« Commerces incendiés, bateaux brûlés, banalisation des actes criminels qui gagne la vie quotidienne des Corses. Depuis plusieurs mois, notre île subit une recrudescence d’incendies criminels et d’atteintes aux biens comme aux personnes. Ce cycle de violences n’est pas nouveau, mais il s’accélère manifestement et menace de s’ancrer durablement ». Ce jeudi, à l’occasion de la séance de questions orales de l’Assemblée de Corse, la conseillère territoriale de Fà Populu Inseme Antonia Luciani a tenu à mettre en exergue la période préoccupante que traverse la Corse, en interrogeant l’Exécutif sur les initiatives politiques à apporter face à cette situation.
Concédant que les réactions de condamnation et autres rassemblements qui se sont multipliés ces derniers mois ont permis « une prise de conscience générale », elle a appelé à aller plus loin. « Il faut maintenir cette vigilance, soutenir celles et ceux qui s’engagent et créer les conditions d’une réponse coordonnée et efficace », a-t-elle posé. « Protéger les Corses et les travailleurs, les jeunes qui souhaitent gagner honnêtement leur vie de leur travail, sécuriser les activités économiques, soutenir l’engagement associatif et surtout préserver la confiance des citoyens. Notre jeunesse doit pouvoir croire en un avenir où entreprendre, travailler et vivre en Corse est une chance et non un danger », a-t-elle insisté avant de lancer : « Quelles initiatives politiques le conseil exécutif de Corse envisage-t-il pour soutenir les victimes et accompagner les acteurs économiques et sociaux frappés par ces violences ? Quelles démarches la collectivité de Corse entend-elle porter dans le prolongement de celles déjà initiées plus particulièrement auprès de l’État afin que dans le cadre de ses prérogatives dites régaliennes, notamment en matière de sécurité et de justice, il apporte enfin une réponse à la hauteur des enjeux ? ».
Un « sentiment d’impuissance »
En réponse, le président de l’Exécutif, Gilles Simeoni a déploré que ces problématiques maintes fois évoquées ne sont « pour l’heure pas résolues, et ont même tendance à s’aggraver lorsqu’on constate la recrudescence de faits criminels ». « On ressent une forme de sentiment d’impuissance », a-t-il soufflé, pointant en parallèle « un taux d’élucidation et de compréhension de ce mécanisme qui reste faible ». Face à la multiplication de ces actes criminels, il a par ailleurs rappelé qu’un travail de fond a été mis en œuvre après l’adoption de la délibération visant à lutter contre les pratiques mafieuses, votée en mars dernier par l’Assemblée de Corse. « Je pense notamment à la demande de venue devant l'Assemblée de Corse du procureur général au moins une fois par an pour expliquer les résultats de la politique pénale, notamment en matière de lutte contre les pratiques mafieuses et contre la criminalité organisée, mais aussi au rapport relatif à la demande d'adaptation réglementaire du Code de la commande publique pour organiser l'introduction de la notion de bénéfice raisonnable. Ces deux demandes d'adaptation législative et réglementaire sont restées sans aucune réponse », a-t-il regretté, notant par ailleurs que « le projet de révision du Padduc prévoit d'examiner et d'intégrer la délibération comme une orientation stratégique ».
« Dans la continuité de cette délibération cadre, à la fin du mois d'octobre, l'Assemblée de Corse sera saisie d'un rapport qui aura à la fois pour objectif de récapituler l'ensemble des actions et dispositifs qui ont été mis en œuvre depuis le vote à la délibération, mais également de proposer à l'Assemblée de Corse de créer et d'instituer la commission dite anti-mafia ou commission de lutte contre les pratiques mafieuses », a-t-il également annoncé.
Ne pas laisser seules les victimes d'actes criminels
En outre, au-delà de ce qui relève de la compétence de la Collectivité de Corse, le président de l’Exécutif a indiqué avoir rencontré le nouveau préfet de Corse, Éric Jalon, à deux reprises et avoir évoqué avec lui les questions de « la recrudescence des destructions criminelles et des assassinats qui restent impunis ». « J’ai dit au préfet de Corse qu'en notre sens cet enjeu reste prioritaire sur la mise en œuvre des pouvoirs régaliens et des compétences régaliennes. Je pense que l'État doit exercer ses compétences régaliennes, dans le domaine des enquêtes comme dans le domaine de la justice, qu'il doit le faire dans le respect des libertés individuelles et en ayant conscience qu'il arrive en Corse avec un déficit de confiance de la part des Corses, parce qu’historiquement l'institution judiciaire et les services d'enquête n'ont jamais été irréprochables dans ce pays, ni sur le long terme, ni sur le moyen terme, ni sur le court terme. L'État doit donc faire la preuve de sa volonté de développer une politique pénale qui soit à la fois ferme, cohérente, lisible, inscrite dans la durée et respectueuse des droits et libertés fondamentaux », a-t-il martelé.
