Dylan Champeau, candidat d'Inseme a Manca, dans la 2e circonscription de Corse-du-Sud pour les législatives des 12 et 19 juin.
- Pourquoi avez-vous décidé d’être candidat ?
- J'ai déjà été candidat en 2017. J'ai le cœur au combat. j'ai à cœur de défendre des convictions et d'être au service des autres et je poursuis dans cette démarche. Être député, ce n'est pas un privilège, c'est être au service de la population, et c'est ce que j'ai envie d'être : au service de ce peuple qui, je crois, est dans l'attente de réponses. Au lendemain du second tour de l'élection présidentielle, trois blocs se sont dessinés dans le paysage politique : un d'extrême droite, raciste et xénophobe, un de droite, libérale, dont on a combattu la politique pendant cinq ans, et un troisième populaire qui est en mesure, aujourd'hui, d'exercer le pouvoir avec éventuellement une majorité à l'Assemblée nationale ou en tout cas d'être une force d'opposition dans le pays. Je crois qu'il est important qu'en Corse aussi, il y ait des députés populaires qui participent à cette majorité populaire que nous espérons construire.
- Sous quelle étiquette vous présentez-vous ?
- Je me présente comme le candidat d'une gauche populaire.
- Pourquoi votre proposition d’union n’a-t-elle pas été prise en compte par les autres partis de gauche ?
- Nous avons tenté une démarche unitaire. Inseme a Manca a proposé à La France Insoumise (LFI), au Parti communiste (PCF), ainsi qu'à toutes les forces de gauche, de partir unis. Les représentants locaux du PCF ont décidé unilatéralement de présenter des candidats dans les 4 circonscriptions et ceux de LFI n’ont pas donné de réponses concrètes permettant d’aboutir à l’union. Nous regrettons qu’une fois de plus, une partie de la Gauche corse, plutôt que de répondre concrètement aux aspirations et aux besoins d’une très grande partie de la population, se soit encore recroquevillée sur elle-même, refusant, dès lors, de s’inscrire dans cette nouvelle page de l’histoire politique qui peut s’écrire le 19 juin prochain. Notre mouvement, fidèle à son engagement, a fait aujourd’hui le choix de me présenter, comme seul candidat, avec ma suppléante, Catherine Laurenti, dans la 2e circonscription de la Corse-du-Sud. Nous soutiendrons, s’il y en aura, les autres candidats unitaires dans les autres circonscriptions.
- Quel est, pour vous, l’enjeu premier de ce scrutin ?
- Il y en a deux. D'abord, l'urgence sociale en France. Il est impératif de bloquer au plus vite les prix, notamment les prix de l'essence. En Corse, les prix sont aussi élevés qu'ailleurs alors même que la TVA est réduite à 13 %, soit sept points de moins qu'au niveau national. C'est un problème, il va falloir bloquer les prix. Il faut également augmenter le SMIC rapidement pour permettre aux gens de vivre dignement. Ensuite, il faut des visions locales plus à long terme... Dans le cadre d'une mandature, il faudra réfléchir à une stratégie sur le plan local. La seconde circonscription concentre 48% de résidences secondaires et un taux de chômage assez important. Il y a 10 000 chômeurs en Corse-du-Sud, dont de nombreux jeunes et des plus de 50 ans. Il faut aussi ouvrir des perspectives pour sortir du tout-tourisme et penser une économie qui ne
soit pas basée que sur le tourisme et le BTP.
- Comment comptez-vous faire entendre votre voix face aux autres candidats ?
- Ce qui me différencie des autres candidats, c'est mon appartenance au bloc populaire dont je parlais tout à l'heure et qui s'inscrit contre la politique d'Emmanuel Macron et évidement contre l'extrême-droite. Je pense que cette circonscription a besoin d'un député qui s'inscrive dans une majorité au service du peuple et qui puisse faire entendre la voix de la Corse dans cette majorité. Le député sortant a fait partie d'un groupe à l'Assemblée nationale, mais il n'a pas participé à une quelconque majorité. Il faut un député, qui soit dans une majorité ou une opposition représentative à l'échelon national afin qu'il défende les intérêts de notre île dans ce bloc.
- Quelle est votre position sur les négociations sur l’autonomie ouvertes par Emmanuel Macron ?
- Je suis très nuancé sur cette question-là. En tant que député, je prendrai part à ce dialogue en alertant sur l'application ou l'applicabilité de l'article 74 de la Constitution qui prévoit l'autonomie. Ce qui fera débat, c'est une loi organique qui donnera d'éventuelles compétences à l'Assemblée de Corse. Je crois qu'il est important de préciser quelles compétences seront déléguées... Je serai scrupuleux sur ce point. Si je suis favorable à une autonomie pour plus de démocratie et d'autogestion, ce n'est pas pour que l'on puisse revenir sur le statut des fonctionnaires, notamment des enseignants, revenir sur le temps de travail ou la retraite à 62 ans, il en est hors de question ! Les acquis sociaux, qui ont été validés au niveau national, ne peuvent pas être remis en cause à l'échelle locale. La Corse a déjà connu de nombreuses évolutions institutionnelles, et ce qui manque aujourd'hui à la Collectivité de Corse, ce ne sont pas des compétences, mais les moyens pour les mettre en œuvre.
- Quelle sera votre priorité, si vous êtes élu député de la Corse ?
- La priorité sera de faire remonter les problématiques corses à Paris. La problématique sera de trouver des voies nouvelles pour essayer de résoudre un certain nombre de problèmes, tels que la précarité, le monopole notamment sur l'essence, l'économie basée que sur le tourisme et le taux élevé de chômage. Il faut que les jeunes insulaires puissent s'épanouir ici, faire leurs études, travailler en Corse dans des domaines autres que le BTP ou le tourisme qui, à mon avis, ruine notre île.
- Comment se déroulera votre campagne ?
- Nous voulons une campagne dynamique et de terrain à la rencontre des Corses. On sera présent dans tous les villages et les quartiers d'Ajaccio et de Porto-Vecchio pour présenter le programme. En parallèle, on investit les réseaux sociaux pour maximiser les prises de paroles publiques. Je crois qu'il est important de recréer du lien avec la population et surtout de combattre l'abstention en faisant comprendre aux Corses que l'élection législative est la plus importante de toutes.