Bastia : le festival de danse contemporaine « Hors champ » investit la ville et la plage

Une semaine de création, de rencontres et de mouvement : la danse contemporaine revient à Bastia, portée par la compagnie Art Mouv’, sa directrice artistique Hélène Taddei Lawson, et une programmation ouverte sur le monde. Pour cette édition 2025, intitulée Hors champ, la danse s’émancipe des scènes traditionnelles pour investir les lieux de vie : jardins et cour du musée, plage de l’Arinella, centre culturel Una Volta, médiathèque de l’Alb’Oru. « Nous avons conçu une programmation riche, diversifiée et accessible, avec la volonté constante de démocratiser la danse contemporaine. La plupart des spectacles sont gratuits », souligne Hélène Taddei. En écho à son titre, le festival fait cette année le pari de l’in situ, où chaque pas, chaque geste devient un dialogue entre la danse et les lieux, entre danseurs et spectateurs, entre cultures méditerranéennes, entre générations. 

Dans les jardins et la cour du musée de Bastia, plage de l’Arinella mais aussi au centre culturel Una Volta et à l’Alb’Oru (voir la programmation). « Chaque pas, chaque geste se veulent un dialogue entre la danse et le lieu, entre danseurs et spectateurs, entre cultures méditerranéennes, entre générations qui sans cesse se réinventent avec des créations participatives, surprenantes, qui plongent le spectateur dans des expériences sensorielles uniques et racontent la diversité, la pluralité, la tolérance ».
A l’occasion de cette édition la Cie Art Mouv’ présentera sa nouvelle pièce « Libre de droits » travaillée et créée à Lomé au Togo, en février dernier, et qui traite des droits humains. « Cette création internationale entre le Togo, la Corse et la Guyane révèle des mondes partagés, défrichant de nouveaux imaginaires, de nouvelles frontières. Le dialogue entre danse africaine, contemporaine, hip hop, voix, musique et vidéo ouvre un espace de liberté dans lequel un vocabulaire à choix multiple peut advenir. » explique Hélène Taddei Lawson. En trois histoires, trois vécus « Libre de Droits » raconte la citoyenneté mondiale et revendique le droit, pour tout un chacun, de vivre, voyager, travailler dans le monde entier.

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En ouverture, ce mardi 20 mai à 18h30 au centre culturel Una Volta : « Horizon mer » par la compagnie Art Mouv’. « Les lieux que nous aimons sont des extensions de nous-mêmes, des lignes d’horizon sur lesquelles le corps et l’imaginaire semblent se rejoindre. Tel un point d’articulation entre la terre, le ciel et la mer, entre tension et détente, un point d’où surgit notre espérance de liberté » présente la conceptrice Hélène Taddei.

Parmi les beaux moments (voir programmation ci-contre) qu’offre ce festival, « Vague », une création pour plages et eaux profondes de Piergiorgio Milano (Bruxelles) avec le créateur et Andrea Cerrato et Lucia Brusadin. « La plage devient un théâtre, la scène, la mer, les coulisses, les fonds marins, le proscenium, le rivage » nous fait rêver Hélène Taddei.

L’émerveillement aussi au rendez-vous avec « Thaumata » de la troupe de Cagliari «Balletto di Sardegna ». La chorégraphie s’inspire des expériences personnelles des artistes (Rocco Suma, Salvatore Sciancalepore, Sofia Zanetti, Giovanni Karol Boriello) et du chorégraphe Mario Coccetti qui questionnent la relation entre la raison et la superstition, le sensible et le suprasensible. « Cette partition, transmutant les sensations ancestrales de la chair, épouse spontanément l’histoire du site patrimonial ou naturel où elle se déploie, le temps se courbe sous l’intensité du geste, se dilate, la réalité sublimée tend vers l’extase » souligne H.élène Taddei.

Présents aussi les étudiants de la licence Arts du Spectacle de l’Université de Corse avec « Echafaudage » ou comment la jeune génération d’artistes se saisit-elle des enjeux politiques, esthétiques, poétiques et culturels qui façonnent la danse contemporaine depuis sa création.
Le programme sera étoffé avec « El Pastor » un one-man show dansé de Roberto Torres de la « Compañía Nómada » de Santa Cruz de Tenerife.