Enquête sur les déplacements : une première en Corse

Ce sont les tous premiers résultats du genre en Corse. La conseillère territoriale et administratrice de l’Agence d’Urbanisme et d’Energie de la Corse (AUE), Muriel Fagni a présenté  ce vendredi les résultats sur l’enquête déplacement ville moyenne (EDVM).

Une étude qui résulte d’un important partenariat. La Collectivité de Corse, les anciens conseils départementaux, les communautés d’Agglomération de Bastia et du pays ajaccien mais également l’Etat, via la Direction régional de l'environnement  (DREAL), le tout sous la maitrise  d’ouvrage de l’AUE.

L’étude a été menée sur 3 mois, de novembre à avril, période cruciale pour la vie économique et culturelle de l’île. Plus de 8000 personnes ont été interrogées et presque 30 000 déplacements recensés. Le résultat donne le nombre de déplacements par personne et par jour, la durée et la longueur de ces déplacements ainsi que leurs caractéristiques.

Le CEREMA, centre d’étude ministériel maître d’ouvrage de cette enquête, a constaté que le nombre de déplacements quotidiens s’élevait à 3,77 avait une durée de plus de 20 minutes pour une dizaine de km. Des déplacements effectués à 66 % en voiture, 27 % à pied et seulement 3,2 % en transport en commun. Ce constat servira à l’élaboration des futures politiques publiques. Une aide pour les services en charge des transports des différentes agglomérations notamment pour la création de routes, de lignes. Des bureaux d’études en charge de plans de déplacements urbains ont déjà eu accès à ces données.

L’ EDVM répond à une demande de la Collectivité de Corse dans le cadre du PADDUC. Comme l’explique Philippe Istria, responsable du département foncier à l’Agence d'urbanisme de la Corse, la Collectivité manquait de données dans le domaine de l’aménagement et notamment en matière de mobilité. Une première en Corse même si la méthode ne date pas d’hier. Ce type de recherche existe depuis 1970. Elle permet d’enquêter sur les déplacements des résidents d’un territoire afin d’avoir une photographie de leur mobilité. 1 à 2 % de la population résidente est questionnée sur ses déplacements de la veille. Pour cette étude, le CEREMA a découpé la Corse en 17 secteurs d’exploitation.
 ''Nous avons dû faire un découpage par grands secteurs, explique Lionel Kieffer, chargé d’étude du CEREMA Méditerranée.  Cela est dû à la faible densité en milieu rural. Nous devions avoir une densité de population homogène. C’est pourquoi les secteurs du milieu de l’île sont beaucoup plus vastes que ceux d’Ajaccio et Bastia. ‘’

Entre 10 à 12 enquêtes de ce genre sont effectuées chaque année en France. Toutes les données sont répertoriées dans une base nationale qui regroupe les résultats obtenus depuis le début des années 2000. Des enquêtes financées à hauteur de 20 % par l’Etat et reconnues d’utilité publique.
 

L’EDVM, qui s’est intéressée uniquement aux résidents corses, est la première d’une longue série. Une autre portant sur les déplacements estivaux est en cours. Le même travail a été effectué de juin à septembre 2018 en rajoutant les déplacements des week-ends. 9400 enquêtes ont été analysées. 70 % des personnes interrogées étaient des touristes. La Collectivité de Corse est la première région de France à demander une telle enquête. Un travail qui pourra compléter l’enquête aux frontières de l’Agence du Tourisme de la Corse qui répertorie les entrées et sorties du territoire.
Le but ce cette dernière observation est de savoir si les touristes restent dans les grandes villes ou s’ils partent vers le centre de l’île. Une aide pour l’accessibilité à des zones très fréquentées mais isolées comme les aiguilles de Bavella. Les éléments apportés permettront aussi de désengorger les zones urbaines qui se retrouvent envahies de voitures en période estivale. Un état des lieux qui pourra être également utile aux offices et professionnels du tourisme. Un projet à long terme donc qui devrait susciter un large intérêt.