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Corse : les enfants ukrainiens intégrés dans les écoles de l'île


Livia Santana le Mardi 3 Mai 2022 à 10:15

Les unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A) de Corse accueillent des enfants réfugiés ukrainiens. CNI est allé à la rencontre de ces élèves et des professeurs qui les encadrent.





(Vidéo Roméo Feydel)

Deux têtes blondes, Ivan et Cyril, très concentrés, jouent aux échecs. Au cours de la partie, à peine audibles, des phrases en Russe sortent de leur bouche. À côté d’eux, Bachir les regarde attentivement. « Ils ne parlent pas français, alors c’est difficile de s’amuser avec eux », lance l’enfant arrivée de Guinée quelques semaines plus tôt. Cela fait deux semaines que les deux petits Ukrainiens ont intégré l’unité pédagogique pour élèves allophones arrivants (UPE2A) de l’école Charles-Andrei, à Bastia. Respectivement en CE2 et CM1, ces deux enfants ont fui la guerre en Ukraine avec leur famille et sont réfugiés en Corse depuis près d’un mois. Comme eux, 43 élèves ukrainiens sur toute l’académie de Corse ont intégré des établissements scolaires du territoire insulaire, soit 21 en Haute-Corse et 22 dans le Sud. « Ces enfants sont pris en charge par le centre académique pour la scolarisation des enfants allophones nouvellement arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs (CASNAV), ils bénéficient dans les UPE2A d’un enseignement du Français, des mathématiques et de nombreuses ressources pédagogiques », détaille Jean-Baptiste Grimaldi, responsable du CASNAV de Corse qui accueille chaque année entre 200 et 300 élèves étrangers, de toutes nationalités confondues.

Chaque semaine, ces enfants de 6 à 12 ans qui ne sont pas français se rendent 12 heures dans le dispositif de l’UPE2A et sont suivis par des professeurs formés à leur intégration. Hervé Huth, s’occupe de l’unité de l’école Charles Andrei : « Quand on ne parle pas la langue, on essaie de trouver un élève de la même nationalité pour la traduire. Dans le cas d’Ivan et Cyril, on utilise parfois la traduction sur un smartphone, sinon, on essaie de faire comprendre par des gestes, avec des images. La clef c’est d’utiliser beaucoup de répétitions. » En tout cas, l’enseignant ne s’inquiète pas pour ces deux enfants. « Ils ont un bon niveau en mathématique et ils s’accrochent pour essayer de parler français », assure-t-il.

« Elle va s’en sortir »

Quand ils ne sont pas dans l’UPE2A, les enfants étrangers sont intégrés dans des classes « classiques », de leur niveau et participent aux activités extrascolaires. Ce jeudi, Darina élève de CP ukrainienne arrivée il y a deux semaines dans l’établissement, est sur les bancs de la classe de Santa Leonetti. L’enfant ne dit pas un mot, mais elle écoute, studieuse. « Elle parle très peu, mais elle comprend le sens des sons, c’est une petite qui va s’en sortir », lance persuadée, la maîtresse. Pour l’aider, Darina peut compter sur sa nouvelle camarade, Amélia, 7 ans : « C’est ma copine, elle ne comprend pas ce que je dis, mais on arrive quand même à jouer ensemble à la récréation. Je lui ai appris le jeu 1,2,3 soleil. »

À long terme, les enfants ukrainiens devraient parler français et pourront intégrer un cursus classique.

Les petits ukrainiens ont intégré l’unité pédagogique pour élèves allophones arrivants (UPE2A) de l’école Charles-Andrei, à Bastia
Les petits ukrainiens ont intégré l’unité pédagogique pour élèves allophones arrivants (UPE2A) de l’école Charles-Andrei, à Bastia