Les fortes pluies qui ont rythmé la journée de jeudi ont cessé en début de soirée, laissant place à un crachin et à un vent froid, permettant ainsi le bon déroulement de la traditionnelle procession du Jeudi Saint.
Autrefois, les fidèles se retrouvaient également dans l’après-midi en l’église de l’Annonciation pour la messe des Ténèbres et la messe de la Cène du Seigneur, avec le rituel du lavement des pieds. Aujourd'hui, seule cette dernière cérémonie est encore célébrée. Les anciens se souviennent que la messe des Ténèbres constituait un temps fort de la Semaine Sainte : rassemblés autour d’un immense chandelier portant quinze cierges, les fidèles récitaient des psaumes, et les cierges étaient éteints un à un. L'extinction du dernier cierge donnait lieu à un immense vacarme, entre crécelles et cris de « fora satanassu », pour symboliquement chasser le diable.
Devant le clocher triangulaire de Grossetti, ils ont effectué la première lumaca, ce rite processionnaire au cours duquel i battuddi s'enroulent et se déroulent autour des croix ornées de palmes tressées en forme de poissons, évoquant la pénitence, l'expiation des péchés et le renouveau spirituel.
La procession a ensuite repris sa route vers l’église paroissiale pour une deuxième lumaca, avant une troisième effectuée sur la place Paoli, devant une foule de fidèles récitant le Je vous salue Marie tandis que les pénitents entonnaient à nouveau le Perdonno mio Diu. La procession s'est poursuivie sur une partie du cours Paoli, avant que les confrères ne rejoignent la chapelle Sainte-Croix par la Riccia.
Les cérémonies de la Semaine Sainte se poursuivent ce vendredi. Les fidèles pourront assister à la mise en croix du Christ sur l'esplanade San Teofalu à 15 heures, et à la procession du porte-croix prévue à 21 heures.