ActInSpace : Qui sont Julien, Jean-Paul et Raphaël, ces Corses qualifiés pour la finale nationale ?

Ils pensaient tous les trois venir "pour l'expérience". Ils sont repartis avec une victoire et un billet destination Cannes pour la finale nationale du hackathon, le 13 février prochain. Trois étudiants du campus Aflokkat dont le seul point commun, jusqu'à ce vendredi 18 novembre, était alors de s'être intéressés à la présentation d'ActInSpace qu'était venu faire Inizià, un incubateur corse. "On vient tous les trois de milieux différents mais avec une envie commune : on voulait essayer", résume Julien Aiuti, 31 ans. Comme les deux autres membres de son équipe, l'alternant en mastère 2 Management de Projet s'est présenté seul dans les locaux d'Inizià. "C'est en arrivant le jour J qu'on nous a dit qu'on était trois candidats libres et qu'on nous a proposé de créer une équipe, sourit Jean-Paul Raffalli, 31 ans. On a vraiment fait l'expérience brute !"

Car en se formant à la dernière minute, le groupe est parti avec un retard supplémentaire par rapport à ses trois concurrents, tous composés de cinq personnes. "On était la plus petite équipe et les autres s'étaient déjà réunis plusieurs jours avant pour se préparer, rappelle Raphaël Chiama, 21 ans. Je fais des études de graphisme mais je me suis toujours dit que je voulais participer à quelque chose en lien avec l'espace."

Contrairement à lui, passionné par l'environnement spatial, ses deux compères n'avaient pas d'attrait particulier pour la thématique. "L'intérêt que j'ai se résume au même que tout le monde : ça fait rêver, ironise Jean-Paul Raffalli. Mais je ne connaissais rien du tout au spatial, je savais juste qu'on allait être au contact de pointures avec qui il serait intéressant d'échanger."

Alors au moment de choisir parmi la trentaine de challenges proposés, tous se sont tournés vers le plus jeune de la bande. "Ils étaient ouverts à tout et j'aimais bien ce défi", glisse modestement l'étudiant en graphisme. Ce défi, c'est celui intitulé "Alerte satellitaire ! Débris en approche", dont l'objectif était de trouver une idée pour amener les satellites à devenir autonomes dans la détection, la compréhension et l'évaluation du besoin de manœuvrer pour éviter une éventuelle collision avec un débris.

"On a pu échanger avec des gens de milieux qu'on ne rencontre pas tous les jours, comme le responsable stratégique du CNES (Centre national d'études spatiales), qui nous a passé au téléphone la personne la plus à même de nous aider au niveau européen voire mondial, explique Julien Aiuti. C'était un grand enseignement pour nous pendant 24 heures."

"Ce sont des personnes incroyables que l'on a côtoyé, pour qui c'est totalement normal de parler de débris spatiaux, rit Raphaël Chiama, encore sur son petit nuage. On a parlé avec un pilote d'avion de chasse ou encore Christophe Bonnal (ingénieur au CNES) qui nous a dit qu'il aimait bien notre idée !" La solution que le trinôme a proposé permet de cartographier en temps réel des petits débris et de pouvoir traiter plus rapidement de potentiels dégâts liés à leur trajectoire.

Lauréats d'ActInSpace Corsica 2022, ils se sont donc qualifiés pour la finale nationale à Cannes, où ils défieront treize autres équipes françaises. "On doit peaufiner certaines problématiques et beaucoup travailler dessus mais on est bien accompagnés, assure Raphaël Chiama. C'est la première fois en Corse et ce serait incroyable qu'on gagne le national, et pourquoi pas plus..." 

Les vainqueurs français se qualifieront pour la grande finale mondiale, contre 33 pays du globe, pour déterminer les grands gagnants d'ActInSpace - qui remporteront un vol ZéroG à bord de l’avion d’entrainement des astronautes européens. Et qui sait, peut-être seront-ils Corses...