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Gilles Simeoni : « Diaboliser l’alternance, c’est refuser le jeu de la démocratie ! »


Nicole Mari le Mercredi 12 Mars 2014 à 23:24

A dix jours du 1er tour du scrutin des Municipales, Gilles Simeoni, candidat d’Inseme per Bastia, fait le bilan de cinq mois de campagne et présente sa plaquette « U Prugettu Bastia 2014 », qui rassemble l’intégralité de son projet pour la Ville. Donné gagnant dans tous les cas de figure par les derniers sondages, le leader nationaliste se dit confiant et prêt à assumer les responsabilités, mais reste prudent. Il appelle à la mobilisation générale afin d’arriver en tête au soir du 1er tour. Il réagit, pour Corse Net Infos, aux attaques de l’équipe Zuccarelli, au divorce à gauche et aux perspectives d’alliances pour le 2nd tour et affiche sa priorité : la démocratie.



Gilles Simeoni, candidat d’Inseme per Bastia aux élections municipales de Bastia.
Gilles Simeoni, candidat d’Inseme per Bastia aux élections municipales de Bastia.
- Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
- Avec mon équipe, nous sommes dans un état d’esprit de sérénité, de détermination et d’immense enthousiasme. Nous disons avec force aux Bastiais que nous sommes prêts à exercer les responsabilités. Inseme per Bastia a les compétences, les idées, le projet et surtout la volonté de bien gérer cette ville. En votant pour notre démarche, les Bastiais ont non seulement la garantie d’une vraie rupture avec le système en place depuis 50 ans, mais également la garantie absolue que Bastia sera gérée dans la transparence et la démocratie par une équipe compétente qui se mettra exclusivement au service de l’intérêt général.
 
- Les derniers sondages vous donnent en progression constante et gagnant dans tous les cas de figure. Vous rendent-ils confiant ?
- Les sondages révèlent une progression et un résultat constants. Ils expriment l’extraordinaire dynamique que nous ressentons sur le terrain et qui va normalement nous conduire vers la victoire. Ceci étant, rien n’est acquis. Nous savons que nos adversaires principaux, faute d’idées, de projets et de souffle, activent, sans vergogne, une machine électorale bien rôdée. Ils sont taraudés par la certitude qu’ils vont perdre au plan électoral et au plan politique. Nous allons, donc, continuer à être présents sur le terrain et à faire un patient travail de conviction. Nous appelons au renforcement de la mobilisation. Notre objectif est d’arriver en tête au soir du 1er tour pour rendre, la dynamique de changement et de victoire, irréversible.
 
- Jean Zuccarelli et Francis Riolacci font une campagne, dans leurs propos et leurs écrits, très violente à votre égard. Comment réagissez-vous à ces attaques ?
- Depuis plusieurs jours, avec leur équipe, ils ont délibérément adopté un ton injurieux et provocateur, qui va crescendo. Leurs propos sont tellement outranciers et décalés qu’ils en deviennent dérisoires ! Nous n’irons pas sur ce terrain de la polémique et de l’affrontement sur lequel ils veulent nous attirer parce qu’ils ont parfaitement compris que, sur le terrain politique et sur le terrain de l’espoir, ils ont définitivement perdu la bataille ! Cette façon de procéder révèle le véritable visage de Jean Zuccarelli, de Francis Riolacci et de ceux qui inspirent ou cautionnent leurs paroles et leurs écrits. Ce sont des hommes du passé, nostalgiques d’une Corse livrée à des logiques d’affrontements et nostalgiques d’une ville divisée et opposée. Comme la grande majorité des Bastiais, nous ne voulons plus de cette logique. Nous allons, au contraire, mettre en œuvre et faire gagner la logique de l’apaisement, de la construction démocratique, du changement et de l’alternance.
 
- Le divorce est consommé entre Jean Zuccarelli et François Tatti. Est-ce une bonne nouvelle pour vous ?
- Nous prenons acte de cette rupture qui est, aujourd’hui, définitive et officielle. Elle confirme que le système en place et les idées et conceptions, qu’il véhicule et qu’il défend, sont totalement isolés, y compris au sein de la gauche bastiaise. Dans toutes les familles politiques et dans toute la population, il y a véritablement un ras-le-bol de ce système, de ses pratiques, de ses attitudes et de ses façons de concevoir la politique, de confisquer la démocratie et de la détourner de son essence. Aujourd’hui, plus que jamais, existe, donc, la possibilité de construire une alternative très large au service de Bastia. C’est ce qu’Inseme per Bastia va s’attacher à faire, conformément aux idées et aux choix qui ont toujours été les nôtres. Le premier signe qu’une démocratie fonctionne bien, c’est l’alternance. Diaboliser l’alternance, c’est refuser le jeu de la démocratie !
 
