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Ghjurnate Internaziunale : Accueil symbolique des délégations invitées à l'Assemblée de Corse.


le Samedi 6 Août 2016 à 18:23

Les Ghjurnate Internaziunale di Corti ont débuté samedi. Concentrées cette année sur 2 jours seulement, elles ont démarré sur un acte fort en symbolique : la réception des délégations invitées à l'Assemblée de Corse à Ajaccio en début d'après-midi.



  
  

Les délégations reçues cette années viennent du Pays Basque, de Catalogne, de Sardaigne, du Kurdistan et de l'Azawad.

Toutes ont été particulièrement émues d'être reçues à l'Assemblée de Corse par les représentants d'une majorité nationaliste, symbole pour eux d'une lutte d'émancipation qui avance.
Jean Guy Talamoni, Petr'Antò Tomasi (président groupe Corsica Libera) et Jean Biancucci (président groupe Femu a Corsica), accompagnés d'élus de la majorité, accueillent les délégations à la porte de l'Assemblée.
Jean Guy Talamoni, Petr'Antò Tomasi (président groupe Corsica Libera) et Jean Biancucci (président groupe Femu a Corsica), accompagnés d'élus de la majorité, accueillent les délégations à la porte de l'Assemblée.

  Pour les accueillir: Jean Guy Talamoni, accompagné des présidents des 2 groupes qui forment la majorité territoriale: Petr'Antò Tomasi (président groupe Corsica Libera) et Jean Biancucci (président groupe Femu à Corsica), ainsi que plusieurs élus.
Après une présentation des lieux et un court échange entre les représentants, les délégations ont pris -un peu plus tard que prévu- la route de Corte. 

A 17h30, elles se sont respectivement présentées devant les militants. Le chapiteau cette année est installé sur le parking juste avant le musée à la Citadelle.

A la suite de ces présentations, un débat sur le thème "répressions syndicales et politiques" s'est déroulé, en présence de représentants de Sulidarità, du STC, de la Ghjuventù Indipendentista, de la LDH et des 2 barreaux corses.

Pour clore la soirée, à partir de 21 heures un spectacle avec Teatru Mascone. L'entrée est gratuite.
 
  • Au programme de dimanche
- A 15h30 un débat autour du thème: "un véritable projet européen, d'une Europe des peuples".
-17h30 : "Guvernu Corsu, custruimu una Nazione", en présence des 2 présidents de l'Assemblée de Corse.
-A 18h30, Corsica Libera tiendra son traditionnel meeting des Ghjurnate.
- Enfin les journées se concluront sur un concert de l'Arcusgi, avec entrée gratuite

Des Kurdes particulièrement émus à l'Assemblée.

Yekbun Eksen, représentant du conseil démocratique kurde.
Yekbun Eksen, représentant du conseil démocratique kurde.
 Yekbun Eksen, représentant du Conseil démocratique kurde, a témoigné de sa joie d'être en Corse face à ceux qu'il considère comme des "représentants de la Liberté".

Autre représentante kurde : Nursel Kilic du Mouvement des femmes kurdes en Europe. Prenant la parole à son tour, elle a tenu à rendre hommage à une de ses compatriotes Fidan Dogan, venue en Corse il y a quelques années représenter son peuple à l'assemblée, sur invitation de Dominique Bucchini... Avant d'être assassinée le 10 janvier 2013 à Paris.

Un échiquier politique transformé

Les Ghjurnate cette année s'ouvrent avec un contexte géopolitique qui a indéniablement changé en une année:
 
  • Au Pays Basque, qui est aujourd'hui scindé en 3 parties, les nationalistes sont aux commandes dans 2 d'entre elles. Si indéniablement là-bas aussi, l'arrêt unilatéral de la lutte armée a pesé dans la balance électorale, le mouvement nationaliste est confrontée à une difficulté supplémentaire : son enclavement et sa séparation entre la France et l'Espagne.
     
  • En Catalogne, un processus de séparation semble enclenché, même si il se heurte au contrôle de Madrid.
     
  • La Sardaigne et la Corse se sont indéniablement rapprochées cette année.
    A lire: Corse-Sardaigne : Une date symbolique, un accord historique et un espoir partagé…
     
  • Le territoire Kurde, qui s'étend de la Turquie à l'Iran en passant par la Syrie et l'Irak est sinistré. Les combattants kurdes sont actuellement parmi les principaux opposants à Daesh sur le terrain militaire, tout en subissant la répression turque. L'actualité brûlante, avec le putsch raté en Turquie et la montée de l'Etat islamique, pèse indéniablement sur la vie des 40 millions de kurdes éparpillés entres les 4 pays précédemment cités et le reste du monde.
     
  • Enfin dans l'Azawad, les accords d'Alger signés en 2015 par le Mali et la Coordination des mouvements de l'Azawad (MCA) ont changé la donne: ils ont permis une décentralisation dite poussée. Le MNLA, qui lutte pour la libération de l'Azawad, en signant ces accords a perdu toute une frange de ses militants, qui les jugent trop faibles, et trop loin d'une véritable autonomie ou une quelconque indépendance. C'est Moussa Ag Assarid, de Free Azawad, mouvement nouvellement créé dissident du MNLA, qui est reçu cette année à Corte.