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Bastia : hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives


Philippe Jammes le Vendredi 25 Septembre 2020 à 17:04

Ce vendredi après midi, malgré la tempête de vent qui balayait la place Saint Nicolas à Bastia, a été célébrée devant le monument aux morts la «Journée nationale d'hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives ».




Cette cérémonie a été instituée en reconnaissance des sacrifices consentis du fait de leur engagement au service de la France lors de la guerre d'Algérie. Depuis sa création en 2003, cette commémoration donne lieu chaque année, à l'organisation d'une cérémonie à Paris comme dans chaque département. Chaque année, le 25 septembre, la Nation rend hommage aux anciens Harkis et aux autres membres des formations supplétives qui ont combattu aux côtés de l'armée française pendant la guerre d'Algérie, de 1954 à 1962.
Aux cotés de François Ravier, préfet de la Haute-Corse, avait pris place, Linda Piperi, adjoint au maire de Bastia, des anciens combattants et des personnalités civiles et militaires*.

Le préfet a tout d’abord lu le message ministériel (voir-ci dessous). S’en sont suivis  les traditionnels dépôts de gerbe avant que ne retentisse La Marseillaise.  La cérémonie s'est achevée  par le salut des autorités aux porte-drapeaux.



*Les personnalités présentes
Préfet de la Haute Corse : François Ravier
Linda PIPERI adjointe au maire de Bastia
Délégué Militaire Départemental : Colonel Biancardini
Police : Commissaire divisionnaire Valérie Zettor
Commandant de Gendarmerie
Directrice  de ONACVG : Marguerite Mondoloni
Union Nationale des Anciens Combattants de Haute-Corse (UNC) : Emilien  Bernardini   
Section Fédérale André Maginot de la Haute-Corse.
Groupement n° 156 ADAC :     Dominique Rossi.
Association Régionale des Anciens Combattants prisonniers de guerre et Combattants d'Algérie, Tunisie, Maroc, TOE, veuves, Missions Extérieures (CPG-CATM) : Ambroise Ottaviani                       
Association du personnel retraité gendarmerie et gendarmes anciens combattants de la Haute-Corse (APRG et GAC) : Robert Chilotti
Société  des Membres de la Légion d'Honneur (SMLH) : Colonel de Rocca Serra
Association Nationale des Membres de l'Ordre National du Mérite - Section de la Haute-Corse (ANMONM) : Michel Orsoni
Fédération Nationale des Combattants Volontaires de la Haute-Corse : Manuel Guerrero
L'Epaulette    TOMASI Philippe
Amicale des Anciens du 173ème Régiment d'Infanterie (173ème RI) et 373ème Régiment d'Infanterie (373ème RI) :  Paul Stuart
Association Nationale des Sous-Officiers de Réserve de l'Armée de l'Air "Section Corse" (ANSORAA CORSE)   Paul Martinetti
Union Nationale des Parachutistes de Haute-Corse (UNP)  Colonel René Bourelly.



Texte de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants.
 
«Chaque 25 septembre, la Nation rend un hommage solennel aux anciens harkis et aux autres membres des formations supplétives qui ont combattu pour la France au cours de la guerre d'Algérie. De 1954 à 1962, cette guerre est l’histoire d’une déchirure : bouleversant les repères, tiraillant les opinions, divisant les familles des deux côtés de la Méditerranée.  Les harkis avaient fait le choix de la France et avaient rejoint l’armée française. Ils étaient, pour la majorité, des civils, armés par la France, avec pour missions d'assurer la sécurité de villages et de points stratégiques. Ces membres des formations supplétives participaient également à des opérations militaires aux côtés de l'armée française. Parmi eux, il y avait quelques femmes auxquelles nous pensons aussi aujourd’hui. Toutes et tous ont servi la France avec loyauté, courage et abnégation. Il y a cinquante-huit ans, les armes se sont tues. Les anciens supplétifs et leurs familles ont dû affronter de nouvelles épreuves. Pour ceux restés au pays, ce fut, bien souvent, l’horreur des représailles. Pour les autres, ce fut le déchirement, la fuite et l'exil. N’accordant pas sa protection aux harkis restés en Algérie, la France a abandonné ses propres soldats. Ceux-là même qui lui avaient fait confiance, ceux qui s'étaient placés sous sa protection, ceux qui l'avaient choisie et qui l'avaient servie. Et pour ceux qui purent rallier l’autre côté de Méditerranée, elle ne sut pas les accueillir avec fraternité, les maintenant dans des camps de transit ou les hameaux de forestage.  
Cette période de notre histoire reste une plaie ouverte dans notre mémoire collective.  Depuis plusieurs années, la France, par la voix de ses plus hautes autorités, a reconnu avoir manqué à son devoir de protection et d’accueil. Cette reconnaissance, nous la renouvelons aujourd’hui de même que l’hommage aux combattants.
 Nous souhaitons que l’histoire des harkis, ainsi que celle de leurs enfants, y compris celle de leur accueil, soit mieux connue, mieux reconnue et davantage transmise. C’est pour cela que nous poursuivons les actions de mémoire et l’organisation d’expositions. C’est pour cela que nous favorisons les rencontres entre des témoins et des jeunes. C’est pour cela que nous œuvrons à la valorisation des sites témoins de l’histoire des harkis par la création de stèles et de mémoriaux. Ces lieux sont des lieux de mémoire et de transmission qui méritent l’attention de tous. 
Les harkis et leurs descendants ont contribué et contribuent encore, par leur dévouement, leur courage et leurs réussites, à l’histoire, à l’identité et à la vitalité de notre pays.
 Par cette journée nationale, nous voulons redire aux anciens harkis notre profonde reconnaissance et notre solidarité ».