Corse Net Infos - Pure player corse

Chenilles bombyx disparate : la préfecture écarte une lutte massive en Centre-Corse


MV Barbieri le Mardi 6 Mai 2025 à 07:47

Après l’alerte lancée par huit maires de Centre-Corse confrontés à une invasion de chenilles bombyx disparate, la préfecture de Haute-Corse a publié ce lundi une réponse officielle. Si l’ampleur du phénomène est reconnue, les autorités rappellent que la chenille n’est pas dangereuse pour la santé et qu’aucune intervention de grande envergure ne sera engagée, pour préserver l’équilibre naturel.



Photo Martio Grazi
Photo Martio Grazi

L’appel collectif lancé il y a quelques jours par les maires de Castirla, Castiglione, Prato, Piedigriggio, Soveria, Moltifao, Popolasca et Omessa n’est pas resté sans réponse. Confrontés pour la deuxième année consécutive à une prolifération spectaculaire de chenilles bombyx disparate (Lymantria dispar), les élus ont saisi par courrier le sous-préfet de Corte, évoquant des nuisances majeures pour les habitants et appelant à une reconnaissance de catastrophe naturelle.

Dans un communiqué publié ce lundi 5 mai, la préfecture de Haute-Corse reconnaît un pic de pullulation d’ampleur inhabituelle dans les communes concernées du Centre-Corse. « L’année 2025 se distingue par son caractère de grande ampleur et son impact direct sur la qualité de vie des populations », peut-on lire. Mais si les désagréments sont visibles — présence massive sur les routes, dans les jardins, voire dans les habitations — les chenilles ne sont pas urticantes et ne représentent aucun danger direct pour la santé humaine, rappelle la préfecture. Contrairement aux chenilles processionnaires, celles du bombyx disparate provoquent surtout des défoliations chez les chênes verts et lièges, avec un impact écologique réel mais réversible. « Les peuplements forestiers se remettent de ces attaques et produisent de nouvelles feuilles chaque année, comme ce fut le cas à l’été 2024. »

Surtout, les autorités excluent toute lutte généralisée, estimant qu’une telle intervention nuirait aux équilibres naturels : « Une lutte massive à l’échelle d’un territoire n’est pas souhaitable, notamment pour le maintien des ennemis naturels du Bombyx », indique le communiqué.

Un suivi du phénomène est néanmoins assuré, notamment par le Département de la santé des forêts, en lien avec la Direction régionale de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Forêt, ainsi que les services de la DDETSPP. Ce dispositif vise à surveiller l’évolution de la situation sur les massifs forestiers concernés, et à mieux anticiper ces épisodes, connus pour survenir par cycles tous les 10 à 15 ans, notamment dans le grand Bastia ou le Cap Corse.

En attendant, les habitants du Centre-Corse doivent composer avec une situation jugée "anxiogène" par les élus sans perspective immédiate d'intervention.