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Fermeture du tunnel de Bastia : la ville s’organise pour que le chantier ne vire pas au cauchemar


Livia Santana le Lundi 10 Janvier 2022 à 21:05

Du 18 février au 11 mars, le tunnel de Bastia sera fermé en raison d'importants travaux de désamiantage. Depuis septembre, la municipalité bastiaise et tous ses partenaires travaillent d'arrache-pied afin que ces 3 semaines ne deviennent pas un cauchemar pour les habitants de la région.



Le tunnel de Bastia sera fermé du 18 février au 11 mars
Le tunnel de Bastia sera fermé du 18 février au 11 mars
La fermeture du tunnel du 18 au 11 février prochain monopolise les conversations des Bastiaises : « Les embouteillages tous les jours, ça va être invivable », « j’ai déjà posé mes vacances pour être tranquille », peut-on entendre aux tables des cafés de la Place Saint Nicolas. Pour faciliter au maximum l’accès au centre-ville, la municipalité, les services de la communauté d’agglomération bastiaise (CAB) ainsi que ceux de la Collectivité de Corse, soit environ une centaine de personnes, ont travaillé depuis le mois de septembre, sur un schéma d’organisation qui sera déployé durant ces 3 semaines tant redoutées. « Nous avons eu de multiples réunions avec les secteurs qui seront concernés par cette fermeture. Nous nous sommes entretenus avec les transporteurs, les professionnels de santé, les taxis, ambulances, pompiers, transports maritimes, scolaire, les chemins de fer… », détaille Pierre Savelli, le maire de Bastia. 
 
Diminuer le flux de voitures

Au point de départ des discussions, une seule priorité : permettre aux services de secours d’accéder au centre hospitalier de Bastia en moins de 15 minutes. « Tout a été étudié pour faciliter à tout prix l’intervention des secours des pompiers et de la police. Nous avons réalisé des plans pour répondre à cette volonté », poursuit le maire. Pour cela, tous les services se sont concertés afin de créer un schéma strict de circulation.  Au-delà, la municipalité entend diminuer le flux de voitures entrant dans le centre-ville notamment aux heures de pointe. En accord avec les sociétés maritimes, les horaires des bateaux devraient être modifiés pour qu’ils arrivent plus tôt. « Il faut qu’à 7 heures, la ville soit dégagée des camions et semi-remorques », lance Pierre Savelli.   
 
D’autres pistes ont été étudiées à ce sujet comme la mise en place de co-voiturage ou le lancement d’un dispositif de circulation alternée, avec des jours pairs et impairs. 

Les transports en commun option incontournable 
 
Afin d’éviter une sur-fréquentation des véhicules dans le centre, la CAB, en charge du réseau de bus Via Bastia, va inciter les habitants de la ville à utiliser les transports en commun durant toute cette période. Les personnes ayant besoin de se rendre dans le centre seront invités à laisser leurs véhicules dans les « parkings relais » à l’Arinella, à la gare de Lupinu et à celle de Furiani. Ils seront aménagés et surveillés. A ces endroits, les services de l'agglo mettront à disposition des minibus qui feront office de navettes pour rejoindre les lignes de bus ou de chemin de fer. « C’est une mesure forte, car si tout le monde joue le jeu cela permettra de vraiment fluidifier la circulation notamment pour les transports en commun qui pourront être encore plus rapides et efficaces », assure Karen Novella, directrice du développement et de la cohésion sociale en charge des transports à la CAB. Des tarifs attractifs sont à l’étude pour permettre au plus grand nombre d’utiliser les bus du réseau. Pour venir compléter l’offre, les chemins de fer de la Corse rajouteront 3000 places supplémentaires passant de 5900 à 8800 sièges journaliers. 
 
Durant cette période, la CAB a aussi commandé 50 vélos électriques en location longue durée. « Une fois loué, la personne peut l’utiliser durant trois mois comme si c’était le sien », continue Karen Novella. 
 
De l’information et de la concertation pour les habitants

Dans les prochaines semaines, l’heure sera à la concertation avec les habitants du centre ancien de Bastia. « De Saint Joseph à la place Saint Nicolas, il faut que les résidents puissent savoir comment ils vont se déplacer et qu’ils puissent donner leur avis », reprend le maire de la ville. Pour leur expliquer, de nombreuses réunions publiques seront organisées et des flyers distribués. « Cela fait 40 ans que les travaux doivent être faits. Cela va être compliqué mais c’est le prix à payer pour plus de sécurité », conclue Pierre Savelli.