Entre 31 et 35°C ce vendredi et jusqu’à 38°C attendus localement dans la journée de samedi… La canicule s’installe sur la Haute-Corse. Météo-France a placé le département en vigilance jaune ce vendredi 27 juin à 12h00, avec un passage en vigilance orange attendu dans le courant de la journée de samedi. Face à ces températures extrêmes, les communes s’organisent. Plusieurs centres communaux d’action sociale (CCAS) du département ont activé leur plan canicule, avec pour objectif de prévenir les risques pour les personnes les plus vulnérables : personnes âgées, isolées, malades ou en situation de handicap.
À Bastia, le CCAS active son dispositif chaque année dès le 1er juin. “Dans le cadre du plan national canicule lancé en 2004, on active notre dispositif tous les ans dès le début du mois de juin”, explique Françoise Filippi, vice-présidente du CCAS de Bastia. “Il y a quelques années, c’était plus tard, mais à cause de l’élévation des températures, c’est maintenant dès le 1er juin.” À cette date, une première phase de travail est lancée, avec la mise à jour du registre communal des personnes fragiles. “C’est un registre qu’on tient toute l’année, mais particulièrement dès que les températures augmentent. On commence d’abord par voir avec l’état civil si les personnes inscrites sont toujours en vie, et on appelle ensuite ces personnes pour leur demander si elles souhaitent rester inscrites, mais aussi si elles sont là cet été, parce qu’elles partent parfois sur le continent dans leur famille”, précise-t-elle.
À Corte, une campagne de prévention a été lancée auprès des seniors, avec l’envoi de flyers informatifs accompagnés d’une fiche de recensement. “On a envoyé des flyers à toutes les personnes de 70 ans et plus qui résident sur la commune, ce qui représente environ 700 habitants. Sur les flyers, toutes les mesures à respecter en cas de canicule sont mentionnées : boire de l’eau régulièrement, aérer son domicile, rester au frais. On joint à ce flyer une fiche de recensement afin que les personnes qui sont seules et qui auraient besoin d’être contactées, nous informent”, indique Angèle Ostiensi, adjointe au maire. Une fiche qui permet aux personnes en situation d’isolement ou de fragilité de se faire connaître auprès des services municipaux, afin d’être accompagnées si nécessaire. “Si on a un retour de cette fiche, les personnels font un phoning régulier afin de voir si ces personnes ont besoin de nos services ou pas”, ajoute l’élue.
La mobilisation s’accélère
Dès l’activation officielle de la vigilance jaune par Météo-France, les CCAS intensifient leur mobilisation. À Bastia, les agents municipaux ont commencé à contacter les personnes inscrites sur le registre canicule pour leur rappeler les consignes essentielles : boire régulièrement, rester à l’abri de la chaleur, créer des courants d’air dans le logement. Mais au-delà de l’aspect pratique, ces appels ont aussi une fonction sociale. “Ils se sentent déjà seuls, mais tout est multiplié quand il fait très chaud. Ils nous disent souvent qu’ils se sentent encore plus isolés parce qu’il n’y a plus personne dans les rues, et toute la communication autour de la canicule les panique aussi”, explique Françoise Filippi.
Pour l’instant, ces appels sont effectués une fois par semaine à la soixante de personnes inscrites, mais pourraient être plus fréquents si la situation s’aggrave. En parallèle, la ville a procédé à l’affichage de consignes de prévention dans les lieux publics, en y répertoriant les espaces rafraîchis accessibles au public, “comme l’Alb’Oru, la salle polyvalente ou la mairie centrale”. Si ces lieux sont pour l’instant ouverts aux horaires habituels, ils pourraient “élargir leurs plages d’accueil” si la vigilance devait passer au rouge.
À Calvi, la mobilisation a également commencé dès l’annonce de la canicule. “On appelle depuis ce matin toutes les personnes inscrites sur nos listes, une quinzaine environ, pour leur demander si elles respectent bien les consignes, à savoir se tenir au frais, boire de l’eau, et rester vigilants”, indique le CCAS. Les agents vérifient aussi que les personnes ont un médecin traitant identifié, au cas où une prise en charge s’avérerait nécessaire. “Il y a quelques personnes âgées qui vivent seules, et qui sont parfois handicapées ou malades, mais on a aussi beaucoup de personnes qui ont des aides à domicile ou de la famille. D’autres sont parties passer l’été dans leur famille sur le continent.” Dans la ville, une salle climatisée pouvant accueillir jusqu’à 100 personnes est également prête à être ouverte en cas de besoin.










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