Corse Net Infos - Pure player corse

EN IMAGES - Les vestiges de deux bâtiments de la période romaine découvertes à Penta-di-Casinca


Pierre-Manuel Pescetti le Mardi 30 Novembre 2021 à 16:06

Dans le cadre de fouilles préventives, les archéologues de l’Inrap ont mis à jour les vestiges de deux bâtiments antiques sur la commune de Penta-Di-Casinca. La découverte va permettre d’en savoir plus sur la vie dans la plaine orientale pendant l’époque romaine.



Avec son équipe d'archéologues, Manon Marsy tente de découvrir les secrets du site. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Avec son équipe d'archéologues, Manon Marsy tente de découvrir les secrets du site. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Depuis le 8 novembre 2021, au lieu-dit Musoleo, les archéologues de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), bèches et pinceaux à la main déterrent avec délicatesse les vestiges de deux bâtiments antiques. Selon les premières observations, ils dateraient du premier au cinquième siècle de notre ère.

Des thermes ou un four ?

Plus les archéologues creusent et plus l'usage de la structure se précise. Ici, ils mettent au jour une canalisation sortant du potentiel four ou thermes. Crédits Photos : Pierre-Manuel Pescetti
Plus les archéologues creusent et plus l'usage de la structure se précise. Ici, ils mettent au jour une canalisation sortant du potentiel four ou thermes. Crédits Photos : Pierre-Manuel Pescetti
Sur la droite du site de fouilles de 367 m², les fondations intactes révèlent des murs maçonnés composés de galets liés au mortier. À l’intérieur, la structure circulaire est rattachée à un couloir en brique semblable à deux caniveaux. Manon Marsy, la responsable scientifique de l’Inrap, penche pour « une structure de chauffe ». Pour connaître sa fonction avec plus de précision il faudra creuser toujours plus. « Nous avons deux hypothèses, soit un four, soit un bassin de thermes », précise-t-elle.

Une gestion de l’eau attentionnée

Le caniveau central semble plus récent du fait des matériaux utilisés. Crédits Photos : Pierre-Manuel Pescetti
Le caniveau central semble plus récent du fait des matériaux utilisés. Crédits Photos : Pierre-Manuel Pescetti
Tout l’intérêt des archéologues se porte sur les deux caniveaux liés à cette structure. Servaient-ils à apporter l’eau puis à l’évacuer dans le cadre d’une utilisation thermale ? « La gestion de l’eau est surprenante. Elle atteste de l’attention portée à l’eau et du niveau de vie de la population », confie Manon Marsy. D’autant que les deux caniveaux sont liés à un troisième, plus large et plus récent traversant tout le site de fouilles et séparant les deux bâtiments. Ses parois sont composées de briques et la couverture de dalles de schistes contrairement aux deux premiers faits de briques et de tuiles.

Une possible habitation antique

Les fondations du deuxième bâtiment montre bien les délimitations de l'édifice. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Les fondations du deuxième bâtiment montre bien les délimitations de l'édifice. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
À gauche, les fondations du deuxième édifice apparaissent au grand jour après les pluies intenses de la semaine passée. Sa disposition et les fondations composées de poudingues et de blocs de gros galets n’offrent que peu de précision sur son utilité mais les archéologues pensent à une habitation. Plusieurs fragments de céramiques culinaires font pencher la balance en ce sens. Y avait-il ici, il y a 2 000 ans, des gens assis autour d’une table pour manger dans ces plats en céramique ? Manon Marsy sourit en y pensant mais la lumière ne pourra être faite qu’après de multiples évaluations d’experts et en recroisant les données déjà récoltées dans la région. La localisation du site à dix kilomètres de la cité romaine de Mariana et la présence d’une voie antique laissent supposer que ces deux bâtiments faisaient partie d’une agglomération secondaire.

Pour en avoir le cœur net, faudrait-il encore fouiller toute l’agglomération contemporaine déjà urbanisée.