité sans équivalent, bâti une nouvelle collectivité, mis en œuvre un plan de lutte contre la précarité et pour l’accès au logement, augmenté de 50% les crédits pour l’accession à la propriété, renforcé massivement notre soutien à la formation, à l’éducation, la formation, la jeunesse, la langue, la culture… Nous déployons le Très Haut débit sur tout le territoire. Nous avons fait face de façon exemplaire à l’épidémie de Covid-19, et à toutes ses conséquences. Nous avons réussi une baisse historique du tarif résident dans l’aérien et du fret dans le maritime. Nous avons créé le Comité de massif pour aider les communes de l’intérieur… Dans ces domaines et dans bien d’autres, nous avons posé les jalons de cette révolution pacifique et démocratique que les Corses ont voulu. Nous avons travaillé pour l’intérêt général et nous allons continuer à le faire. J’ai toujours dit que ce travail prendrait 10 ans, 15 ans, voire une génération, et qu’il fallait nous inscrire dans cette durée. Cela ne nous exonère pas de tirer les enseignements de la mandature qui vient de s’écouler, pour améliorer ce qui doit l’être et nous donner tous les moyens de mener à bien la tâche considérable qui nous attend.
- Justement, la principale impasse de votre mandature est la question des déchets. Qu’est-ce qui n’a pas marché et comment la résoudre définitivement ?
- Le projet de Plan, voté par l’Assemblée de Corse en février, a vocation à être soumis à enquête publique et à entrer en vigueur d’ici à la fin de l’année, si nous remportons les élections. Il propose un chemin pragmatique, opérationnel et financé pour régler la crise des déchets et mettre en place le nouveau mode de gestion des déchets : généralisation du tri à la source, fiscalité incitative, valorisation des bio-déchets par méthanisation, deux usines de sur-tri, territorialisation des centres de stockage des déchets inertes résiduels… le tout sous maîtrise publique de l’ensemble du système. Pour réussir, il faut d’abord aider massivement les intercommunalités à mettre en œuvre le tri généralisé, chaque fois que possible au porte-à-porte. Nous proposons de mobiliser autant que nécessaire les 42 millions € restant au titre du PEI sur la ligne déchets pour cela. Nos engagements sont clairs : la diminution de 15% de la production de déchets ménagers et de 50% du stockage des déchets inertes, la généralisation du tri à la source et la collecte en porte à porte des bio déchets, le traitement et la valorisation des matières recyclables… C’est ce modèle que nous prônons. Il est en rupture totale avec celui du maire d’Ajaccio et président de la CAPA, qui relativise le tri, au plus grand bénéfice des industriels spécialisés dans le traitement des déchets. Ce sera aux Corses de juger !
- On vous reproche de ne pas avoir réussi à juguler la spéculation. Comment comptez-vous garantir aux Corses l’accès au foncier et au logement ?
- C’est vrai, la spéculation et la dépossession foncières continuent à faire des ravages en Corse. Elles ont, pour corollaire, la pression sur le foncier agricole ou potentiellement agricole, sur les espaces naturels littoraux ou proches du rivage, et même maintenant sur ceux de l’intérieur. Elles impactent aussi les questions de l’accès au logement, de la maitrise de l’urbanisation et de la qualité urbaine et aggravent les inégalités et l’exclusion. Ce sont des enjeux essentiels, tout comme les difficultés rencontrées par de nombreux maires, souvent de communes rurales – y compris littorales - et de l’intérieur, qui sont confrontés à des problèmes insurmontables pour élaborer un PLU et mener une politique d’aménagement vertueuse et maîtrisée. Tout cela doit être pris en compte. Nous avons, lors de la mandature écoulée, initié un processus pour rompre avec ces logiques de dépossession et de dévitalisation de l’intérieur pour leur substituer un modèle de développement beaucoup plus équilibré et durable. Nous avons renforcé l’accès au foncier et au logement pour le plus grand nombre sur l’ensemble du territoire, y compris dans les zones spéculatives ou désertifiées et ce, dans un contexte de hausse vertigineuse des prix. Nous avons mis en œuvre le droit de préemption reconnu à la Collectivité de Corse et avons soutenu la proposition de loi de Jean-Felix Acquaviva visant à son renforcement. Nous poursuivons parallèlement le combat pour un statut de résident.
