(Photo d'illustration)
« Souvent associée à une période d’élan, de construction identitaire et de projection vers l’avenir, la jeunesse est aussi traversée par des sentiments d’incertitude, de désenchantement, voire d’angoisse face à un horizon perçu comme instable ». Il y a quelques jours, la Mutualité française, en partenariat avec l’Institut Montaigne et l’Institut Terram, publiait les résultats d’une enquête intitulée « Santé mentale des jeunes de l’Hexagone aux Outre-mer, cartographie des inégalités ». Menée au printemps 2025 auprès de 5 633 jeunes âgés de 15 à 29 ans, celle-ci met tout d’abord en lumière un écart frappant entre perception et réalité. En effet, alors que 64 % des jeunes déclarent « aller bien », l’outil de dépistage utilisé (PHQ-9) révèle que 25 % souffrent en réalité d’un épisode dépressif. « Un chiffre largement supérieur aux 14% qui s’auto-déclarent en mauvaise santé mentale, révélant un décalage entre la perception globale de son état psychique et le vécu symptomatique », souligne l’étude en notant que « la souffrance mentale reste ainsi largement sous-estimée ou banalisée, y compris par les jeunes eux-mêmes ».
En Corse, cette fragilité psychique prend une ampleur particulière, avec 19 % des 15-29 ans interrogés qui estiment avoir une mauvaise santé mentale. Selon l’outil de dépistage PHQ-9, ils seraient même 28% seraient atteints de dépression, un chiffre supérieur à la moyenne nationale de 25 %. Des données qui traduisent un malaise tangible au sein de la jeunesse insulaire, dont les difficultés apparaissent amplifiées par l’isolement géographique et le manque de structures de prise en charge. La situation corse, bien que préoccupante, reste toutefois moins critique que dans les départements et territoires ultramarins, où 39 % des jeunes seraient atteints de dépression, avec des taux records en Guyane (52 %), en Martinique (44 %) et à Mayotte (43 %).
Au-delà des chiffres, le rapport pointe plusieurs facteurs aggravants pour la santé mentale des jeunes, à commencer par l’isolement, la précarité sociale, et un accès restreint aux services de santé mentale. En Corse, près de 40 % des jeunes disent ainsi rencontrer des difficultés pour consulter un psychologue, contre 27 % en moyenne sur le continent. Les délais pour obtenir un rendez-vous chez un psychiatre peuvent en outre dépasser six mois, quand ils se situent généralement entre deux et trois mois ailleurs. Ces obstacles renforcent un sentiment de solitude et d’impasse. Dans une société insulaire marquée par le manque d’anonymat, beaucoup hésitent en outre encore à solliciter de l’aide, de peur d’être stigmatisés.
Par ailleurs, l’étude souligne que cette détresse ne peut être réduite à un simple malaise individuel mais est le symptôme de déséquilibres plus profonds, liés aux conditions de vie, au rapport au territoire et aux perspectives d’avenir. La jeunesse se projette en effet difficilement dans un horizon jugé incertain, voire menaçant, faisant face à « une conjoncture inédite, marquée par l’intensification des crises climatiques, la recrudescence des tensions géopolitiques et une instabilité économique et politique persistante ».
« La santé mentale des jeunes s’érige en ligne de faille majeure, révélatrice d’un désajustement entre les aspirations d’une génération et les structures dans lesquelles elle est sommée de se construire. Car ce que l’étude donne à voir ne se limite pas à un faisceau de symptômes. Ce sont une dynamique d’épuisement, une érosion diffuse du sentiment de stabilité, un effritement de la confiance qui traversent la jeunesse dans a pluralité », concluent les auteurs du rapport en appelant à « faire de la santé mentale des jeunes un axe structurant de notre contrat social ».
En Corse, cette fragilité psychique prend une ampleur particulière, avec 19 % des 15-29 ans interrogés qui estiment avoir une mauvaise santé mentale. Selon l’outil de dépistage PHQ-9, ils seraient même 28% seraient atteints de dépression, un chiffre supérieur à la moyenne nationale de 25 %. Des données qui traduisent un malaise tangible au sein de la jeunesse insulaire, dont les difficultés apparaissent amplifiées par l’isolement géographique et le manque de structures de prise en charge. La situation corse, bien que préoccupante, reste toutefois moins critique que dans les départements et territoires ultramarins, où 39 % des jeunes seraient atteints de dépression, avec des taux records en Guyane (52 %), en Martinique (44 %) et à Mayotte (43 %).
Au-delà des chiffres, le rapport pointe plusieurs facteurs aggravants pour la santé mentale des jeunes, à commencer par l’isolement, la précarité sociale, et un accès restreint aux services de santé mentale. En Corse, près de 40 % des jeunes disent ainsi rencontrer des difficultés pour consulter un psychologue, contre 27 % en moyenne sur le continent. Les délais pour obtenir un rendez-vous chez un psychiatre peuvent en outre dépasser six mois, quand ils se situent généralement entre deux et trois mois ailleurs. Ces obstacles renforcent un sentiment de solitude et d’impasse. Dans une société insulaire marquée par le manque d’anonymat, beaucoup hésitent en outre encore à solliciter de l’aide, de peur d’être stigmatisés.
Par ailleurs, l’étude souligne que cette détresse ne peut être réduite à un simple malaise individuel mais est le symptôme de déséquilibres plus profonds, liés aux conditions de vie, au rapport au territoire et aux perspectives d’avenir. La jeunesse se projette en effet difficilement dans un horizon jugé incertain, voire menaçant, faisant face à « une conjoncture inédite, marquée par l’intensification des crises climatiques, la recrudescence des tensions géopolitiques et une instabilité économique et politique persistante ».
« La santé mentale des jeunes s’érige en ligne de faille majeure, révélatrice d’un désajustement entre les aspirations d’une génération et les structures dans lesquelles elle est sommée de se construire. Car ce que l’étude donne à voir ne se limite pas à un faisceau de symptômes. Ce sont une dynamique d’épuisement, une érosion diffuse du sentiment de stabilité, un effritement de la confiance qui traversent la jeunesse dans a pluralité », concluent les auteurs du rapport en appelant à « faire de la santé mentale des jeunes un axe structurant de notre contrat social ».
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