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Autonomie de la Corse : Core in Fronte menace de quitter le processus de discussions


La rédaction le Jeudi 14 Décembre 2023 à 07:12

A l'occasion d'une conférence de presse donnée ce mercredi 13 décembre à Ajaccio, Core in Fronte est revenu sur le processus d'autonomie de la Corse. Regrettant une "vente à la découpe du projet patriotique", le parti indépendantiste menace de se retirer des discussions. "Il sera pour nous préférable de nous désengager plutôt que de renier nos convictions au prix d’un vil accord de confort."



Crédit photo Core in Fronte
Crédit photo Core in Fronte
Le 28 septembre dernier, devant l’Assemblée de Corse, à Ajaccio, Emmanuel Macron a proposé "une nouvelle étape institutionnelle" pour l’avenir de l’île. "Ayons l’audace de bâtir une autonomie de la Corse dans la République" a-t-il annoncé apportant ainsi une réponse aux 18 mois de discussions sur l’avenir institutionnel de la collectivité. "Ce ne sera pas une autonomie contre l’Etat, ni une autonomie sans l’Etat", avait néanmoins précisé le chef de l’Etat.

Avant d’engager la révision constitutionnelle, Emmanuel Macron a donné six mois aux groupes de l'Assemblée de Corse pour arriver à un accord avec le gouvernement menant à un texte constitutionnel, organique et unique permettant de modifier le statut de l’île. La proposition du Chef del'Etat a été suivie par des mois de rencontres à l'Assemblée de Corse. Toutefois, les tensions semblent s'accentuer au sein des groupes politiques alors qu'ils tentent de parvenir à un consensus. A l'occasion d'une conférence de presse donnée ce mercredi 13 décembre Core in Fronte a exprimé des réserves quant à la compatibilité entre la vision nationaliste et celle de la droite insulaire. "La délibération du 5 juillet ne peut faire l'objet d'aucune compromission ou marchandage politicien avec la droite insulaire, au prétexte qu’il faudra l’aval du Sénat tenu par leurs amis", a indiqué Paul-Felix Benedetti.Depuis la visite présidentielle les groupes de l'Assemblée de Corse participent tous les mercredi à des réunions visant à élaborer un projet commun à présenter avant le printemps au gouvernement. “Si les conférences du mercredi se dirigent dans un sens contraire à l'esprit de la délibération du 5 juillet, quant à la recherche d'une véritable solution politique, Core In Fronte saura prendre, une nouvelle fois, toutes ses responsabilités. Il sera pour nous préférable de nous désengager plutôt que de renier nos convictions au prix d’un vil accord de confort." a alerté Benedetti.





Pas de vente à le découpe

Les inquiétudes du parti se cristallisent autour d'une possible "vente à la découpe du projet patriotique" avec des concessions telles qu'un statut de la Résidence au lieu du statut de Résident, une langue corse simplement "acceptée" mais non officielle, et d'autres compromis qui pourraient vider de sa substance l'autonomie souhaité
Core in Fronte appelle également les autres partis et groupes politiques signataires de la délibération du 5 juillet à clarifier publiquement leur position sur un accord politique de haut niveau. Benedetti émet des doutes quant à la tactique des partis nationalistes, les accusant de manifester trop d'attention envers la droite corse, ce qui, selon lui, pourrait compromettre les avancées vers une autonomie consensuelle: "Il serait, pour nous, plus opportun de constituer une délégation patriotique chargée de mener les dernières discussions en vue de la rédaction de la loi organique d’autonomie." conclut l'élu.

Pour mémoire, le 5 juillet dernier,  l’Assemblée de Corse n’avait pas réussi à s’accorder sur un projet unique d’autonomie. Les élus insulaires avaient transmis au gouvernement deux projets, l’un des nationalistes quasi-unis et l’autre de l’opposition de droite. Le texte des nationalistes, adopté par l’Assemblée de Corse réclamait la « reconnaissance juridique du peuple corse, un statut de co-officialité de la langue corse et la reconnaissance du lien entre le peuple corse et sa terre via un statut de résident. Le texte demandait un pouvoir législatif dans tous les domaines pour l’Assemblée de Corse, sauf ceux relatifs aux pouvoirs régaliens.