- Face à la fermeture de Paris, n’est-ce pas un peu vain ?
- Ce n’est pas un totem ! La question foncière a, toujours, été au cœur des préoccupations de l’ensemble des Nationalistes. Elle est, pour nous, une question fondamentale et vitale. Comme je viens de le dire, l’urgence n’a pas seulement disparu, elle s’aggrave ! 5000 logements sont construits par an dont 3000 en résidences secondaires ! Nous avons d’ores et déjà mis en œuvre des mesures concrètes : réactivation du fonds foncier agricole qui a permis l’acquisition du Domaine Casabianca, la redistribution des terres agricoles à 20 jeunes agriculteurs, et la sanctuarisation de la partie littorale avec rétrocession au Conservatoire du littoral. Dans le domaine de l’accession au logement, le règlement « Una casa per tutti, una casa per ognunu » est une véritable révolution qui vise à permettre à toutes les communes de Corse de construire du logement réservé aux primo-accédant résidents à des prix inférieurs au marché. Concernant le logement social, nous avons contractualisé un apport financier pour les Offices HLM de 32 millions € sur quatre ans. Enfin, nous avons acté, y compris en partenariat avec ces communes, la mise en œuvre sans délai d’opérations organisées autour de la notion de bail réel solidaire. Ce n’est pas suffisant ! Nous avons, donc, besoin d’une révision constitutionnelle pour obtenir les outils juridiques, politiques et financiers qui nous permettrons de répondre utilement à des problèmes que les Corses ont identifiés comme vitaux.
- Pratiquement toutes les listes, à part Ecologia Sulidaria, veulent réviser le PADDUC. Quelle est votre position ?
- La procédure de révision du PADDUC doit légalement être engagée en 2021. Basée sur une large consultation de tous les acteurs, elle permettra de faire évoluer le document. En ce qui nous concerne, nous proposerons des améliorations, mais nous réaffirmons également notre attachement intangible aux fondamentaux du combat nationaliste, comme la protection des terres agricoles et la préservation du littoral et de la montagne de toute visée spéculative.
- Votre plan de lutte contre la pauvreté et la précarité ne suffit pas à enrayer le phénomène. Comment comptez-vous relever le niveau de vie des Corses ?
- La lutte contre la précarité et la pauvreté a été une de nos priorités depuis 2015, la renforcer est celle de la mandature à venir. Des projets en cours vont se concrétiser, comme l’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée » ou celle d’un revenu universel. D’autres seront mis en œuvre, comme une conférence sociale pour renforcer l’accès à l’alimentation dans tous les territoires, ou encore le développement de l’insertion par l’activité économique. Améliorer le niveau de vie des Corses, cela passe nécessairement par leur restituer du pouvoir d’achat : c’est l’objectif de notre programme de rénovation énergétique sur la mandature. 8 600 logements sociaux sont des passoires thermiques, les rénover équivaudra à un gain de 800 € à 1 000 € par an pour chaque ménage. Ou encore faire accepter par l’Etat les propositions, votées en avril dernier par l’Assemblée de Corse sur proposition du Conseil exécutif, visant à garantir une baisse du prix de l’essence à la pompe. Nous voulons également élargir le champ d’application de la Charte conclue avec la grande distribution sur le prix garanti de 270 produits de consommation courante.
- Ce plan de rénovation énergétique, vous le présentez comme une opération phare. En quoi consiste-t-il exactement ?
