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Aiutu Paisanu : "que justice soit rendue aux jeunes, victimes des manifestations de mars"


Pierre BERETTI le Samedi 8 Octobre 2022 à 19:06

Le collectif Aiutu Paisanu s’est rassemblé ce samedi devant le commissariat d'Ajaccio afin de demander à l’Etat de donner suite aux plaintes déposées par les victimes des forces de l’ordre lors des affrontements en mars dernier pendant les manifestations de soutien à Yvan Colonna.



Aiutu Paisanu  : "que justice  soit rendue aux jeunes, victimes des manifestations de mars"
Le collectif Aiutu Paisanu a donné une conférence de presse ce samedi après-midi devant le commissariat d’Ajaccio pour dénoncer "une injustice envers deux jeunes gens blessés" par les forces de l’ordre en mars dernier durant les manifestations en soutien à Yvan Colonna. En effet, une jeune fille, Nicole NicolaÏ a eu un mollet arraché par l’explosion d’une grenade de désencerclement et un lycéen de seize ans, Jean-Claude Benedetti a été grièvement blessé, victime d’un tir de LBD en pleine tête. 

« Les chirurgiens de la Timone ont été formels, quelques heures de plus et l’issue était fatale, a expliqué Bapti Lucciardi, le porte-parole du Collectif. Les séquelles physiques sont graves et identifiées, celles psychologiques sont impossibles à évaluer. Quant à Nicole Nicolaï, on ne sait pas dans quelle mesure elle recouvrera l’usage de sa jambe ».
Le collectif est descendu dans la rue à plusieurs titres, pour, d’une part, dénoncer le manque de traitement des plaintes des victimes et d’autre part, s’indigner aujourd’hui d’une procédure à l’encontre du jeune Jean-Claude Benedetti. 

« Aucune suite n’a été donnée à sa plainte. Il n’a même pas été entendu comme victime. En revanche, le procureur de la République d’Ajaccio le convoque pour « violence sur personnes dépositaires de l’autorité publique » et « participation à un attroupement en étant armé malgré les sommations ». Comme l’a dénoncé le collectif d’avocats Sustegnu Ghjuventù, les armes utilisées par les forces de l’ordre lors de ces affrontements sont des armes catégorisées « matériel de guerre ». Aujourd’hui nous souhaitons dire à l’État français que nous n’accepterons pas qu’un jeune homme qui a frôlé la mort par la main de la police soit mis en cause et que sa plainte ne soit pas traitée. Nous exigeons que celles et ceux qui ont été les victimes soient entendus et considérés comme tels. Que leur témoignage soit recueilli. Que la perte de mobilité, la ruine d’un projet professionnel ou étudiant, le traumatisme, le handicap soient reconnus. Que justice leur soit rendue ».