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Cullettivu Xylella : Le risque de la double peine pour la Corse


le Lundi 3 Août 2015 à 23:35

Pour le Cullettivu Xylella il est clair, aujourd'hui, que notre île risque maintenant la "double peine" avec 1 souche présente (multiplex), et la menace de la souche pauca, celle du sud de l'Italie. Sa mobilisation va donc se poursuivre et s'amplifier dans la durée comme il le précise dans ce communiqué



Le Collectif Xylella se félicite de la mobilisation des Corses autour de la menace constituée par la bactérie Xylella ; il n’y a pas de « psychose », mais la volonté de lutter tous ensemble et de façon durable contre un risque gravissime.
1) Le danger est maintenant double du fait des 2 souches. Notre île risque la « double peine

La souche Xylella identifiée sur les plants de Polygala à feuilles de myrte depuis le 22 juillet est de type "Multiplex"
Cette souche de Xylella agit plus lentement que la souche des Puglie, ce qui expliquerait le  temps long del’incubation (5 ans). L’identification de la souche prouve qu’il y a en Europe au moins 2 souches, « pauca » (Puglie) et « multiplex », présente depuis au moins 5 ans dans la région de Pescia, d’où proviennent les plans.

Le polygala n’a jamais figuré dans la liste des plantes données comme sensibles à la «multiplex ». Ces cas confirment donc, comme l’ont rappelé de nombreux scientifiques, qu’au-delà des listes « officielles » de plantes sensibles répertoriées sur le continent américain, on ne sait rien des plantes nouvelles que la bactérie pourrait contaminer dans la flore européenne et méditerranée.

La souche « multiplex » peut être « portée » par au moins  56 familles de plantes (dont les prunus, oliviers, agrumes, chênes, vignes, aulnes, platanes, hêtres, agrumes, etc) ; mais suivant les conditions climatiques, elles déclenchent ou non la maladie (c’est le cas des oliviers). L’incertitude est donc maximale.

En conséquence, seule la suspension complète d’entrée des végétaux en  Corse (sauf plants –mères  pour les  griculteurs et les horticulteurs avec quarantaine permettant des analyses systématiques) est de nature à protéger notre île

Le refus de suspendre les importations de plants, au moins à titre conservatoire fait courir le risque de nouvelles contaminations par la bactérie Xylella des 2 souches. Ce refus est inacceptable.

2) Les mesures prises ne sont pas à la hauteur de l’enjeu : à risque exceptionnel,  réponse exceptionnelle. 
Le déploiement de moyens massifs associant tous les acteurs potentiels est absolument urgent tant pour la détection que l’information  Les nombreux signalements de plants suspects de contamination vont nécessiter une grande quantité d’analyses et des moyens de repérage des foyers absolument considérables (quadrillage, traçage). 

Des failles dans la surveillance nous ont été signalés (contrôles impossibles sur des palettes plastifiées, wamionnettes italiennes vendant des plants en bord de route, gazon entrant sans contrôle, plants saisis laissés en attente sur un port) ainsi que des insuffisances graves par ignorance (exemple du transport de végétaux à brûler à Saint-Antoine sans bâchage).

Les délais d’attente pour les prélèvements restent beaucoup trop longs (jusqu’à 15 jours annoncés) et les délais d’analyses s’allongent également.
La question de l’indemnisation  des personnes touchées doit être posée immédiatement pour éviter d’ajouter des conséquences économiques aux difficultés propres à la gestion de la crise.

3) Le Cullettivu Xylella prend acte de l’organisation d’une session extraordinaire de l’Assemblée de Corse, comme il l’avait demandé, et ce dès le retour des analyses complètes

 Il attend de l’Assemblée qu’elle fasse appliquer ses 2 délibérations concernant l’entrée des végétaux, et qu’elle prépare l’avenir en exigeant de l’Etat et en participant elle-même à : 
- une campagne généralisée d’information de la population
- un plan de soutien visant à la mise en place d’une production locale de plants
- l’interpellation de l’Europe sur une enquête dans les pépinières italiennes et la possibilité de protéger les îles européennes en permettant l’interdiction de l’introduction de végétaux
- la mise en place de programmes de recherches
 - la conservation des variétés locales sauvages et cultivées.