- C’est un plan de relance inédit de 470 millions € pour le secteur du bâtiment sur la période 2021-2028 par la rénovation du parc locatif social corse. Ces 8600 logements sociaux, qui ont été construits depuis plus de 30 ans, sont dégradés, très mal isolés et n’ont jamais été réellement rénovés. Pour leurs occupants, ces déperditions thermiques ne permettent pas d’accéder au confort minimal et sont responsables de l’augmentation et de l’aggravation de pathologies respiratoires liées à l’humidité et à l’altération de la qualité de l’air. Cette opération massive de rénovation permettra, outre la remise aux normes et la baisse de la facture d’électricité, de créer des centaines d'emplois nouveaux, dont 1400 équivalents temps plein. C’est un investissement à hauteur de 188 millions € que nous comptons financer par le Plan de relance national et le Plan de Transformation et d’investissement pour la Corse (PTIC). Et c’est surtout une priorité politique !
- Vous présentez un nouveau plan santé qui se propose de lutter contre les inégalités sociales. Comment ?
- Lutter contre les inégalités sociales et territoriales de Corse est une priorité. Notre nouveau plan est ambitieux et définit des axes d’actions. D’abord, nous voulons promouvoir les nouvelles technologies au service de la sante (e-sante) pour réduire la fracture territoriale, les situations de non-recours aux soins et contenir le phénomène de désertification médicale. Ensuite, nous entendons moderniser les établissements de santé à travers un plan massif de soutien à l’investissement dans le secteur médico-social et la construction d’une offre gériatrique renforcée. Notre objectif est, aussi, d’obtenir l’installation d’un Petscan qui améliorera la prise en charge des patients, de créer de nouvelles formations paramédicales et de soutenir la formation continue des professionnels de santé, notamment au travers des moyens numériques.
- Après la crise Covid, vous proposez de fonder un nouveau modèle économique. Quels en sont les grands axes ?
- Il y a, d’abord, la nécessité d’apporter une réponse forte et adaptée aux suites de la crise Covid. Cela passe par la validation par l’Etat et la mise en œuvre du Plan Salvezza e Rilanciu en partenariat avec les forces vives économiques et sociales. Dans la prochaine mandature, nous continuerons à soutenir le monde économique, comme nous l’avons fait jusqu’à présent, notamment en aidant les jeunes à créer leur entreprise, à aider les entreprises existantes à se développer et à favoriser la transmission. Nous voulons, aussi, mobiliser l’épargne corse pour favoriser l’investissement dans des jeunes entreprises innovantes et dans les TPE. Notre ambition est de faire des entreprises corses des moteurs du progrès social, de construire un nouveau modèle économique et social, fondé sur le développement durable, créateur de richesse, organisé autour des valeurs de solidarité et d’équité, et positionnant la Corse comme une île de Méditerranée exemplaire et innovante.
- La lutte contre la précarité et la pauvreté a été une de nos priorités depuis 2015, la renforcer est celle de la mandature à venir. Des projets en cours vont se concrétiser, comme l’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée » ou celle d’un revenu universel. D’autres seront mis en œuvre, comme une conférence sociale pour renforcer l’accès à l’alimentation dans tous les territoires, ou encore le développement de l’insertion par l’activité économique. Améliorer le niveau de vie des Corses, cela passe nécessairement par leur restituer du pouvoir d’achat : c’est l’objectif de notre programme de rénovation énergétique sur la mandature. 8 600 logements sociaux sont des passoires thermiques, les rénover équivaudra à un gain de 800 € à 1 000 € par an pour chaque ménage. Ou encore faire accepter par l’Etat les propositions, votées en avril dernier par l’Assemblée de Corse sur proposition du Conseil exécutif, visant à garantir une baisse du prix de l’essence à la pompe. Nous voulons également élargir le champ d’application de la Charte conclue avec la grande distribution sur le prix garanti de 270 produits de consommation courante.
- Ce plan de rénovation énergétique, vous le présentez comme une opération phare. En quoi consiste-t-il exactement ?