- François Tatti se présente comme la seule alternative contre vous. Y-a-t-il, néanmoins, moyen de nouer une alliance avec lui au 2nd tour ?
- Je ne me situe pas par rapport aux propos de François Tatti qui suit sa propre logique, y compris au plan électoral. Aujourd’hui, Inseme per Bastia est en position d’arriver en tête au soir du 1er tour. Nous allons tout faire pour cela. Arriver en tête sera le signal le plus clair et le plus fort que le changement est en marche. Nous disons à tous ceux qui veulent ce changement, dans la transparence et la démocratie au service de l’intérêt général, de renforcer notre démarche et de voter pour amplifier la dynamique de victoire qui est en train de se développer autour d’Inseme per Bastia.
 
- Votre appel à une large union au 2nd tour s’adresse-t-il à tous les partis d’opposition sans exclusive ?
- Bien évidemment ! Nous restons en cohérence avec l’attitude qui a toujours été la nôtre depuis des années. Elle tranche avec la fébrilité qui a pu agiter certaines forces politiques depuis quelques mois. Lorsqu’on sort d’un système sans partage depuis 50 ans et qu’on veut lui substituer une alternative large et démocratique, il faut agréger toutes les forces vives. Pour se donner les garanties maximales de la réussite, il est de la responsabilité de tous ceux, qui disent vouloir le changement, de chercher à se rapprocher. Si nous sommes en tête au soir du 1er tour, nous prendrons nos responsabilités et nous proposerons un très large tour de table à tous les candidats qui, dans cette campagne, se sont affirmés en rupture avec le système en place. Nous n’excluons personne ! La Corse a besoin de logiques de dialogue, pas de logiques d’exclusion ou d’ukases !
 
- Avez-vous déjà opéré des rapprochements ?
- Nous n’avons aucune discussion formalisée avec quelque candidat que ce soit !
 
- Si vous êtes élu, quelle sera votre priorité ?
- Il y a de nombreuses priorités, mais la première est de mettre en œuvre la démocratie réelle dans tous les actes de la vie communale. Cette volonté, nous l’avons exprimée à travers un triple engagement. D’abord, vis à vis des personnels de la Ville et de la CAB (Communauté d’agglomération). L’ancienne majorité leur tient un discours fondé sur la peur et les prétendus risques que nous leur ferions courir. Nous leur disons que, bien évidemment, nous respecterons strictement la liberté de conscience et d’opinion de chacun. Nous les défendrons, tous, sans exception, dans l’exercice de leurs compétences et de leurs prérogatives. Nous renforcerons le dialogue social et nous assurerons la transparence et une véritable égalité dans les procédures de recrutement.
 
- Quels sont vos autres engagements ?
- Nous nous engageons à des pratiques démocratiques vis à-vis de tous les partenaires de la Ville. D’abord, les associations avec la mise en place d’un règlement des aides et une totale transparence dans leur attribution. Egalement, vis-à-vis des entreprises qui ont vocation à travailler avec la ville et la CAB dans le cadre de la commande publique. Nous assurerons une parfaite égalité, réelle et pas seulement virtuelle, entre tous les candidats en définissant des cahiers des charges qui faciliteront l’accès aux marchés publics des TPE, PME et entreprises d’insertion. Enfin, vis-à-vis de tous les Bastiais avec la mise en place de la démocratie de proximité, des comités de quartiers, la transparence des comptes, l’accès à l’information municipale et l’égalité dans l’accès à l’emploi public et aux logements sociaux.
 
- Ce dernier point, qui est votre cheval de bataille, est devenu l’un des thèmes majeurs de la campagne. A quoi vous engagez-vous ?
- L’attribution des logements sociaux est un véritable scandale que nous avons été, longtemps, les seuls à dénoncer. Nos dénonciations suscitaient des sourires amusés ou des dénégations condescendantes de la part des diverses majorités. Aujourd’hui, des voix nombreuses, non seulement chez les Nationalistes, mais à droite et à gauche, s’élèvent pour dire que le système fonctionne de manière scandaleuse et que l’égalité aux logements sociaux, comme à l’emploi public, n’est pas assurée. Nous nous engageons à mettre en œuvre cette égalité et cette transparence par des mesures techniques très fortes au plan symbolique et politique, que nous détaillons dans notre projet.
 
- Quel message lancez-vous aux électeurs ?
- La mobilisation ne doit pas faiblir. Nous appelons à un large rassemblement lors de notre meeting de clôture, le jeudi 20 mars à 18h30, sous chapiteau, au stade du Prado à Lupino. Pour des raisons symboliques et politiques, nous avons tenu à clôturer notre campagne dans les quartiers Sud. Nous lançons un appel pour que cette extraordinaire mobilisation, qui est allée crescendo pendant ces 5 mois de campagne, s’amplifie encore parce que le 23 mars, nous avons rendez-vous, collectivement, avec l’histoire !
 
Propos recueillis par Nicole MARI
 

Gilles Simeoni : « Diaboliser l’alternance, c’est refuser le jeu de la démocratie ! »