Le 15 juin 1985, le centre hospitalier de Bastia ouvrait officiellement ses portes à Falconaja. Surplombant la ville, il remplaçait l’ancien hôpital de Toga, jugé vétuste. Pour les soignants de l’époque, ce déménagement marquait un tournant. « À Toga, il fallait trimballer un malade quatre ou cinq fois avant qu’il puisse s’installer dans son lit. On le récupérait aux urgences, on le montait à la radio, puis dans les services, et on repartait pour les examens… sous la pluie ou avec le vent, avec seulement deux brancardiers et parfois une seule personne le week-end aux urgences », se remémore Michel Giorgi, ancien archiviste et administrateur du centre hospitalier. Un changement que beaucoup ont eu du mal à accepter. “La plupart d’entre nous venaient du Cap Corse, alors monter ici, c’était le bout du monde. On était bien à l’hôpital de Toga, c’était un crève-cœur de le quitter, mais les choses ont suivi leur cours. Tout le monde a mis du sien pour déménager, aussi bien les pompiers que les ambulances privées ou les cadres de la ville.”
Quarante ans plus tard, le constat est clair : le site de Falconaja arrive en fin de course. « Nos équipements et nos compétences sont du niveau d’un CHU, mais le bâtiment est à bout de souffle sur le plan architectural et en surface disponible », admet Christophe Arnould, directeur du centre hospitalier. Avec un vieillissement et un accroissement de la population, la structure est devenue saturée. « Le développement de l’offre de soins, combiné à l’accroissement de la population, a provoqué une forme d’effet ciseau. Jusqu’aux années 2010, les cliniques privées occupaient une place importante, mais le centre hospitalier est ensuite devenu central. Aujourd’hui, il est saturé. ». Aujourd’hui, le centre hospitalier de Bastia est devenu un pilier de l’offre de soins dans le nord de l’île. Mais quarante ans après son ouverture, le bâtiment accuse son âge. « Nos équipements et nos compétences professionnelles n’ont rien à envier à ceux des CHU », souligne le directeur Christophe Arnould. « Mais le centre hospitalier est à bout de souffle d’un point de vue architectural et en nombre de mètres carrés. »
Les futurs défis de l'hôpital de Bastia
Face à cette réalité, la reconstruction de l’hôpital est désormais engagée. “On est toujours sur le travail de la déclaration d'utilité publique, mais également sur la structuration interne de l'hôpital par le développement d'une direction de travaux pour rédiger les pré-programmes et les programmes. On va aussi avoir recours à un assistant de maîtrise d'ouvrage, ce qui sera fait dans les semaines à venir. Le projet se structure et avance conformément à ce qui a été estimé”, indique Christophe Arnould.
En attendant la construction du futur hôpital, des travaux d’amélioration sont prévus sur l’actuel centre hospitalier. “On distingue complètement le projet de reconstruction de l'hôpital de celui du maintien en fonctionnement du site de Falconaja. On a vraiment des travaux et des enveloppes dédiés pour maintenir ce site en fonctionnement, sur des montants relativement importants. On va notamment réaliser des travaux importants sur les urgences pour l'été 2027, qui vont nous permettre de gagner pas moins de 500 m2”, conclut Christophe Arnould.