- C’est un plan de relance inédit de 470 millions € pour le secteur du bâtiment sur la période 2021-2028 par la rénovation du parc locatif social corse. Ces 8600 logements sociaux, qui ont été construits depuis plus de 30 ans, sont dégradés, très mal isolés et n’ont jamais été réellement rénovés. Pour leurs occupants, ces déperditions thermiques ne permettent pas d’accéder au confort minimal et sont responsables de l’augmentation et de l’aggravation de pathologies respiratoires liées à l’humidité et à l’altération de la qualité de l’air. Cette opération massive de rénovation permettra, outre la remise aux normes et la baisse de la facture d’électricité, de créer des centaines d'emplois nouveaux, dont 1400 équivalents temps plein. C’est un investissement à hauteur de 188 millions € que nous comptons financer par le Plan de relance national et le Plan de Transformation et d’investissement pour la Corse (PTIC). Et c’est surtout une priorité politique !
- Vous présentez un nouveau plan santé qui se propose de lutter contre les inégalités sociales. Comment ?
- Lutter contre les inégalités sociales et territoriales de Corse est une priorité. Notre nouveau plan est ambitieux et définit des axes d’actions. D’abord, nous voulons promouvoir les nouvelles technologies au service de la sante (e-sante) pour réduire la fracture territoriale, les situations de non-recours aux soins et contenir le phénomène de désertification médicale. Ensuite, nous entendons moderniser les établissements de santé à travers un plan massif de soutien à l’investissement dans le secteur médico-social et la construction d’une offre gériatrique renforcée. Notre objectif est, aussi, d’obtenir l’installation d’un Petscan qui améliorera la prise en charge des patients, de créer de nouvelles formations paramédicales et de soutenir la formation continue des professionnels de santé, notamment au travers des moyens numériques.
- Après la crise Covid, vous proposez de fonder un nouveau modèle économique. Quels en sont les grands axes ?
- Il y a, d’abord, la nécessité d’apporter une réponse forte et adaptée aux suites de la crise Covid. Cela passe par la validation par l’Etat et la mise en œuvre du Plan Salvezza e Rilanciu en partenariat avec les forces vives économiques et sociales. Dans la prochaine mandature, nous continuerons à soutenir le monde économique, comme nous l’avons fait jusqu’à présent, notamment en aidant les jeunes à créer leur entreprise, à aider les entreprises existantes à se développer et à favoriser la transmission. Nous voulons, aussi, mobiliser l’épargne corse pour favoriser l’investissement dans des jeunes entreprises innovantes et dans les TPE. Notre ambition est de faire des entreprises corses des moteurs du progrès social, de construire un nouveau modèle économique et social, fondé sur le développement durable, créateur de richesse, organisé autour des valeurs de solidarité et d’équité, et positionnant la Corse comme une île de Méditerranée exemplaire et innovante.
- Vous avez fait du numérique une priorité de votre dernière mandature. Où en est-on ? Que reste-t-il à faire ?
- La Corse dispose de mauvaises infrastructures du fait d’un déficit d’investissement public séculaire. Nous avons, donc, pris cette question à bras le corps : la Délégation de service public (DSP) attribuée pour le Très haut débit prévoit que chaque foyer corse aura l’accès à la fibre d’ici à fin 2023. Concernant la téléphonie mobile, nous menons une action volontariste dans le cadre du « New deal mobile » pour obtenir des opérateurs qu’ils traitent le problème des zones blanches. Enfin, notre ambition est d’assurer le désenclavement numérique définitif de la Corse en faisant, de notre île, un hub d’échange de données en Méditerranée, en divisant par dix le coût du transit IP pour les entreprises corse, grâce à la création d’un GIX (point d’échange internet) articulé avec l’un des différents projets de câbles sous-marins de la zone.
- Sur la question des transports, vous n’avez pas mené à terme la création de la compagnie maritime régionale. Est-elle toujours d’actualité ?
