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Ajaccio : un bilan en demi-teinte pour le retour de la foire de la Saint-Pancrace


Julia Sereni le Lundi 23 Mai 2022 à 14:40

Bilan en demi-teinte pour la foire de la Saint-Pancrace à Ajaccio. Si les exposants se réjouissent du retour de l’évènement, après deux années de crise sanitaire, les clients, eux, ne sont pas toujours au rendez-vous.



Photo Michel Luccioni
Photo Michel Luccioni
De la place Abbatucci au parking de la gare, les stands s’alignent, de part et d’autres de la rue, sous un soleil de plomb. Matelas, confiseries, vêtements, coussins anti-mal de dos ou encore coupe-légumes, sur les étals, les marchandises surprennent par leur éclectisme. Partout, on se presse, on touche le tissu, on renifle la bougie parfumée, on évalue le tombé d’une robe en soulevant son cintre. La foire de Saint-Pancrace fait son grand retour à Ajaccio, après deux années d’interruption, en raison de la crise sanitaire.
 
« Allez, c’est le moment, c’est le dernier jour, ce soir on remballe ! », annonce une voix féminine devant un stand de chaussures. Ce lundi 23 mai, c’est donc l’ultime chance pour les badauds d’acquérir des sandales d’été à prix avantageux, après deux jours de foire. « Je vous les fais à 25 euros, Madame, mais c’est bien parce que c’est le dernier jour », consent la vendeuse face à une cliente hésitante. Cette dernière, pourtant, ne les prendra pas.

Des clients moins dépensiers

Comme elle, cette année, les clients ne semblent pas tout à fait au rendez-vous, de l’avis des commerçants. « Ils sont moins dépensiers, ils font plus attention », constate Laurent, derrière son stand de bols en coque de coco décorés à la main. En trente ans de présence sur les marchés, il estime que cette édition de la foire est un peu moins favorable que les autres. « Mais ce n’est pas négatif pour autant », tempère t-il.
 
Juste à côté, Aaron vend des bracelets en cuivre, « un antidouleur naturel ». Depuis 1994, il tourne dans toute la France. « C’est un peu compliqué cette année. On a eu du monde mais ce n’est pas la folie. Pourtant, c’est une bonne foire d’habitude », indique t-il. Selon lui, « les gens ont peur de la guerre, du Covid, ça les freine ». Mais le problème n’est pas strictement ajaccien, loin de là. « La foire internationale de Paris, c’était pareil », souligne t-il.
 
Un peu plus loin, une vingtaine de personnes s’agglutinent autour d’un stand. Un camelot au chapeau de paille vante les mérites d’un fer vapeur. Conquises, quelques clientes se laissent tenter par le discours de l’homme, et acquièrent l’objet. Contrairement à ces professionnels rompus à l’exercice, Charlotte vit sa toute première foire. L’Ajaccienne vend des accessoires pour enfant et pour femme, fabriqués à la main. « Je m’attendais à un peu mieux », confie t-elle. « D’après les dires des autres exposants, la fréquentation est moindre qu’avant », ajoute t-elle. Malgré tout, Charlotte retentera l’expérience l’an prochain.

« Cela fait du bien de revoir la foire, après deux ans d’arrêt »

Dans les travées, un petit groupe se promène, des formulaires dans les mains. C’est le service du commerce et de l’artisanat de la mairie d’Ajaccio, chargé de récolter les avis des 70 exposants sur cette édition de la Saint-Pancrace. « Pour l’instant, les retours sont positifs. On nous dit que cela fait du bien de revoir la foire, après deux ans d’arrêt », relate Marina Giocanti. « La foire est là depuis 50 ans. Depuis, il y a eu des adaptations. Cette année, nous sommes revenus au format samedi, dimanche, lundi, car le lundi, il y a plus de monde que le dimanche », explique de son côté Pierre-Paul Giacomini, chargé de mission dynamisation commerciale et proximité.
 
En fonction des résultats des questionnaires de satisfaction, la foire aura vocation, ou pas, à évoluer. Elle a déjà subi un changement considérable, depuis le marché aux bestiaux réservé aux agriculteurs, jusqu’à la grande braderie qu’elle est devenue désormais.