Originaire du Fiumorbo, le commandant Céline dirige l'escadron de Cognac, en charge de la partie logistique et technique du drone Reaper.
C’est en 2024 que la base de Solenzara a accueilli pour la première fois le drone Reaper. Onze ans plus tôt, la France avait acheté douze de ces drones de combat construits par l’entreprise américaine General Atomics Aeronautical Systems. Le MQ-9 Reaper est un appareil de surveillance dit « MALE » (moyenne altitude, longue endurance), piloté à distance. Dans sa dernière version, il dispose d’une autonomie de vol de 30 heures, est capable d’emporter des capteurs optiques et radar pour la reconnaissance, et d’assurer un suivi permanent de zones sensibles. Sa mission première, « c’est du recueil de renseignements, qui se fait sur les opérations qui sont actuellement menées par l’armée », présente le colonel Mickaël Fonck, qui commande depuis deux mois la BA 126 de Solenzara. Cette mission passe essentiellement par une surveillance des théâtres opérationnels, voire par l’appui éventuel des troupes au sol. Le drone peut également embarquer des bombes à guidage laser, des GBU 12. Mais leur usage ne peut se faire « que sur décision politique et dans un cadre légal très strict », rappelle le commandant Céline (1), qui dirige l’escadron de soutien technique aéronautique.
Démontage, remontage et entraînement
Si elle est basée à Cognac - comme le sont les drones Reaper de l’armée de l’air française dont elle a en charge la partie technique et logistique – le commandant Céline est corse, originaire d’un village du Fiumorbo. Et depuis le début du mois d’octobre, elle se trouve en mission sur cette BA 126 qu’elle a côtoyée dès son plus jeune âge : « Initialement, on est là dans le cadre de l’opération "Volfa". Et avec les membres de mon escadron, on fait de l’entraînement, on teste notre capacité à nous déployer rapidement. » Cela signifie qu’elle a pris dans ses bagages l’un des drones Reaper français. Littéralement : l’engin n’a pas volé jusqu’à Solenzara, il y est arrivé en pièces détachées, dans des caisses. « On l’avait démonté à Cognac et on l’a remonté ici en trois jours. C’était pour permettre à nos mécaniciens de s’entraîner », explique le commandant Céline.
Démontage, remontage et entraînement
Si elle est basée à Cognac - comme le sont les drones Reaper de l’armée de l’air française dont elle a en charge la partie technique et logistique – le commandant Céline est corse, originaire d’un village du Fiumorbo. Et depuis le début du mois d’octobre, elle se trouve en mission sur cette BA 126 qu’elle a côtoyée dès son plus jeune âge : « Initialement, on est là dans le cadre de l’opération "Volfa". Et avec les membres de mon escadron, on fait de l’entraînement, on teste notre capacité à nous déployer rapidement. » Cela signifie qu’elle a pris dans ses bagages l’un des drones Reaper français. Littéralement : l’engin n’a pas volé jusqu’à Solenzara, il y est arrivé en pièces détachées, dans des caisses. « On l’avait démonté à Cognac et on l’a remonté ici en trois jours. C’était pour permettre à nos mécaniciens de s’entraîner », explique le commandant Céline.
Depuis lors, et jusqu’à fin octobre, le Reaper est stationné dans un hangar de la BA126, qui n’a pas été spécifiquement conçu pour l’accueillir. « On ne peut pas le mettre à la verticale par exemple », note le commandant Céline. A terme, ce ne sera plus le cas, puisque les travaux qui ont débuté ce jeudi sur la base vont permettre de construire un hangar taillé pour le Reaper et ses 20 mètres d’envergure, 11 de long et 3,8 de haut. « La partie infrastructures va être totalement adaptée aux besoins, confirme le colonel Fonck. Elle sera neuve, faite sur mesure, mais dans un contexte de sécurité et de protection du secret. » Le colonel fait référence à l’information classifiée qui est recueillie en mission par le Reaper, avant d’être analysée par des opérateurs au sol. « Pour stocker et recueillir cette information classifiée, on a besoin d’infrastructures qui sont protégées, et c’est ça qui va être construit à Solenzara. »
Le Reaper peut déjà être téléguidé depuis la BA 126
Ce nouvel équipement n’ira pas de pair avec une formation du personnel actuellement assigné à la base de Solenzara, car l’Armée de l’air détache toujours les militaires qui ont été préalablement formés pour le Reaper. Et si demain, dans la perspective d’une mission, l’état-major estime qu’il est opportun de stationner un Reaper dans son poste avancé de Solenzara, il aura le choix de le piloter depuis Cognac ou Solenzara, car la BA 126 est déjà équipée de la « line of sight » (ligne de mire, NDLR), du nom donné à cet équipement positionné aux abords de la piste et qui permet de « téléguider le Reaper, le faire décoller et atterrir sur cent kilomètres, avant que son contrôle ne soit repris par liaison satellitaire », explique le commandant Céline. « Tout est très modulaire, résume le colonel Fonck, on a la main sur tout. » Et dans le cadre d’une mission réalisée depuis Solenzara, « le personnel de la BA 126 œuvrera en soutien de tout le reste : sur la logistique, la restauration, l’hébergement ou le service du contrôle aérien », complète-t-il.
