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Châtaigne corse : Après la crise du cynips, la récolte 2023 s'annonce prometteuse


Angelina Rosano le Dimanche 19 Novembre 2023 à 18:08

La récolte de châtaignes de l'année 2023 devrait correcte en Corse. La filière se remet peu à peu de la crise sanitaire liée au Cynips qu'elle traverse depuis une décennie.



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Après la grave crise sanitaire, liée au Cynips, qu’a traversé la châtaigneraie corse, la filière se remet peu à peu. La production de farine de châtaigne corse sous AOP s’était effondrée, passant de 110 tonnes en 2010, dernière année avant l’apparition du Cynips, à seulement 16 tonnes en 2018. La récolte 2023 s’annonce correcte d’après Carine Franchi, animatrice du syndicat AOP farine de châtaigne corse - Farina castagnina corsa : « C’est une année presque normale dans le sens où l’ensemble des régions arrive à avoir des récoltes, hormis quelques communes sur lesquelles des conditions climatiques localisées n’ont pas favorisé la pollinisation et la fructification des fruits qui font, qu’aujourd’hui les producteurs ont peu, voir pas de récoltes comme sur certains endroits à Ghisoni, Cuttoli ou Isulacciu ». La surface des châtaigneraies de l’AOP avoisine les 800 hectares, 103 opérateurs y sont installés répartis en producteurs, transformateurs et meuniers. 42 000 châtaigniers sont dispersés sur l’aire géographique de l’AOP.
 
S’il est difficile de faire une estimation de la récolte de cette année, celle-ci pourrait atteindre les 60 tonnes. La récolte 2023 pourrait donc être la plus importante depuis la crise du Cynips. « La châtaigneraie s’en remet petit à petit. On vit avec, il n’a pas disparu et ne disparaîtra jamais. Mais il est en équilibre avec le Torymus sinensis. Sur certains arbres, quelques observations montrent que l’infestation est encore très importante, mais c’est essentiellement lié à la variété qui peut être hypersensible. Dans l’ensemble on s’en accommode aujourd’hui » reprend Carine Franchi. Cet équilibre a pu être trouvé grâce à la lutte biologique mise en place par la filière avec plus de 1600 lâchers de Torymus sinensis entre 2014 et 2017. Le Torymus est désormais très bien installé dans l’île. « Il se développe en fonction de la présence du Cynips, l’équilibre se fait donc tout seul ».
 
Une année moyenne
Malgré cet équilibre trouvé, les chiffres d’avant Cynips pourraient ne plus être atteints. « Le Cynips reste tout de même présent et il y a quand même une petite perte de fruits, les arbres ont pris 10 ans de vie, il y a des changements et aléas climatiques qui entrent également en jeu. Sur la surface identique, on ne retrouvera jamais la production d’avant crise, il faudrait augmenter la surface pour dépasser potentiellement la valeur de 2010 ».
 

Pour la farine de châtaigne de l’AOP, farine de châtaigne corse, c’est une année moyenne, « ni mauvaise ni exceptionnelle. Nous avons tous les calibres, ce qui va nous permettre, en plus de la transformation en farine, de proposer pendant les événements castaneicoles de la châtaigne grillée par exemple ».
 
L’AOP farine de châtaigne corse est la seule à garantir l’origine du fruit, et apporte également la garantie d’avoir un produit de qualité qui respecte le cahier des charges et le savoir-faire ancestral. « Nous mettons en garde le consommateur sur certains produits non-AOP qui peuvent être trompeurs avec des fruits qui ne sont pas forcément récoltés en Corse et dont l’étiquette met en avant des lieux de l’île ».
Le cahier des charges de l’AOP permet une traçabilité de chaque parcelle, fruits et sachets de farine de châtaigne.