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ACA : Une journée compliquée…mais une motivation sans faille


Vincent Marcelli le Mardi 22 Mai 2018 à 21:14

La nouvelle est tombée peu après quatorze heures. Réunie en urgence, la commission de discipline de la LFP a décidé de suspendre à titre conservatoire, le stade François Coty. Du coup, l’ACA jouera son barrage-aller ce mercredi face à Toulouse à huis clos et à Montpellier. Entre colère, ironie et sentiment d’injustice, dirigeants, joueurs et supporters ajacciens ont accueillis la nouvelle. Retour sur une journée mouvementée



ACA : Une journée compliquée…mais une motivation sans faille
Il est onze heures trente en cette fin de matinée. Au stade François Coty, la conférence de presse d’Olivier Pantaloni est maintenue malgré le communiqué de la LFP paru la veille. L’entraîneur ajaccien s’en tient au seul aspect sportif précisant que « l’on s’est efforcé, même si on y pense, de mettre l’’extra-sportif de côté. Le groupe s’est préparé avec décrassage hier, lendemain de la victoire et entraînement cet après-midi. On est à 180 mn d’une accession en L1 et on va tout donner pour passer face à une équipe de Toulouse très athlétique et disposant de belles individualités… »


Mais dans les couloirs du stade François-Coty, on sent bien que l’intérêt est ailleurs car un autre match se joue dans les bureaux de la LFP qui doit se réunir en urgence. La commission des compétitions pour statuer sur le recours du Havre demandant match gagné sur tapis vert et la commission de discipline qui d’ordinaire se réunit le jeudi. Les craintes sont palpables même si Alain Orsoni ironise : « Sur un plan sportif, nous n’avons rien à craindre, aucun argument ne tient. Mais avec cette instance, on peut s’attendre à tout. »
Les coups de fil se multiplient et toujours dans les couloirs, les joueurs acéistes commentent eux aussi. « Avec toute cette histoire, explique Ghislain Gimbert, l’attaquant « rouge et blanc », on n’a même pas eu le temps de savourer la victoire. Après le match, on est tous rentrés. Franchement, joué au Havre et l’attitude que ce club a montré vendredi et dimanche est honteuse. »


« Ce n’est qu’une affaire politique »
Peu après quatorze heures, les Ajacciens arrivent pour une ultime séance d’entraînement. Et une demi-heure plus tard, la sentence tombe. Match délocalisé à huis clos. Grosse colère du président ajaccien Léon Luciani. Premier point presse. Le ton n’est plus à l’ironie et les propos fusent. « Le match est délocalisé à huis clos. Il est 15 heures on ne sait pas encore où. L’orchestration a marché à merveille, ce n’est qu’une affaire politique. La Corse est encore la cible d’un certain nombre d’acteurs politiques en mission de destruction massive. Les  réactions du Premier ministre dès vendredi. Il n’a pas réagi après l’arrivée du car lorientais à Nîmes, de Laure Flessel, ministre des sports ont montré le chemin. Et la LFP s’est mise aux ordres et pliée. La commission de discipline a obéi. J’amènerai avec le temps, tous les éléments pour prouver cela. On va se pourvoir en appel même s’il n’est pas suspensif…Il y a une volonté de » nuire au regard de ce qu’il s’est passé. »


La commission de discipline a justifié sa sanction sur deux axes principaux : envahissement de terrain et chants racistes. Le matin, et lors d’une interview accordée à l’un de nos confrères, Laurent Marcangeli, maire d’Ajaccio avait condamné ces propos précisant toutefois qu’ »il n’y a pas que des prix Nobel dans les stades de football. Les insultes sont proférées dans tous les stades du monde…. »
On apprend également qu’Olivier Pantaloni et après examens des vidéos, Faïz Selemani. Vers 17 heures et alors que l’Orsi Ribelli se préparent pour l’organisation d’une diffusion sur écran géant ou au Palatinu –avec l’aide et le soutien de Stéphane Vannucci, adjoint délégué aux sports,  on apprend enfin le lieu de la rencontre : La Mosson de Montpellier. « Toulous jouera deux fois à domicile et nous deux fois à l’extérieur, ironise Léon Luciani avant de porter à notre connaissance, d’autres éléments à charge pour le club havrais :


« C’est un complot orchestré depuis vendredi pour empêcher un club corse d’accéder en L1. Certains médias nationaux se sont bien demandés ce qu’on pouvait y faire. L’éthique sportive n’ a pas été respectée. Les « incidents très graves » relatifs au car démontrent qu’il était est en panne, puis a redémarré. J’ai en ma possession des témoignages qui confirment qu’il y a eu préméditation et médiatisation à l’extrême. Le match n’a pas pu se jouer le samedi. Je m’interroge sur la capacité de l’Etat à assurer la sécurité des citoyens. Le coordinateur de la sécurité a envoyé un courrier à la Ligue afin que la commission des compétitions entérine le match face au Havre le dimanche. Lors du match, on évoque des incidents. On a eu le stade à 16.30. »
Le président ajaccien mettra en exergue le rapport d’arbitrage (deux documents, un premier stipulant que lors de l’envahissement de terrain, tout est rentré dans l’ordre en 5m et le second, remis à la LFP, à charge pour l’ACA) le courrier non demandé par la Ligue concernant la sécurité et les prétendues violences faites à Vincent Volpe (photos à l’appui). Léon Luciani reviendra également sur un fait unique : le carton rouge adressé à Mathieu Coutadeur et le penaly qui s’en est suivi. « Le juge de touche signale faute sur moi à l’arbitre, explique l’intéressé, il fait signe de jouer. Sur le contre, ils sont tout près de marquer. J’arrive devant l’arbitre mais je ne le touche pas. Il se retourne et me met le rouge. »
Il est 18 heures. Les Ajacciens quittent, un à un le stade. Côté joueur, ces sanctions ne « font renforcer notre motivation. Il reste 180 minutes. Le match n’est pas fini. »
En revanche, et malgré leur appel, rejeté par la LFP, les Havrais, eux, peuvent partir en vacances….