Corse Net Infos - Pure player corse

Baron JHN Mariani : "Nous proposons une souveraineté nationale, populaire et monétaire pour la Corse"


M.V. le Jeudi 26 Mai 2022 à 20:04

Suppléante de son père aux législatives de 2017, Marie Lucie, alias Baronne ML Mariani, est candidate dans la 2e circonscription de Haute-Corse pour les scrutins des 12 et 19 juin. Etudiante en Beaux-Arts à Nantes, âgée de 24 ans, elle partage sa vie entre le Continent et la Corte où vit son père, le baron JHM Marinai (Jean Hugues Noël Robert), qui est, cette fois-ci, son suppléant. C'est d'ailleurs lui qui explique à Corse Net Infos les raisons de cette candidature hors des partis et des clans, et qui veut redonner au peuple corse sa souveraineté nationale, populaire et monétaire.



Marie Lucie alias Baronne ML Mariani est candidate dans la 2e circonscription de Haute-Corse
Marie Lucie alias Baronne ML Mariani est candidate dans la 2e circonscription de Haute-Corse
- Pourquoi vous faites-vous appeler Baron et Baronne ? 
C’est un titre dont j’ai hérité et dont mes enfants héritent. Ce n’est pas un titre français, mais germanique. Baron, en allemand freirherr, signifie en français : homme libre.

- Sous quelle étiquette vous présentez-vous  ? 
Sans étiquette. En revanche, nous soutenons un parti qui s’appelle le Parti Pirate. C'est un mouvement qui existe dans plusieurs pays européens comme l’Allemagne ou l’Islande où il a eu de bons résultats électoraux. Il défend principalement les droits civiques sur Internet, la protection de la vie privée... C’est plutôt nous qui le soutenons, car, dans le cadre des financements de la vie publique, le fait qu’on s’associe avec le Parti Pirate va lui permettre de recevoir un peu d’argent dans l’hypothèse où nous obtiendrons un score de 1%. 

Pourquoi avez-vous décidé de présenter cette candidature « familiale » ? 
-
Nous fonctionnons en tandem. Ma fille partage mes idées, elle en a entendu parler pendant toute sa vie… Nous nous présentons pour réagir face à ce que nous observons. Notre réaction est un mélange de colère et d'indignation, un sentiment d’injustice qui nous a poussés à présenter cette candidature. Le système électoral en place ne produit pas les effets qu’il promet ! Les électeurs élisent des élus qui font des promesses qu'ils ne tiennent jamais avec pour résultat : l’arrêt massif du vote. Ce taux d’abstention a pour conséquence que les élus ont de moins en moins de puissance et de pouvoir. Le système est, donc, dans une impasse. Nous souhaitons rétablir une relation de confiance entre les électeurs et les élus à travers des consultations périodiques des habitants, une forme de démocratie plus directe. 

Vous revendiquez une candidature régionaliste et souverainiste. De quoi s'agit-il ?
- Nous sommes en effet favorables à ce qu’ait un système d’autonomie important pour la Corse. Concernant la souveraineté, d’autres partis en parlent. Le RN ou Reconquête, par exemple, défendent une souveraineté nationale de la France. Les Nationalistes défendent une souveraine nationale corse et voudraient que la Nation corse existe et soit indépendante. Nous défendons aussi d’autres formes de souveraineté : comme la souveraineté populaire où c'est le peuple souverain qui décide. Il y a une troisième forme de souveraineté qui est monétaire, c’est-à-dire la possibilité d’avoir une monnaie qui permettrait un certain développement économique. Ma fille et moi, nous avons des propositions à faire à propos de ces trois formes de souveraineté. 

Quelles propositions défendez-vous pour votre circonscription si vous étiez élu ? 
Le peuple doit avoir le pouvoir. Pour ce faire, nous proposons deux mesures concrètes à travers des referendums d’initiative populaire que nous voulons organiser de façon périodique. C’est-à-dire que, plusieurs fois par an, la population serait interrogée sur des questions qu'elle juge prioritaires. Nous souhaitons vraiment être en phase avec la population et la représenter fidèlement à l’Assemblée nationale. Nous proposons aussi de mettre en place une monnaie locale éthique pour la Corse, destinée à récompenser la vertu. Le mécanisme consiste à donner des bons points aux acteurs économiques qui se comportent de manière bénéfique pour le territoire. Ce sont les consommateurs, les citoyens qui donnent les points en question.

- Quelle serait votre priorité si vous étiez élu ?
Dans l’hypothèse totalement invraisemblable où nous serions élus, notre priorité serait la monnaie locale qui pourrait se développer et la mise en place des referendums populaires. L’objectif de cette campagne, c’est de faire connaître ces deux propositions pour qu’elles soient reprises par les élus. Ma priorité serait aussi d’organiser des États généraux. On interrogeait, via Internet, la population pour savoir ce qu’elle veut au sujet d’un potentiel futur statut d’autonomie de la Corse de manière à comprendre ce que réclame le peuple afin de proposer à l’État la meilleure solution institutionnelle possible. 

Quelle est justement votre position à propos de ces négociations ? 
-
Je pense que Mr Simeoni pratique à l’échelle de la Corse une technique électorale identique à celle de Mr Macron à l’échelle nationale qui consiste à avoir un discours modéré, des opposants qu'il rejette dans les extrêmes, mais derrière, c’est le capitalisme de connivence le plus sauvage qui continue à se développer, à linverse de toutes les promesses. Leur gouvernement sont une imposture. Nous sommes critiques, pas tant sur les objectifs, que sur la méthode employée parce que nous jugeons qu’elle est inefficace, voir trompeuse.

Qu’est-ce que vous différencie d’autres candidats ?
Contrairement aux autres candidats, nous n'avons pas la capacité de créer de l’argent magique. On vit un moment d’austérité très fort avec de l’inflation et des problèmes liés au pouvoir d’achat. Mais avec une monnaie locale, on pourrait améliorer les choses et redonner du pouvoir d’achat aux citoyens. Par exemple, si un pompiste vend de l’essence en acceptant de réduire sa marge, il recevra des bons points. Résultat :  l’essence coûtera moins cher aux clients qui iront plus nombreux chez ce pompiste. Par conséquent,  l’augmentation de son chiffre d’affaires compensera la baisse de marge. Contrairement aux autres politiques qui font de grands discours jamais suivis d’actes, nous proposons des mesures concertées.

Comment allez-vous mener cette campagne ? 
Nous sommes un Pur player exclusivement présent sur le Web, principalement sur les réseaux sociaux et sur ma page personnelle JHN, mais aussi sur un compte Twitter #Mariani2022. Nous n’avons pas l’intention, comme d’autres candidats, de prendre notre voiture et d’aller visiter les 192 communes de la circonscription, car cela serait très mauvais d’un point de vue écologique et ça ne toucherait pas notre potentiel électorat qui, aujourd’hui, se désintéresse de la politique, ne va pas aux meetings, mais est très présent sur les réseaux sociaux.

Votre devise? 
Tous Barons !

Le Baron Mariani
Le Baron Mariani