Enfin, Gilles Simeoni a souhaité assurer de sa mobilisation pour mettre en place des dispositifs visant à accompagner les entrepreneurs confrontés à la destruction de leur outil de travail. « Ce sont des situations que nous connaissons tous et dont nous ne pouvons pas nous accommoder. Nous ne pouvons pas nous accommoder qu'il y ait une minorité dans l'ombre qui choisit de menacer, de racketter et de faire que les gens honnêtes ne puissent pas vivre normalement dans ce pays. Ce n'est pas admissible ! », a-t-il sifflé en reprenant : « Il faut aussi se rendre compte que beaucoup de victimes sont confrontées à l'impact des actions criminelles sur l'activité économique de leur entreprise, à des difficultés avec les assurances, à des négociations serrées avec les partenaires financiers et bancaires, voire les organismes sociaux pour rééchelonner les prêts ou négocier les différés de remboursement. Je pense qu'il ne faut pas laisser les victimes de ce type d'actes isolées face aux difficultés structurelles qu'elles rencontrent ». Dans ce droit fil, il a souligné avoir proposé au préfet, à travers un courrier du 13 mars, resté à ce jour « sans réponse », « de prendre acte de ce constat qu'il ne faut pas laisser seules les victimes d'actes criminels face à la diversité des démarches à entreprendre, face à la multiplicité des interlocuteurs, face à la complexité des problèmes à gérer, qui souvent peuvent conduire à aggraver la spirale de difficultés jusqu'à la rendre irréversible ». Pour accompagner ces victimes, le président de l’Exécutif explique avoir demandé la mise en place d’une structure afin que les victimes puissent avoir un interlocuteur unique concernant les aides publiques à mobiliser, « pour qu’elles puissent aussi solliciter la médiation conjointe de l’État et de la Collectivité de Corse pour accélérer les procédures d'expertise, assurance et les avances sur remboursement », ou encore pour permettre de « croiser les dispositifs de soutien avec des prêts à taux zéro et des mécanismes d'incitation auprès des organismes bancaires pour que les efforts nécessaires puissent être faits, ou d'organiser des différés de remboursements ». Le tout « afin que l'acte criminel ne conduise pas in fine à la disparition de l'entreprise ou à son placement dans une situation de difficulté majeure ».
Concédant que les réactions de condamnation et autres rassemblements qui se sont multipliés ces derniers mois ont permis « une prise de conscience générale », elle a appelé à aller plus loin. « Il faut maintenir cette vigilance, soutenir celles et ceux qui s’engagent et créer les conditions d’une réponse coordonnée et efficace », a-t-elle posé. « Protéger les Corses et les travailleurs, les jeunes qui souhaitent gagner honnêtement leur vie de leur travail, sécuriser les activités économiques, soutenir l’engagement associatif et surtout préserver la confiance des citoyens. Notre jeunesse doit pouvoir croire en un avenir où entreprendre, travailler et vivre en Corse est une chance et non un danger », a-t-elle insisté avant de lancer : « Quelles initiatives politiques le conseil exécutif de Corse envisage-t-il pour soutenir les victimes et accompagner les acteurs économiques et sociaux frappés par ces violences ? Quelles démarches la collectivité de Corse entend-elle porter dans le prolongement de celles déjà initiées plus particulièrement auprès de l’État afin que dans le cadre de ses prérogatives dites régaliennes, notamment en matière de sécurité et de justice, il apporte enfin une réponse à la hauteur des enjeux ? ».
Un « sentiment d’impuissance »
En réponse, le président de l’Exécutif, Gilles Simeoni a déploré que ces problématiques maintes fois évoquées ne sont « pour l’heure pas résolues, et ont même tendance à s’aggraver lorsqu’on constate la recrudescence de faits criminels ». « On ressent une forme de sentiment d’impuissance », a-t-il soufflé, pointant en parallèle « un taux d’élucidation et de compréhension de ce mécanisme qui reste faible ». Face à la multiplication de ces actes criminels, il a par ailleurs rappelé qu’un travail de fond a été mis en œuvre après l’adoption de la délibération visant à lutter contre les pratiques mafieuses, votée en mars dernier par l’Assemblée de Corse. « Je pense notamment à la demande de venue devant l'Assemblée de Corse du procureur général au moins une fois par an pour expliquer les résultats de la politique pénale, notamment en matière de lutte contre les pratiques mafieuses et contre la criminalité organisée, mais aussi au rapport relatif à la demande d'adaptation réglementaire du Code de la commande publique pour organiser l'introduction de la notion de bénéfice raisonnable. Ces deux demandes d'adaptation législative et réglementaire sont restées sans aucune réponse », a-t-il regretté, notant par ailleurs que « le projet de révision du Padduc prévoit d'examiner et d'intégrer la délibération comme une orientation stratégique ».
