Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse. Photo Michel Luccioni.
« Ce processus à vocation historique est-il nécessaire ? Oui ! Devons-nous tout faire pour qu’il soit à vocation historique et qu’il réussisse ? Je le dis avec détermination et force : oui ! Comme le disent la majorité territoriale, de nombreux nationalistes et de nombreux Corses. Il n’y a pas de solution alternative et nous avons le besoin impérieux de réussir ce processus ». C’est sur un ton ferme que le président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni, répond aux deux interpellations des groupes politiques en ouverture de la dernière session de l’Assemblée de Corse, en martelant une volonté inchangée. La première question émane, sans surprise, du groupe d’opposition de droite U Soffiu Novu qui, par la voix de son président, Jean-Martin Mondoloni, s’émeut, encore une fois, de l’arrêt du cycle de discussions engagé avec Paris sur l’avenir de la Corse, de ce « rendez-vous manqué. Ce processus, certains l’ont voulu, d’autres non ». Il mentionne que son groupe en a accepté le principe et « les tournants qui accompagnent la vie d’un processus ». Pour lui, il y a deux façons d’aborder cette séquence : « que nous souhaitons tous réussir, j’imagine ! La première est de considérer que les tournants, notamment judiciaires, peuvent se régler en discutant. La deuxième est de considérer que les tournants, y compris judiciaires, doivent être levés en préalable de toute discussion. Pour notre part, nous considérons qu’il faut reprendre rapidement les discussions avec l’Etat, y compris pour régler les problèmes qui se posent dans notre société, y compris d’ordre judiciaire ».
Jean-Martin Mondoloni. Photo Michel Luccioni.
Une spirale de tension
Estimant que « la reprise du dialogue ne peut pas s’indexer sur le temps de la justice » et que d’autres problèmes attendent d’être résolus, le leader de la droite insulaire demande au président de l’Exécutif de se positionner clairement : « Faut-il mettre un préalable à la reprise ou reprendre les discussions le plus rapidement possible ? ». Il regrette que ce temps suspendu n’ait pas été mis à profit pour élaborer une méthode et un calendrier « que nous réclamons depuis le début. Il faut essayer de discuter, d’abord, entre nous en répondant à la question du ministre : quel projet voulez-vous ? On ne peut pas se permettre de rater ce train ». La seconde question est posée par Don Joseph Luccioni, élu de Fa Populu Inseme, qui évoque le contexte insulaire tendu, la répression politique, les récents actes criminels et la crainte de dérapages. « Il faudrait être aveugle ou inconscient pour ne pas comprendre que cette situation porte en elle un risque important de dégradation politique et conduit à une spirale d’affrontement que la Corse ne connaît que trop et dont elle ne veut plus. Il y urgence à désamorcer une situation de tension sans attendre un nouvel incident ou un nouveau dérapage. Le gouvernement et l’État en ont tous les moyens. Reste à savoir s’ils en ont la volonté ».
Pas de préalable !
Pour le président de l’Exécutif, il est inimaginable de rater le train. Sa réponse est sans aucune ambiguïté : « Il n’y a pas de bonne solution alternative, nous avons le devoir impérieux de réussir ce processus ». Il s’empresse de renvoyer nominativement chacun des groupes politiques de l’opposition à ses responsabilités en leur demandant « de mettre leurs actes en adéquation avec la réponse qu’ils donneront aux Corses ». Rappelant que son discours n’a jamais changé d’un iota, il déclare : « Nous ne voulons plus des prisons, des gardes à vue, de la violence clandestine, nous voulons la paix pour ce pays. Et pour construire la paix, il faut réussir ce processus. Nous le devons à ceux qui ne sont plus là, à ceux qui sont en prison et aux générations à-venir qui n’ont pas vocation à connaître ce que nous avons connu. Je le dis avec une conviction absolue et une détermination inébranlable ». Ripostant à la droite, il affirme : « On ne va pas vers un processus historique en posant des préalables. Je l’ai dit à Gérald Darmanin quand il a posé de lignes rouges sur le peuple corse, la coofficialité, les prisonniers politiques qui sont des questions essentielles. Donc, nous parlerons du peuple corse, de la coofficialité, des prisonniers politiques. En sens inverse, on ne peut pas discuter dans n’importe quelle condition parce qu’ainsi nous tournerions le dos au véritable processus. Ce dialogue n’en serait pas un et nous conduirait dans l’impasse ». Donc, pas de préalable, ni d’acceptation sans condition !
Estimant que « la reprise du dialogue ne peut pas s’indexer sur le temps de la justice » et que d’autres problèmes attendent d’être résolus, le leader de la droite insulaire demande au président de l’Exécutif de se positionner clairement : « Faut-il mettre un préalable à la reprise ou reprendre les discussions le plus rapidement possible ? ». Il regrette que ce temps suspendu n’ait pas été mis à profit pour élaborer une méthode et un calendrier « que nous réclamons depuis le début. Il faut essayer de discuter, d’abord, entre nous en répondant à la question du ministre : quel projet voulez-vous ? On ne peut pas se permettre de rater ce train ». La seconde question est posée par Don Joseph Luccioni, élu de Fa Populu Inseme, qui évoque le contexte insulaire tendu, la répression politique, les récents actes criminels et la crainte de dérapages. « Il faudrait être aveugle ou inconscient pour ne pas comprendre que cette situation porte en elle un risque important de dégradation politique et conduit à une spirale d’affrontement que la Corse ne connaît que trop et dont elle ne veut plus. Il y urgence à désamorcer une situation de tension sans attendre un nouvel incident ou un nouveau dérapage. Le gouvernement et l’État en ont tous les moyens. Reste à savoir s’ils en ont la volonté ».
