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Corse : Plus de morts que de naissances, et de lourdes conséquences...


le Mercredi 18 Janvier 2017 à 19:04

Une étude de l’INSEE présentée mardi révèle que le dynamisme démographique de l’île, particulièrement élevé, n’est essentiellement dû qu’à l’excédent migratoire. En effet, de nouvelles données témoignent que le solde naturel est négatif depuis 2013. Il y a donc depuis chaque année dans l’île plus de morts que de naissances.



De gauche à droite: Magali Bonnefont chef du service Etudes et Diffusion. Alain Tempier directeur régional et Aude Genovese Bolleyn chef du service statistiques.
De gauche à droite: Magali Bonnefont chef du service Etudes et Diffusion. Alain Tempier directeur régional et Aude Genovese Bolleyn chef du service statistiques.
« Avec 8 000 arrivées et 4 000 départs sur un an en 2013, ce sont 4 000 habitants supplémentaires qui résident en Corse. Rapporté à la population, ce solde migratoire est le troisième plus élevé des départements de France. » Il est l’origine principale de la « bonne santé démographique de l’île », dont toute la presse régionale et nationale a fait état à l’entrée dans la nouvelle année.
 
L’étude publiée mardi, révèle cependant une autre information importante : si depuis de nombreuses années, le solde naturel (différence entre le nombre de morts et de naissances) était approximativement nul, il est désormais négatif. 

Corse, démographie … et logements

Au début du mois de janvier, plusieurs articles sont parus faisant état de la « bonne santé démographique de la Corse », et se basant sur une autre étude récente de l’INSEE. Une troisième étude faisait état quant à elle de l’évolution du nombre de logements dans l’île. La mise en corrélation de ces trois documents permet une analyse plus complète de la situation actuelle.
Il apparaît que la population corse a augmenté de 19 000 habitants entre 2009 et 2014 : une hausse de 6 %, alors que la moyenne française est de 2.5 %.
Durant cette même période, le nombre de constructions a explosé dans l’île : une augmentation de 12 %, qui correspond à près de 23 000 logements neufs en cinq ans. 
L'étude plus précise du profil de ces constructions met toutefois en lumière des faits inquiétants. Sur ces cinq années la part des résidences principales diminue face à celle des résidences secondaires et laissées vacantes (62 / 38 en 2008, contre 60 / 40 en 2013), et ce alors même que la Corse compte 19 000 habitants permanents supplémentaires.

Evolution des logements entre 2008 et 2013
  2013 200 Évolution (en %)
Ensemble 232771 208602 +11,6
Résidences principales 138975 127711 +8,8
Résidences secondaires et logements occasionnels 85149 73142 +16,4
Logements vacants 8648 7749 +11,6
 
 
Autre chiffre à relever : la part de logements sociaux par rapport à la population. Stable sur ces cinq années, cette part est néanmoins de très loin inférieure à la moyenne nationale : on compte en Corse 406 logements sociaux pour 10 000 habitants, contre une moyenne française de 709. De plus, il apparaît, selon l’INSEE, que ce rapport déjà bas diminue (bien que très faiblement) entre 2014 et 2015. A noter qu’il y a néanmoins des disparités : Bastia et plus généralement la Haute-Corse comptent bien plus de logements sociaux que la Corse-du-Sud.
  
 
Evolution des logements sociaux 2015 2014 2013 2008
Nombre total     13000 12000
Nombre pour 10 000 habitants 405 406 406 396

En résumé :
  
  • 19 000 habitants supplémentaires, résultant de l’apport migratoire, alors que le nombre de décès est depuis 2013 supérieur au nombre de naissances dans l’île.
     
  • 24 169 logements neufs, dont la majeure partie (12.905) qui ne sont pas des résidences principales.
     
  • Une part de logements sociaux bien inférieure à la moyenne nationale, et qui diminue.
     
  • A ces données peuvent se rajouter un chômage toujours en hausse (Cf. Chiffres en hausse en octobre et novembre) et des loyers pour les villes principales parmi les plus élevés de France.
 
  Le statut de Résident, défini comme une priorité par la nouvelle majorité territoriale, n'aura guère de prise sur les faits mis en exergue par l'Insee. Si  la Corse reste une destination très attractive, de nombreux problèmes sociaux et sociétaux  s'avèrent alarmants. Cette situation délétère ira vraisemblablement en s'aggravant, si elle n'est pas clairement identifiée, et ses causes remises en question avec vigueur.