- L’objectif n’a pas changé ! Nous allons poursuivre la mise en œuvre effective de la Compagnie territoriale publique et le lancement de l’appel d’offres la concernant. Nos travaux sont prévus pour aboutir au 1er janvier 2023. Les difficultés rencontrées sont dues au changement de position des instances européennes qui, lors de nos négociations, avaient validé le concept de Société d’économie mixte à opération unique (SEMOP), avant de changer d’avis. Dans le cadre des négociations à finaliser, nous ajouterons, donc, à l’option SEMOP, une proposition de société d’économie mixte. En complément de cette compagnie d’exploitation, la création d’une SEM d’investissement ayant pour but l’acquisition de navires adaptés à la desserte maritime et à la transition écologique (GNL/électricité et/ou Hydrogène) reste, elle aussi, plus que jamais d’actualité.
- Vous avez entrepris la modernisation du réseau, le chantier est colossal dans l’intérieur Aurez-vous les moyens financiers de les mettre en œuvre ? Quelles sont les priorités ?
- Il est évident que les financements actuellement proposés par l’Etat ne permettront pas le rattrapage historique dont les infrastructures de la Corse ont besoin. L’enveloppe de 500 millions €, proposée pour le PTIC, est notoirement insuffisante. Et ce, d’autant mieux que la méthode, jusqu’à aujourd’hui mise en œuvre par l’Etat, va conduire, si elle est maintenue, à un saupoudrage et à une absence d’effet levier global. Nous demandons, donc, une renégociation globale en priorisant le désengorgement des agglomérations ajaccienne et bastiaise, ainsi que les routes intérieures et de montagne : pont de Casaluna, routes du Cap corse, routes d’Alisgiani… S’y conjuguent deux objectifs. Le premier est de réaliser le Schéma territorial de déplacement interne à la Corse qui mise sur l’intermodalité rail-route et consacre un service public de transport pour désenclaver quotidiennement les vallées de l’intérieur. Le second est la poursuite du Plan pluriannuel d’investissement adopté en 2017 et qui regroupe tout cela.
- Vous aviez promis de revitaliser la ligne de chemin de fer vers Folelli. Sera-t-elle au programme de la prochaine mandature ou renvoyée aux calendes grecques ?
- Pour le train, vous le savez, le plan de développement de la Collectivité de Corse qui vise à proposer une desserte ambitieuse et cohérente – dont l’extension vers la Plaine Orientale - a été validé par le rapport du Centre d’Etudes et d’Expertises sur les Risques, l’Environnement la Mobilité et l’Aménagements, (CEREMA). Une étude, je tiens à le rappeler, commandée par l’Etat à l’automne dernier. Ce rapport estime impératif de ne surtout pas s’arrêter au milieu du gué et de poursuivre la modernisation du réseau ferroviaire. Pour ce faire, le PTIC notamment a vocation à intervenir dans les financements de cette opération d’envergure. Nous demanderons à l’Etat de prendre en compte nos propositions, au demeurant validées par ses propres services.
- Vous avez dit aux Corses : donnez-nous 10 ans. Quel est, pour vous, l’enjeu principal de cette prochaine mandature ?
- Le mandat à venir est fondamental ! Il doit être celui de la concrétisation du projet collectif dont nous avons posé les jalons. Celui de la transmission vers la jeunesse qui incarne l’espoir, l’aspiration à une société meilleure, la force de la vie. Enfin celui de l’élaboration d’une solution politique avec l’Etat. Nous avons tous les atouts pour construire ensemble la Corse que nous voulons, une Corse apaisée et émancipée.
- Quel mot résume pour vous le mieux votre projet ?
- Fà populu inseme.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- La Corse dispose de mauvaises infrastructures du fait d’un déficit d’investissement public séculaire. Nous avons, donc, pris cette question à bras le corps : la Délégation de service public (DSP) attribuée pour le Très haut débit prévoit que chaque foyer corse aura l’accès à la fibre d’ici à fin 2023. Concernant la téléphonie mobile, nous menons une action volontariste dans le cadre du « New deal mobile » pour obtenir des opérateurs qu’ils traitent le problème des zones blanches. Enfin, notre ambition est d’assurer le désenclavement numérique définitif de la Corse en faisant, de notre île, un hub d’échange de données en Méditerranée, en divisant par dix le coût du transit IP pour les entreprises corse, grâce à la création d’un GIX (point d’échange internet) articulé avec l’un des différents projets de câbles sous-marins de la zone.