Pas de préalable !
Pour le président de l’Exécutif, il est inimaginable de rater le train. Sa réponse est sans aucune ambiguïté : « Il n’y a pas de bonne solution alternative, nous avons le devoir impérieux de réussir ce processus ». Il s’empresse de renvoyer nominativement chacun des groupes politiques de l’opposition à ses responsabilités en leur demandant « de mettre leurs actes en adéquation avec la réponse qu’ils donneront aux Corses ». Rappelant que son discours n’a jamais changé d’un iota, il déclare : « Nous ne voulons plus des prisons, des gardes à vue, de la violence clandestine, nous voulons la paix pour ce pays. Et pour construire la paix, il faut réussir ce processus. Nous le devons à ceux qui ne sont plus là, à ceux qui sont en prison et aux générations à-venir qui n’ont pas vocation à connaître ce que nous avons connu. Je le dis avec une conviction absolue et une détermination inébranlable ». Ripostant à la droite, il affirme : « On ne va pas vers un processus historique en posant des préalables. Je l’ai dit à Gérald Darmanin quand il a posé de lignes rouges sur le peuple corse, la coofficialité, les prisonniers politiques qui sont des questions essentielles. Donc, nous parlerons du peuple corse, de la coofficialité, des prisonniers politiques. En sens inverse, on ne peut pas discuter dans n’importe quelle condition parce qu’ainsi nous tournerions le dos au véritable processus. Ce dialogue n’en serait pas un et nous conduirait dans l’impasse ». Donc, pas de préalable, ni d’acceptation sans condition !
Pas d’unanimité
Gilles Simeoni le redit clairement : « Un processus à vocation historique s’inscrit dans la durée, il implique des concessions de part et d’autre et des gestes politiques forts. Les Nationalistes les ont faits. Personne ne demande au gouvernement de tenir la main des juges, mais il doit créer les conditions politiques pour que ce processus réussisse ». Il réaffirme également son engagement profond en faveur de la démocratie : « J’ai toujours plaidé pour que la violence clandestine s’arrête définitivement. Il n’y a pas de présent heureux, ni d’avenir de liberté et d’émancipation sur le chemin de la clandestinité politique, des prisons ou de la violence. Le corollaire de la réussite et de l’émancipation, c’est la démocratie comme méthode et comme objectif ». Concernant la méthode ? « Nous en avons déjà posé les jalons, nous allons travailler et construire ensemble un chemin qui n’est pas celui de l’unanimité ». Mais il prévient autant la droite que Paris : « On n’a jamais vu un processus qui, pour avancer ou se concrétiser, requiert, de la part d’une des parties, une unanimité totale. En Corse, les urnes ont parlé. Il y a une majorité et des oppositions. Il ne peut être question d’une tyrannie de la majorité, mais ceux qui sont légitimes aujourd’hui pour discuter au nom de la Corse sont ceux qui, dans la diversité de leurs convictions, ont été désignés à cette fin pour le suffrage universel ». Et de conclure : « Faisons en sorte qu’il n’y ait plus personne en prison, que personne n’ait à connaître à nouveau des gardes à vue et des emprisonnements… Nous savons d’où nous venons, ce que nous avons vécu et où nous sommes en train d’aller, si nous échouons. Vous le savez tous ! Est-ce cela que vous voulez ? Je suis sûr que non ! Alors ayons ces discussions ensemble et je suis sûr que le choix, que nous ferons, nous portera vers la réussite collective, la paix et l’émancipation de ce pays ».
N.M.
Gilles Simeoni le redit clairement : « Un processus à vocation historique s’inscrit dans la durée, il implique des concessions de part et d’autre et des gestes politiques forts. Les Nationalistes les ont faits. Personne ne demande au gouvernement de tenir la main des juges, mais il doit créer les conditions politiques pour que ce processus réussisse ». Il réaffirme également son engagement profond en faveur de la démocratie : « J’ai toujours plaidé pour que la violence clandestine s’arrête définitivement. Il n’y a pas de présent heureux, ni d’avenir de liberté et d’émancipation sur le chemin de la clandestinité politique, des prisons ou de la violence. Le corollaire de la réussite et de l’émancipation, c’est la démocratie comme méthode et comme objectif ». Concernant la méthode ? « Nous en avons déjà posé les jalons, nous allons travailler et construire ensemble un chemin qui n’est pas celui de l’unanimité ». Mais il prévient autant la droite que Paris : « On n’a jamais vu un processus qui, pour avancer ou se concrétiser, requiert, de la part d’une des parties, une unanimité totale. En Corse, les urnes ont parlé. Il y a une majorité et des oppositions. Il ne peut être question d’une tyrannie de la majorité, mais ceux qui sont légitimes aujourd’hui pour discuter au nom de la Corse sont ceux qui, dans la diversité de leurs convictions, ont été désignés à cette fin pour le suffrage universel ». Et de conclure : « Faisons en sorte qu’il n’y ait plus personne en prison, que personne n’ait à connaître à nouveau des gardes à vue et des emprisonnements… Nous savons d’où nous venons, ce que nous avons vécu et où nous sommes en train d’aller, si nous échouons. Vous le savez tous ! Est-ce cela que vous voulez ? Je suis sûr que non ! Alors ayons ces discussions ensemble et je suis sûr que le choix, que nous ferons, nous portera vers la réussite collective, la paix et l’émancipation de ce pays ».
N.M.