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Déchets et saison touristique : Zeru Frazu déclare l'état d'urgence


le Mardi 9 Août 2016 à 17:51

Le collectif réunissant une douzaine d'associations écologistes tire la sonnette d'alarme alors que la saison bat son plein. Il propose des solutions pour réduire les déchets destinés à l’enfouissement qui continuent de s’accumuler... Il les a exposées mardi matin à Ajaccio.



Déchets et saison touristique : Zeru Frazu déclare l'état d'urgence
Alors que la population insulaire augmente particulièrement durant la saison estivale, les solutions apportées en Corse pour résoudre le problème des déchets ne sont toujours pas suffisantes selon le réseau Zeru Frazu. Si le collectif reconnait que depuis cette année des actions ont été engagées en Corse, il est selon lui indispensable de généraliser la collecte des bio-déchets des ménages, particulièrement en milieu urbain dense.
 
Les riverains des centres d’enfouissement et nombre de citadins subissent actuellement les nuisances liées à une mauvaise gestion des déchets, et ce depuis des mois, voire des années pour les premiers.

La solution à ces problème passe selon Zeru Frazu par la refonte du système de collecte et de tarification, en particulier des importants « gisements de déchets » gérés par la CAPA et la CAB, soit 50 % des déchets de la Corse.

Zeru Frazu souhaite faire savoir que la société civile et les collectifs de riverains des sites d'enfouissement (Tallone, Vico et Tavignanu), sont solidaires pour demander la mise en oeuvre d'urgence de solutions efficaces et pérennes, qui permettront de sortir rapidement de la crise.

Bientôt une obligation légale

  
Les professionnels générant plus de 10 tonnes de déchets organiques par an sont tenus de les traiter séparément depuis le 1er janvier 2016. 

La collecte séparative des bio-déchets sera obligatoire pour tout producteur, y compris les ménages, en 2025.
 

Mettre en place des méthodes qui marchent.

 
Selon Colette Castagnoli, porte-parole du collectif, s'il y a des solutions qui marchent, beaucoup des possibilités proposées ne sont que des écrans de fumée.
"Le porte-à-porte organisé dans l'hypercentre ajaccien est une expérience intéressante mais très incomplète : deux types de sachets seulement ne permettent pas de réaliser le tri nécessaire. L'éventualité d'une usine de tri serait actuellement à l'étude, mais quel type d'usine ? 

Laurent Marcangeli se serait prononcé récemment contre une usine de Tri mécano-biologique, et c'est une très bonne chose : il a été prouvé que ce n'est pas une bonne solution. La CAPA semble s’orienter vers une usine de tri sur ordures brutes. Une telle installation coûteuse et inutile, non subventionnée, n’a plus aucune justification dans la mesure où elle ne peut résoudre la crise actuelle et ses performances seraient beaucoup moins élevées que ce que nous préconisons. La seule solution selon nous viable est une usine de tri classique, accompagnée de la mise en place d'une collecte séparative complète, avec une facturation incitative. "
Cette méthode permettrait de valoriser en compostage plus de 80 % des bio-déchets, réduirait considérablement les coûts pour les communautés de communes, et diminuerait énormément l'enfouissement.
"Il faut arrêter de rêver d'une usine miracle qui réglerait tous nos problèmes ! Il y a des exemples à suivre, comme Capannori en Italie, et des micro-régions où l'on commence à s'y atteler: c'est le cas des Cinque Pieve de Balagne sous l'impulsion de Tony Ceccaldi le maire de Lama, ou encore plus récemment le canton Sevi-Sorru-Cinarca. Nous avons un retard extraordinaire à combler."

Aider les communautés de communes à franchir le pas.

Ce sont les communautés d'agglomération et de communes qui ont la compétence pour réorganiser les collectes et non les maires, le Syvadec, la CTC ou l’Etat.
 
Le collectif Zeru Frazu a donc rédigé une proposition de délibération portant sur la mise en place d’un nouveau système de collecte des déchets ménagers, à disposition des communautés de communes.
 

Vous pouvez la télécharger ici :