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Diagnostic des besoins, formation délocalisées : la collectivité de Corse et Pôle Emploi lancent les premiers comités locaux de formation


Pierre-Manuel Pescetti le Samedi 21 Mai 2022 à 13:30

La collectivité de Corse et Pôle emploi ont lancé, ce vendredi 20 mai, le premier comité local de formation. Objectif : connaître les besoins de chaque bassin d’emploi et proposer des formations délocalisées au sein des territoires.



Dans le Grand Ajaccio, 858 personnes ont été formées en 2021. Crédits Photo : Antonia Luciani
Dans le Grand Ajaccio, 858 personnes ont été formées en 2021. Crédits Photo : Antonia Luciani
Former les travailleurs en fonction des besoins de l’endroit où ils vivent ? Voila l’objectif de la politique de territorialisation de la formation de la Collectivité territoriale de Corse. Politique qui s’appuie sur les comités locaux de formation. Le premier d’entre eux s’est tenu à Porticcio, ce vendredi 20 mai.

Objectif : réunir tous les acteurs de la formation, les intercommunalités et les entreprises du territoire pour établir un diagnostic des besoins en formation. Pour cette première réunion, quatre communautés de communes autour d’Ajaccio et leurs besoins en formation étaient scrutés à la loupe.

« Pour l’instant, tout est fait à l’échelle régionale. L’intérêt aujourd’hui est de savoir exactement de quoi à besoin chaque bassin d’emploi, avec ses difficultés et sa diversité », détaille Antonia Luciani, Conseillère exécutive chargée de la culture, du patrimoine, de l’éducation et de la formation. D’autres comités locaux de formation seront organisés de mai à octobre 2022 sur le Grand Bastia, le Centre Corse et Plaine Orientale, la Balagne et l’extrême sud de la Corse.

Coopérer avec les acteurs au plus près du territoire

À la barre, la Collectivité de Corse a son rôle à jouer. Elle coordonne les politiques de formation professionnelle à travers le contrat de plan régional de développement de la formation et de l'orientation professionnelle, élaboré avec les partenaires sociaux et les services de l’État. Mais cette fois, elle veut y inclure les intercommunalités. « Elles n’ont pas la compétence sur la formation mais sur le développement économique mais les deux sont liés. Les associer à la démarche était important pour aller dans la continuité des actions mises en place et travailler dans la transversalité », développe Antonia Luciani. Ensemble, ils peuvent mettre le doigt sur la réalité du terrain et établir un schéma de formation cohérent. Tel territoire a besoin de plus d’agriculteurs ? De nouveaux électriciens ? Une fois le diagnostic posé, place à l’action.

Des formations au cœur des territoires concernés

En actionnant le levier du marché à bons de commande, la collectivité peut ainsi relocaliser certaines formations jusque-là disponibles uniquement dans les grands centres urbains. « C’est aussi lutter contre le frein de la mobilité très présent en Corse. Certaines personnes n’enclenchent pas de formation car elles sont trop loin de leur lieu de vie », explique Antonia Luciani. Cette fois, ce sera aux formateurs de se déplacer, voire d’utiliser les nouvelles technologies. « À Sartène par exemple, nous avons déjà financé une formation d’aide-soignante pour une douzaine de personnes en collaboration avec l’IFSI (Institut de formation en soins infirmiers) d’Ajaccio. Les stagiaires apprennent et travaillent à l’hôpital de Sartène et les formateurs restent à Ajaccio et se déplacent de temps en temps. Il y a de la formation en distanciel certes, mais ce n’est pas du chacun chez soi », détaille la conseillère exécutive.
Parallèlement, certains dispositifs publics seront fléchés vers cette territorialisation de la formation. « L’ADEC (Agence de Développement Economique de la Corse) va, par exemple, adapter ses dispositifs d’aide à l’emploi en favorisant des secteurs en tension dans certains territoires », conclut Antonia Luciani.