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Costa Verde : le festival “San Ghjuvanni in’cantu” célèbre le romantisme européen


VL le Vendredi 25 Juillet 2025 à 11:56

Fondé en 2018 par Alexandre d’Oriano, le festival de musique classique et jazz de San Giovanni di Moriani explore cette année les résonances du XIXe siècle, entre lyrisme allemand, traditions slaves et voix corses.



Créé il y a six ans dans la commune de San Giovanni di Moriani, le festival “San Ghjuvanni in’cantu” revient cet été avec une programmation consacrée au XIXe siècle. Une époque qualifiée de “turbulente”, mais où germent les grands élans romantiques, à la croisée de l’histoire, de l’art et de la musique. C’est à cette source que puisera l’édition 2025, invitant le public à un parcours sensible entre Europe centrale et Méditerranée.

Le concert d’ouverture, le 27 juillet à 21h à l’église paroissiale, mettra à l’honneur le romantisme allemand. Le quintette pour clarinette et cordes de Brahms, composé en 1891, sera interprété par la Camerata Figarella (Lauriane Maudry à la clarinette, Fanny Robillard et Juliette Beauchamp aux violons, Giovanni Medori à l’alto, Natalia Hofmann au violoncelle). Suivra le quintette pour piano et cordes de Schumann, écrit en 1842, avec Laura Sibella (Ajaccio) au piano, une œuvre emblématique du romantisme intime, dédiée à Clara Schumann.

Le 28 juillet, le festival se déplacera à la chapelle romane de San Mamilianu pour accueillir “Babayki”, un duo vocal porté par Anna Oustinov et Juliette Beauchamp, accompagnées au violon et au violoncelle. Entre chants populaires et mystiques d’Europe de l’Est, les artistes évoquent, en musique, l’exil, la mémoire et la transmission féminine.

Le 30 juillet, place aux sonorités manouches avec Fanou Torracinta et Fabrice Andreani. Le concert “Radiche” propose une relecture des grandes chansons corses à la lumière du jazz, dans un esprit de métissage assumé, sur la piazzetta de Mme Federici.

Le 5 août, le Trio Cyrnos (Elena Danelian, Ludovic Dupré, Martine de Barros) fera résonner à son tour les grandes œuvres du XIXe. De Beethoven, “père de la modernité”, avec le trio op.11, à Brahms, Schubert et Dvořák, les musiciens tisseront un fil entre la tradition classique et l’audace romantique, entre Europe occidentale et mélodies populaires d’Europe centrale.

Le 14 août, enfin, la soprano Amélie Tati, originaire de Bastia et installée à Paris, figure de la scène lyrique corse, viendra clôturer l’édition 2025. Accompagnée au piano par Olivier Cangelosi, elle interprétera un récital intitulé “De femmes et de flamme”, consacré aux grandes héroïnes de l’opéra. Un hommage vibrant aux passions et contradictions féminines, de la fragilité amoureuse à la révolte guerrière.