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Exposition : Elina Brotherus sur les traces de W.-G. Sebald en Corse


Philippe Jammes le Dimanche 23 Février 2020 à 17:31

Le centre méditerranéen de la photographie présente depuis mercredi soir et jusqu’au 22 mars au musée de Bastia (1er étage), une exposition intitulée «Sebaldiana. Memento mori»* et œuvre d’Elina Brotherus. Dans cette exposition, la photographe finlandaise s’est beaucoup inspirée des écrits sur la Corse de l’écrivain allemand W. G. Sebald (1944-2001).



Elina Brotherus, à droite, aux cotés de Valérie Rouyer du Centre Méditerranéen de la Photographie de Corse
Elina Brotherus, à droite, aux cotés de Valérie Rouyer du Centre Méditerranéen de la Photographie de Corse

Née à Helsinki en Finlande, Elina Brotherus partage son temps depuis 1999 entre la France et son pays d’origine. «Mon père était photographe amateur et c’est lui qui m’a offert mon premier appareil photo» souligne Elina Brotherus. «Quand ma mère s'est retrouvée veuve à l’âge de 37 ans, elle s’est inscrite dans une école d’art où elle s’y est épanouie durant quatre ans. Je suis photographe grâce à mon père, mais c’est grâce à ma mère que je suis artiste».


Elina Brotherus est titulaire d’un Master en Photographie de l’Université des Arts et du Design d’Helsinki (aujourd’hui Université Aalto) et d’un Master en Sciences, en chimie de l’Université d’Helsinki (1997). Ses premières œuvres se fondent sur des expériences personnelles autant qu’universelles, la présence ou l’absence d’amour.
Dans sa série The New Painting (2000-2005), la photographe explore la relation de la photographie, s’inspirant de l’iconographie de la peinture classique. Dans Model Studies (2002-2008) et Artist and her model (2005-2011), elle poursuit son exploration de la figure humaine dans un paysage et du regard de l’artiste sur son modèle. Elle revient à une approche autobiographique, avec toutefois plus de distance que dans sa jeunesse, dans Annonciation (2009-2013), 12 ans après (2011-2013) et Carpe Fucking Diem (2012-2015). Plus récemment, elle a revisité le mouvement Fluxus et l’art performatif des années 1950-70.
Elle s’intéresse également aux maisons des architectes tels qu’Alvar Aalto, Friedensreich Hundertwasser ou Michel Polak, où elle joue divers rôles et apporte une présence humaine dans ces endroits iconiques. Ses œuvres font également partie de prestigieuses collections publiques comme le Centre Pompidou et Centre national des arts plastiques en France, Fondation Kadist à Paris, Hasselblad Center à Göteborg, Kiasma Museum of Contemporary Art à Helsinki et Moderna Museet à Stockholm, Saatchi Collection, London and MAXXI, Rome.
Elle a été récompensée par plusieurs prix, dont le Prix Niépce en France (2005) et le Prix national de la photographie en Finlande (2008). Elle a remporté le prix Carte blanche PMU, France, en 2017. 

« Sebaldiana. Memento mori»
«Avant ma première visite en Corse, j’ai lu des récits corses écrits par W. G. Sebald» explique l’artiste photographe. «C’étaient des textes préparatoires pour un livre sur la Corse qui est resté inachevé à cause de sa mort prématurée. Sebald est devenu mon guide pour la Corse. Je me suis rendue aux endroits dont il parle: la forêt d’Aïtone et le massif de Bavella; l’hôtel, la plage et le cimetière de Piana ainsi que son arrière-pays avec ses roches sculptées. Je pensais à mes propres morts. Je cherchais des lieux si beaux que, si j’avais été corse, j’aurais aimé les y enterrer. J’ai aussi ramassé des herbes sauvages dans le cimetière de Piana pour constituer un herbier que j’expose à l’aide d’une technique bien particulière»
 
*Ouvert du mardi au samedi de 9 à 12 heures et de 14  à 17 heures »
Entrée libre