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Corse : Une campagne contre les violences faites aux femmes lancée sur les pochettes à pain


Pierre BERETTI le Mercredi 25 Novembre 2020 à 21:39

A l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, la gendarmerie et le CIDFF de Corse du Sud ont lancé une campagne d’information et de sensibilisation avec des boulangeries partenaires.
Des infographies sur les sacs à baguettes de pain permettront d’informer sur les numéros d’urgence.



(Photo : Michel Lucioni)
(Photo : Michel Lucioni)
Ce 25 novembre la gendarmerie et le CIDFF de la Corse du Sud ont lancé une opération de sensibilisation à la boulangerie de Mezzana sur la commune de Sarrola Carcopino. Il s’agit d’encourager les victimes et témoins de violences intrafamiliales à parler. Pour cela, une campagne a été mise en œuvre sur les sachets de baguettes de pain. Des infographies présentent conseils et numéros d’urgence à destination du public.  
« Cette action s’inscrit dans le cadre de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes - explique Véronique Angelloti, cheffe du bureau sécurité publique et partenariat de la gendarmerie. -  Nous sommes en partenariat avec le CIDFF et qui se déploie au niveau départemental. Nous souhaitons libérer la parole des victimes et des témoins. Cette opération nous permet également de programmer et d’entrevoir la création future de la « maison des familles » qui ouvrira sur Porto-Vecchio afin de permettre aux femmes et aux enfants victimes de violence de pouvoir être pris en compte et d’être accompagnés ». 

La gendarmerie a observé qu’il n’y a pas beaucoup de plainte dans le rural mais "ce n'est pas pour autant qu’il n’y a pas de fait de violence, les gens ont parfois du mal à parler".
Un produit courant comme le pain permet donc de véhiculer l’information dans un grand nombre de foyers y compris dans les villages. 

Pour mener cette campagne, des boulangeries partenaires certes, mais aussi le concours du CIDFF. « Nous avons vu dans les informations nationales il y a quelques mois que ce type de campagne était mené sur le continent - précise   Béatrice Pueyo, directrice du CIDFF de Corse du Sud. - Nous avons pensé que ce dispositif de sensibilisation serait judicieux sur notre territoire avec ses nombreuses zones rurales. Cela permet d’informer les victimes mais aussi les potentiels témoins. Car il faut bien comprendre que la plupart des victimes ont souvent peur d’alerter. Mais le voisin qui est témoin de scène de violence doit comprendre lui aussi qu’en ne dénonçant pas il se rend quelque part complice de ces violences. Nous précisons que les témoignages peuvent tout à fait rester anonymes ».
Le message est donc clair, en dénonçant un acte de violence intrafamiliale,  on peut donc sauver des vies tout en ne craignant pas d’éventuelles représailles. Le CIDFF accompagne chaque année une centaine de femmes victimes.

Et si le premier confinement n’avait pas fait augmenter le nombre d’appel au secours, depuis le début du reconfinement le téléphone sonne davantage. La parole semble donc se libérer mais la gendarmerie et le CIDFF veulent lui donner plus de « voix » afin que chaque victime puisse être aidée et accompagnée.