Le Reaper peut déjà être téléguidé depuis la BA 126
Ce nouvel équipement n’ira pas de pair avec une formation du personnel actuellement assigné à la base de Solenzara, car l’Armée de l’air détache toujours les militaires qui ont été préalablement formés pour le Reaper. Et si demain, dans la perspective d’une mission, l’état-major estime qu’il est opportun de stationner un Reaper dans son poste avancé de Solenzara, il aura le choix de le piloter depuis Cognac ou Solenzara, car la BA 126 est déjà équipée de la « line of sight » (ligne de mire, NDLR), du nom donné à cet équipement positionné aux abords de la piste et qui permet de « téléguider le Reaper, le faire décoller et atterrir sur cent kilomètres, avant que son contrôle ne soit repris par liaison satellitaire », explique le commandant Céline. « Tout est très modulaire, résume le colonel Fonck, on a la main sur tout. » Et dans le cadre d’une mission réalisée depuis Solenzara, « le personnel de la BA 126 œuvrera en soutien de tout le reste : sur la logistique, la restauration, l’hébergement ou le service du contrôle aérien », complète-t-il.
Le chantier de construction de la dalle Reaper a débuté ce jeudi 16 octobre sur la base de Solenzara.
En surveillance de la situation au Proche-Orient, mais pas seulement
Pour l’Armée de l’air et de l’espace, l’intérêt de disposer de postes avancés pour son Reaper est multiple : « Ca permet déjà de désengorger l’activité de la base de Cognac, qui est le premier aéroport militaire en terme de mouvements, éclaire le commandant Céline. Et c’est aussi pour nous rapprocher des théâtres opérationnels. » En effet, développe le colonel Fonck, « entre un atterrissage et décollage à Cognac et la même chose, mais sur la BA 126, c’est entre quatre et cinq heures qui sont gagnées sur la mission », soit un temps de vol qui peut être consacré, non pas au transport du drone sur site, mais à sa mission de surveillance proprement dite, et dans les limites de son autonomie de vol de 30 heures. Géographiquement parlant, l’envoi du Reaper à Solenzara revêtira un intérêt « pour tout ce qui se passe en Méditerranée, et notamment en Méditerranée orientale », glisse le colonel. Des missions en lien avec la situation au Proche-Orient ? « L’événement du 7 octobre 2023 (le massacre terroriste perpétré par le Hamas en Israël, NDLR) est dans les esprits de tout le monde, mais il ne s’agit pas que de ça, répond le chef de la BA 126. Toute l’activité de renseignements que l’on mène au Proche, au Moyen-Orient, en Syrie, en Irak, n’a pas cessé et on continuera de couvrir cette zone. »
La construction de la dalle Reaper va être réalisée en interne par le 25e régiment du Génie de l’air, qui est arrivé ce mercredi à Solenzara. Le chantier a démarré dans la foulée, sur une parcelle en bordure de piste. La livraison de l’équipement est attendue entre avril et juin.
1. Seul le prénom est donné.
Pour l’Armée de l’air et de l’espace, l’intérêt de disposer de postes avancés pour son Reaper est multiple : « Ca permet déjà de désengorger l’activité de la base de Cognac, qui est le premier aéroport militaire en terme de mouvements, éclaire le commandant Céline. Et c’est aussi pour nous rapprocher des théâtres opérationnels. » En effet, développe le colonel Fonck, « entre un atterrissage et décollage à Cognac et la même chose, mais sur la BA 126, c’est entre quatre et cinq heures qui sont gagnées sur la mission », soit un temps de vol qui peut être consacré, non pas au transport du drone sur site, mais à sa mission de surveillance proprement dite, et dans les limites de son autonomie de vol de 30 heures. Géographiquement parlant, l’envoi du Reaper à Solenzara revêtira un intérêt « pour tout ce qui se passe en Méditerranée, et notamment en Méditerranée orientale », glisse le colonel. Des missions en lien avec la situation au Proche-Orient ? « L’événement du 7 octobre 2023 (le massacre terroriste perpétré par le Hamas en Israël, NDLR) est dans les esprits de tout le monde, mais il ne s’agit pas que de ça, répond le chef de la BA 126. Toute l’activité de renseignements que l’on mène au Proche, au Moyen-Orient, en Syrie, en Irak, n’a pas cessé et on continuera de couvrir cette zone. »
La construction de la dalle Reaper va être réalisée en interne par le 25e régiment du Génie de l’air, qui est arrivé ce mercredi à Solenzara. Le chantier a démarré dans la foulée, sur une parcelle en bordure de piste. La livraison de l’équipement est attendue entre avril et juin.
1. Seul le prénom est donné.









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