- Sur la question des transports, vous n’avez pas mené à terme la création de la compagnie maritime régionale. Est-elle toujours d’actualité ?
- L’objectif n’a pas changé ! Nous allons poursuivre la mise en œuvre effective de la Compagnie territoriale publique et le lancement de l’appel d’offres la concernant. Nos travaux sont prévus pour aboutir au 1er janvier 2023. Les difficultés rencontrées sont dues au changement de position des instances européennes qui, lors de nos négociations, avaient validé le concept de Société d’économie mixte à opération unique (SEMOP), avant de changer d’avis. Dans le cadre des négociations à finaliser, nous ajouterons, donc, à l’option SEMOP, une proposition de société d’économie mixte. En complément de cette compagnie d’exploitation, la création d’une SEM d’investissement ayant pour but l’acquisition de navires adaptés à la desserte maritime et à la transition écologique (GNL/électricité et/ou Hydrogène) reste, elle aussi, plus que jamais d’actualité.
- Vous avez entrepris la modernisation du réseau, le chantier est colossal dans l’intérieur Aurez-vous les moyens financiers de les mettre en œuvre ? Quelles sont les priorités ?
- Il est évident que les financements actuellement proposés par l’Etat ne permettront pas le rattrapage historique dont les infrastructures de la Corse ont besoin. L’enveloppe de 500 millions €, proposée pour le PTIC, est notoirement insuffisante. Et ce, d’autant mieux que la méthode, jusqu’à aujourd’hui mise en œuvre par l’Etat, va conduire, si elle est maintenue, à un saupoudrage et à une absence d’effet levier global. Nous demandons, donc, une renégociation globale en priorisant le désengorgement des agglomérations ajaccienne et bastiaise, ainsi que les routes intérieures et de montagne : pont de Casaluna, routes du Cap corse, routes d’Alisgiani… S’y conjuguent deux objectifs. Le premier est de réaliser le Schéma territorial de déplacement interne à la Corse qui mise sur l’intermodalité rail-route et consacre un service public de transport pour désenclaver quotidiennement les vallées de l’intérieur. Le second est la poursuite du Plan pluriannuel d’investissement adopté en 2017 et qui regroupe tout cela.
- Vous aviez promis de revitaliser la ligne de chemin de fer vers Folelli. Sera-t-elle au programme de la prochaine mandature ou renvoyée aux calendes grecques ?
- Pour le train, vous le savez, le plan de développement de la Collectivité de Corse qui vise à proposer une desserte ambitieuse et cohérente – dont l’extension vers la Plaine Orientale - a été validé par le rapport du Centre d’Etudes et d’Expertises sur les Risques, l’Environnement la Mobilité et l’Aménagements, (CEREMA). Une étude, je tiens à le rappeler, commandée par l’Etat à l’automne dernier. Ce rapport estime impératif de ne surtout pas s’arrêter au milieu du gué et de poursuivre la modernisation du réseau ferroviaire. Pour ce faire, le PTIC notamment a vocation à intervenir dans les financements de cette opération d’envergure. Nous demanderons à l’Etat de prendre en compte nos propositions, au demeurant validées par ses propres services.
- Vous avez dit aux Corses : donnez-nous 10 ans. Quel est, pour vous, l’enjeu principal de cette prochaine mandature ?
- Le mandat à venir est fondamental ! Il doit être celui de la concrétisation du projet collectif dont nous avons posé les jalons. Celui de la transmission vers la jeunesse qui incarne l’espoir, l’aspiration à une société meilleure, la force de la vie. Enfin celui de l’élaboration d’une solution politique avec l’Etat. Nous avons tous les atouts pour construire ensemble la Corse que nous voulons, une Corse apaisée et émancipée.
- Quel mot résume pour vous le mieux votre projet ?
- Fà populu inseme.
Propos recueillis par Nicole MARI.