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Collectivité de Corse : Elle emprunte moins et investit plus


José Fanchi le Jeudi 9 Juillet 2015 à 18:37

Il y a d’un côté le rapport de la Chambre Régionale des Comptes qui salue avantageusement les efforts entrepris par le CTC pour ce qui est des exécutions budgétaires. De l’autre, la même CRC relève quelques dépenses et dérapages qui interpellent. Qu’en est-il au juste ? « C’était avant » disent les uns, « notre politique d’investissement est saluée et encouragée » assurent les autres. Tout cela a été évoqué, jeudi, lors d’une conférence de presse en présence du président du conseil exécutif, Paul Giacobbi et du président de la commission des finances, Antoine Orsini



Collectivité de Corse : Elle emprunte moins et investit plus
« Les politiques engagées par la CTC depuis 2010 ont, sans conteste, permis de résister efficacement à la dégradation économique mondiale. D’ailleurs, le rapport de la Chambre Régionale des Comptes le souligne. La plus symbolique des remarques étant l’invitation de la CRC à « poursuivre la politique d’investissement ». précise d’entrée Paul Giacobbi qui ajoute que  dans le cadre des observations relevées, le budget primitif 2015 est cité en référence puisque « l’exercice 2014 permet à la CTC de se conformer à la trajectoire financière arrêtée par l’Assemblée de Corse lors du débat d’orientation budgétaire 2012 … grâce notamment à une baisse des dépenses de gestion courante de 4,5% ce qui a contribué à la restauration d’une CAF (Ndlr : Capacité d’Autofinancement) brute supérieur à 100 M€. »
 
« Aucune autosatisfaction… »
Le président du conseil Exécutif dit à ce propos : « Si je compare des deux rapports, l’actuel et celui de la mandature précédente, je me rends compte que les choses sont extrêmement claires. Nous avons emprunté beaucoup moins et nous avons fait progresser les dépenses de fonctionnement beaucoup moins vite, y compris les charges en personnel. Nos taux d’emprunt n’ont absolument pas été toxiques (2%) contrairement à nos prédécesseurs. Je ne fais pourtant aucune autosatisfaction à ce sujet. La Chambre Régionale des Compte a raison de faire des remarques et autres critiques… »
   Concernant la dette, pour deux tiers hérités de la période précédant 2010, deux emprunts structurés contractés en 2007 ont été renégociés en 2011. Ils auraient en effet permis à Collectivité Territoriale de Corse de réaliser une économie de 7,6M €.
Réflexion de Paul Giacobbi : « Ces emprunts toxiques, qui ont été pour rappel contractés sous la précédente gouvernance exécutive, sont particulièrement contraignants depuis la forte appréciation du franc suisse. Ainsi, la CTC a engagé des négociations afin de bénéficier du fond de soutien mis en place par l’Etat. »
 
 
Effectifs : répartition et économie
En termes d’effectifs, la CTC affichait un nombre de postes budgétés au 31 décembre 2009 de 1 285, tandis que les effectifs pourvus au 31 décembre 2014 étaient de 1 297. Au cours des quatre dernières années, 4 postes ont été créés en faveur de la langue corse et 2 pour le service social de la CTC. De plus, 26 postes ont été transférés à la CTC (9 TOS du lycée agricole de Sartène, 3 agents du Centre d’Art Polyphonique de Sartène, 4 agents du site de Cucuruzzu et 10 de la Cinémathèque de Porto-Vecchio). Par conséquent, les choix opérés depuis 2010 ont permis une réduction de 20 postes au sein de la CTC. Quant à la progression des dépenses de personnels, elle s’explique avant tout par une politique de promotion sociale valorisante, mais il semble tout aussi opportun de rappeler l’augmentation moyenne des charges de personnel entre 2004 et 2010, pour un taux moyen de 30,5 % par an. Des données qui sont donc opposables à la période 2010-2014, avec une progression annuelle moyenne s’élevant seulement à 5,9 %.

La critique est facile…
La Chambre Régionale des Comptes le souligne : « la Collectivité territoriale de Corse  a conscience de l’existence d’un contexte financier de plus en plus contraint du fait de la baisse des dotations de l’Etat ». Pour autant, les politiques menées depuis 4 ans ont permis d’éviter une augmentation de la pression fiscale. En effet, plutôt que de soumettre les ménages à une politique de rigueur, la Collectivité a fait le choix d’une maîtrise des dépenses réfléchie et mesurée.
« Le rapport de la CRC vient donc conforter les orientations définies depuis 2010, en opposition aux stratégies établies précédemment » précise en outre le président du Conseil Exécutif qui s’empresse d’ajouter : « Nous enregistrons une réduction des dépenses de fonctionnement de 5%, cas unique en France, je tiens à le souligner. Cet effort a permis de renforcer la capacité d’épargne (plus de 100 millions d’euros). Elle représente 58% de notre effort d’investissement ce qui est considérable car nous autofinançons une partie de notre investissement. Je sui étonné par tant de critiques, mais plus encore lorsqu’elles viennent de certains bords… »
 
Petites phrases…
A propos de l’attaque dont a été victime le Directeur Général des Services sur l’achat d’ameublement comme la loi le lui permet, comme la délibération de l’Assemblée de Corse le lui a permis.  : « Je suis très étonné que l’on parle de tout cela. C’est une malveillance car la Chambre Régionale des Comptes a vérifié jusqu’au moindre détail. Je veux bien que l’on critique  les personnes, mais je n’aime pas que l’on mente surtout… » 
 
A propos de la dette : « Pour donner un ordre de comparaison, l’encours de la dette entre 2004 et 2009 a augmenté de 215 M€, soit une moyenne d’environ 36 M€ par an. De 2010 à 2014, l’encours de la dette a augmenté de 31 M€, c’est-à-dire une moyenne de 8 M€ par an.
 J. F.