Peu de vacanciers ont posés leurs tentes au camping Europa Beach, à la marine de Sorbu-Occagnanu, en ce début d'été. ©Francesca-Orsula ANGELINI
Les campings corses, habituellement prisés par les vacanciers en quête de nature et de tranquillité, connaissent un démarrage difficile cet été. Les nombreux épisodes de pollution et de pluie, entre mai et juin, semblent avoir découragé les vacanciers de venir poser leurs tentes en Corse. C’est le constat de Nathalie Bernardi, la directrice du camping implanté sur la commune de Sorbu-Occagnanu. L’établissement de 178 bungalows, Marina di Sorbu, affiche un taux de remplissage en baisse en ce début du mois de juillet : « Nous sommes à -80% par rapport à 2023 sur cette période-là ». Cette diminution notable de la fréquentation, est aussi enregistrée au camping voisin, situé en bord de plage. À Europa Beach, le terrain de quatre hectares laisse une grande partie de ses emplacements réservés au camping-car vides. « Sur les places de camping, les gens n'y viennent que quelques nuits et partent vers Porto-Vecchio », Sylvie, responsable commerciale d'Europa Beach. Alors que les réservations s’étalaient généralement sur deux semaines, voire plus, les clients ne réservent plus que pour quelques jours, actuellement.
De - 5 à -10% sur le taux de remplissage
Cap vers la haute saison. Le taux de remplissage pour juillet et août reste assez correct sur l’ensemble des campings corses. « Nous avons des semaines où nous ne sommes pas complets, alors que nous devrions l'être », révèle Uschi Schnekenburg, directrice du camping Rico Plage à Folelli. L’établissement enregistre un taux de remplissage aux trois quarts des logements disponibles. À Europa Beach, la belle saison s'est écourtée de la mi-juillet à la mi-août, où le camping affiche complet. Gérard Tapias, président de la fédération Corse de l’hôtellerie en plein air, juge la situation assez stable pour cette saison 2024 : « Nous sommes un peu en perte de vitesse la dernière semaine du mois de juillet. Nous enregistrons une légère baisse de 5 à 10 % pour ces deux mois. » Cependant, la Haute-Corse est plus privilégiée par les voyageurs que la Corse-du-Sud où « certains établissements souffrent plus que d’autres ».
Le prix du transport en frein à la destination Corse
« Les prix du transport ne sont pas attractifs et nous, campings, nous les subissons. » Les professionnels de l’hôtellerie en plein air, mettent en cause le prix du transport sur la baisse des réservations dans leurs établissements. En effet, le budget vacances explose pour une famille de quatre personnes avec un véhicule, qui souhaite venir en Corse. Ils devront débourser plus de 600 euros par voie maritime. La situation dégénère dans l’aérien où les prix, pour ce type de voyageurs, dépassent les 1000 euros. Gérard Tapias, corrèle ces tarifs à la baisse du tourisme en Corse. « Le coût du transport est plus important que le coût d’hébergement dans nos établissements. Des billets d’avion à 700 euros sur du Paris-Corse, il ne faut plus que cela existe, c'est très néfaste pour l'île ! », s’insurge le président de la fédération Corse de l’hôtellerie en plein air.
Envoyer à un ami
Version imprimable
