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Ajaccio : la ferme aquacole Gloria Maris défend son projet d'extension


Naël Makhzoum le Jeudi 13 Octobre 2022 à 09:16

Suite au refus de l'expert des grands sites de France du projet d'extension de l'activité terrestre de Gloria Maris à Ajaccio, la société a choisi de lui adresser une lettre ouverte. Elle y dénonce une décision arrêtée sans avoir pris connaissance d'un projet répondant pourtant aux attentes de toutes les parties prenantes, selon la structure.



Catherine Riera, directrice du groupe, lors de la conférence de presse. Photos Michel Luccioni
Catherine Riera, directrice du groupe, lors de la conférence de presse. Photos Michel Luccioni
La ferme marine des Sanguinaires va-t-elle être déplacée ? Depuis cinq ans, le groupe Gloria Maris, qui possède l'établissement depuis deux décennies, travaille sur la mise au point d'un projet d'implantation d'un futur site à terre. L'objectif ? Libérer l'espace actuel, en face de la maison d'accueil, et construire un nouvel édifice à quelques centaines de mètres du site classé. "Après un long processus de consultation de toutes les parties, le comité de pilotage, qui s'est réuni une dizaine de fois, a validé le projet il y a un an, affirme Catherine Riera, directrice du groupe. Nous avons donc réfléchi à une structure répondant à toutes les problématiques posées."
 
Parmi les membres ayant émis cet avis favorable, se trouvent Laurent Marcangeli, ancien maire de la ville et directeur du Grand site, les services de l'État ou encore l'architecte des bâtiments de France. Des signaux forts qui accroissent l'indignation du groupe suite à la réponse émise le 29 septembre dernier par l'expert des grands sites de France. "On nous refuse ce projet sans même en avoir pris connaissance ou rencontré les acteurs, déplore Catherine Riera. Nous avons fait en sorte de supprimer toutes les nuisances et les désagréments qui seraient liés au sous dimensionnement actuel et à son implantation devant la maison d'accueil." 
 
Une structure de 600 m² en semi-sous-sol
 
Mais n'est-ce pas l'infrastructure en elle-même qui pose problème aux Ajacciens ? La directrice répond que "ce sont les camions, tout ce qui est visible qui dérange". Quid alors de la structure en elle-même, ou des installations servant à la pêche ? "C'est un projet qui reprend l'architecture du Lazaret de la Parata : quelque chose d'enfermé, sans aucun regard extérieur qui permet d'avoir du stockage tout autour et à l'intérieur, permettant de dissimuler tout ce qui peut déranger les riverains, détaille Catherine Riera. L'architecte a aussi prévu de creuser en sous-sol pour récupérer le granite et l'intégrer dans le bâtiment extérieur afin de retrouver les couleurs de la Pointe de la Parata."
 
Le nouvel équipement, qui utiliserait 600 m² d'espace construit sur une emprise de 1800 m² et une parcelle de 5000m², permettrait aussi la création d'un espace de réfectoire, de douches, de sanitaires, d'une chambre froide et d'un espace de stockage du matériel de plongée. La forme hexagonale retenue par l'architecte et l'implantation en creux en utilisant des matériaux en accord avec l'environnement intégreraient la structure au paysage.
 
"Ça fait dix ans que nos collaborateurs travaillent dans un enclos qui était censé être provisoire, assène Catherine Riera. C'est indécent et nous avons tout fait, grâce à une étude approfondie "au cas par cas", pour prendre en compte toutes les données environnementales : des animaux endémiques à protéger, des plantes à surveiller...

Le groupe, qui représente 20% de la production française, emploie 43 salariés sur le site et effectue un chiffre d'affaires de dix millions d'euros en Corse.

La ferme marine des Sanguinaires. Photo Michel Luccioni
La ferme marine des Sanguinaires. Photo Michel Luccioni