À moins d’un an des prochaines élections municipales, le parti indépendantiste Nazione a tenu, ces derniers jours à Corte, une réunion de coordination nationale. L’objectif : poser les jalons de sa participation à ce rendez-vous électoral majeur, dans la continuité du travail engagé depuis sa création en 2023. « Ce qui nous intéresse, c’est de pouvoir développer à l’échelon municipal ce que nous considérons comme une véritable politique nationale, un nationalisme municipal », a déclaré Petr’Antò Tomasi, porte-parole du mouvement, en ouverture de cette réunion. Une prise de position claire dans une pré-campagne que le parti juge « trop centrée sur des considérations tactiques voire politiciennes ».
Face aux défis auxquels sont confrontées les communes corses — pression foncière, désertification de l’intérieur, perte d’identité — Nazione entend porter une alternative fondée sur une base programmatique revendiquée. « Il s’agit de voir si les politiques menées vont dans le sens du projet national, ce qui n’est pas toujours le cas », explique Petr’Antò Tomasi. Et de poursuivre : « Ce que nous comptons proposer, c’est un modèle de développement local qui corresponde aux besoins réels du peuple corse. »
Le programme défendu par le parti s’articule autour de plusieurs axes : un meilleur accès au foncier, au logement et aux services publics, une valorisation concrète de la langue et de la culture corses, ainsi que la création d’infrastructures adaptées aux besoins des habitants — et non à ceux des seuls résidents secondaires ou nouveaux arrivants. « L’idée est de prôner la vision de villes et de villages corses bien vivants », résume le porte-parole.
Nazione entend aussi intégrer à son discours les questions de transition écologique et de développement économique, en soutenant des entreprises corses « à taille humaine » et porteuses de « justice sociale ».
Le parti ne prévoit pas de présenter de listes dans toutes les communes de l’île, mais ambitionne une présence aussi large que possible, en tenant compte des réalités locales. « Il y aura une possibilité d’adaptation, notamment dans les petites communes où, de façon traditionnelle, il y a des listes transpartisanes », précise Petr’Antò Tomasi, tout en réaffirmant que la priorité restera la cohérence du projet porté.
Concernant la possibilité d’une union avec d’autres mouvements nationalistes, Nazione préfère rester prudente : « Dans le mouvement national, il y a des visions et des stratégies différentes », rappelle le porte-parole. « Dans les grandes villes où la dimension politique est très forte, il faudra que chacun dise clairement sur quelle base il se situe. »
Fidèle à son ADN militant, Nazione entend poursuivre ses actions sur le terrain en parallèle du combat électoral. « Le combat électoral vient en complémentarité avec les luttes que nous menons depuis des mois », conclut Petr’Antò Tomasi. « Il s’agit de prolonger ce que nous dénonçons et portons comme propositions, sans brouiller notre message. »