« Dans la continuité de cette délibération cadre, à la fin du mois d'octobre, l'Assemblée de Corse sera saisie d'un rapport qui aura à la fois pour objectif de récapituler l'ensemble des actions et dispositifs qui ont été mis en œuvre depuis le vote à la délibération, mais également de proposer à l'Assemblée de Corse de créer et d'instituer la commission dite anti-mafia ou commission de lutte contre les pratiques mafieuses », a-t-il également annoncé.
Ne pas laisser seules les victimes d'actes criminels
En outre, au-delà de ce qui relève de la compétence de la Collectivité de Corse, le président de l’Exécutif a indiqué avoir rencontré le nouveau préfet de Corse, Éric Jalon, à deux reprises et avoir évoqué avec lui les questions de « la recrudescence des destructions criminelles et des assassinats qui restent impunis ». « J’ai dit au préfet de Corse qu'en notre sens cet enjeu reste prioritaire sur la mise en œuvre des pouvoirs régaliens et des compétences régaliennes. Je pense que l'État doit exercer ses compétences régaliennes, dans le domaine des enquêtes comme dans le domaine de la justice, qu'il doit le faire dans le respect des libertés individuelles et en ayant conscience qu'il arrive en Corse avec un déficit de confiance de la part des Corses, parce qu’historiquement l'institution judiciaire et les services d'enquête n'ont jamais été irréprochables dans ce pays, ni sur le long terme, ni sur le moyen terme, ni sur le court terme. L'État doit donc faire la preuve de sa volonté de développer une politique pénale qui soit à la fois ferme, cohérente, lisible, inscrite dans la durée et respectueuse des droits et libertés fondamentaux », a-t-il martelé.
Enfin, Gilles Simeoni a souhaité assurer de sa mobilisation pour mettre en place des dispositifs visant à accompagner les entrepreneurs confrontés à la destruction de leur outil de travail. « Ce sont des situations que nous connaissons tous et dont nous ne pouvons pas nous accommoder. Nous ne pouvons pas nous accommoder qu'il y ait une minorité dans l'ombre qui choisit de menacer, de racketter et de faire que les gens honnêtes ne puissent pas vivre normalement dans ce pays. Ce n'est pas admissible ! », a-t-il sifflé en reprenant : « Il faut aussi se rendre compte que beaucoup de victimes sont confrontées à l'impact des actions criminelles sur l'activité économique de leur entreprise, à des difficultés avec les assurances, à des négociations serrées avec les partenaires financiers et bancaires, voire les organismes sociaux pour rééchelonner les prêts ou négocier les différés de remboursement. Je pense qu'il ne faut pas laisser les victimes de ce type d'actes isolées face aux difficultés structurelles qu'elles rencontrent ». Dans ce droit fil, il a souligné avoir proposé au préfet, à travers un courrier du 13 mars, resté à ce jour « sans réponse », « de prendre acte de ce constat qu'il ne faut pas laisser seules les victimes d'actes criminels face à la diversité des démarches à entreprendre, face à la multiplicité des interlocuteurs, face à la complexité des problèmes à gérer, qui souvent peuvent conduire à aggraver la spirale de difficultés jusqu'à la rendre irréversible ». Pour accompagner ces victimes, le président de l’Exécutif explique avoir demandé la mise en place d’une structure afin que les victimes puissent avoir un interlocuteur unique concernant les aides publiques à mobiliser, « pour qu’elles puissent aussi solliciter la médiation conjointe de l’État et de la Collectivité de Corse pour accélérer les procédures d'expertise, assurance et les avances sur remboursement », ou encore pour permettre de « croiser les dispositifs de soutien avec des prêts à taux zéro et des mécanismes d'incitation auprès des organismes bancaires pour que les efforts nécessaires puissent être faits, ou d'organiser des différés de remboursements ». Le tout « afin que l'acte criminel ne conduise pas in fine à la disparition de l'entreprise ou à son placement dans une situation de difficulté majeure ».
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