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Le syndicat des oléiculteurs de Corse interpelle les autorités sur la bactérie Xylella Fastidiosa


Jean-Paul-Lottier le Mardi 10 Septembre 2019 à 18:00

A la suite de l'officialisation de deux cas d’oliviers positifs à la bactérie Xylella Fastidiosa en région PACA., Sandrine Marfisi, présidente du Syndicat interprofessionnels des Oléiculteurs de Corse a adressé une lettre ouverte à la préfète de Région et aux présidents de l'Exécutif de Corse, de l'Assemblée de Corse, des Chambres départementales d’Agriculture de Corse et de la Chambre régionale d’Agriculture de Corse avec copie aux présidents de l'ODARC et de l'Office de l'environnement - il a préconisé des mesures (voir par ailleurs )- pour leur demander de prendre la mesure des enjeux et d’agir.



Photo archives
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Objet : Bactérie Xylella Fastidiosa et introduction de végétaux en Corse

Madame La Préfète, Messieurs les Présidents,
"Nous ne sommes pas surpris par l’officialisation, par le Ministère de l’Agriculture, vendredi dernier, de la présence de la bactérie Xylella Fastidiosa, souches Pauca (dite « tueuse d’oliviers ») et Multiplex, sur oliviers dans le sud de la France.
Nous sommes heureux de constater que le laboratoire officiel de l’Etat (ANSES) s’est enfin décidé à utiliser une méthode d’analyse plus fiable !
« Xyllela fastidiosa est une bactérie potentiellement mortelle pour plus de 200 espèces végétales dans le monde», est-il indiqué dans le communiqué du Ministère. Elle est transmise et véhiculée par des insectes très communs. Il est bien sûr délirant et illusoire de vouloir faire croire que seuls 2 arbres sont touchés.
Les oliviers des ronds points des routes territoriales de Corse trouvés positifs par l’INRA en avril 2018 sont toujours en place, toujours officiellement sains… toujours contaminants.
Cela vous semble-t-il relever d’une juste appréciation du risque au regard de l’évolution de la situation ?
L’arrêté du Préfet Mirmand, d’avril 2015, interdisant l’entrée de végétaux sensibles à la Xylella Fastidiosa sur l’île a été « adapté » par la Préfecture de Corse.
Depuis le début de l’année 2019 par exemple, ce sont 10 127 oliviers qui ont été importés sur dérogation (chiffre au 31/07/2019), alors même qu’une filière de production existe.
Des centaines de milliers d’autres plantes sont introduites alors que les filières de production pourraient être mises en place. Où est le principe de précaution ?
Combien faudra-t-il d’alertes ? Combien de temps encore considérera-t-on qu’il existe des « zones saines » / «zones indemnes », pour justifier les dérogations à l’arrêté préfectoral d’avril 2015, accordées par les services de l’Etat ?
D’autant plus que les « zones saines » d’aujourd’hui ne sont pas celles de demain …
La seule prévention qui vaille contre une bactérie mortelle, sans remède connu, est de se prémunir de son introduction : par conséquent, nous vous renouvelons notre demande de mettre en oeuvre tous les moyens existants à votre disposition et dans le champs de vos compétences respectives pour interdire l’introduction de végétaux en Corse.
En ce qui concerne la majorité des oléiculteurs de Corse, nous avons compris depuis 5 ans ce qui nous attendait.
Les fournisseurs de marchands de plantes d’ornement de la région Sud France étant les mêmes que ceux qui fournissent les marchands de Corse, préparons-nous donc à être les prochains mis en évidence.
Il suffit d’aller sur le terrain pour voir le nombre important d’arbres morts ou en train de sécher sur pied : oliviers centenaires, oléastres, mais aussi, chênes, arbousiers…., pour comprendre que la maladie œuvre déjà chez nous .
Dire que ces plantes meurent ou dépérissent par la sécheresse seule, montre clairement une méconnaissance de notre couvert végétal. Les symptômes affectent plusieurs espèces en un même lieu et sont exactement comparables à ceux de la Xylella Fastidiosa. Le stress hydrique les met en évidence.
La responsabilité de la propagation de la bactérie sur l’île ou celle de l’introduction d’une nouvelle souche en Corse vous incombe donc. Nous vous demandons de prendre la mesure des enjeux et d’agir.
Voulant croire que vous porterez une attention particulière à notre demande…"