Notre collègue et directrice générale fait l’objet, dans le cadre d’une instruction pour présomption d’emploi fictif dans un service territorialisé de l’administration départementale, d’une double interdiction d’exercer toute activité professionnelle dans sa collectivité comme d’avoir tout contact avec des agents de celle-ci.
La mesure apparaît non seulement sévère au regard d’une absence de faute personnelle qui lui serait directement reprochée, mais encore de nature à affecter la présomption d’innocence à laquelle elle a légitimement droit.
Si l'attachement au principe de séparation des pouvoirs et au respect du bon fonctionnement de la justice est plus que jamais présent dans nos esprits, il convient de demander avec encore plus de détermination que la présomption d’innocence soit assurée, notamment dans la proportionnalité des mesures d’instruction.
L’ensemble des élus départementaux ont tenu à manifester leur indignation et leur soutien à la Directrice Générale et un directeur de pôle, oppositions et syndicats confondus. La délégation régionale du syndicat des DG a réagi par communiqué. Aujourd’hui, les cadres de direction du Département de la Haute-Corse veulent manifester leur incompréhension et leur soutien à la Directrice Générale des Services.
Depuis un mois, l’administration décapitée et amputée, peine à assurer la continuité de son action.
C’est une cheville ouvrière de l’action publique, volontaire, active, le trait d’union entre toutes les composantes de la collectivité : syndicats, agents, élus, présidence, qui manque aujourd’hui. La désorganisation, la démotivation des équipes est un risque qu’il ne faut plus négliger dans ce contexte.
Le retour rapide de Marie-Hélène Djivas, directrice générale des services, est non seulement souhaité mais souhaitable tant les dossiers qu'elle a engagé sont déterminants pour la préparation de l'avenir des institutions appelées bientôt à se fondre dans la Collectivité de Corse.
De plus, la rareté de ce genre de décision et son caractère de sanction peuvent laisser imaginer l’effet produit pour la suite de la carrière d’une jeune administratrice issue du concours. La mise en place par notre administration d'une mesure de suspension va devoir de plus la priver d'une part substantielle de son salaire.
Pour ce qui concerne les cadres de direction du Département, la position est claire : nous apportons un soutien sans faille à notre directrice générale et souhaitons une réponse favorable à sa demande de retour dans ses fonctions.