Corse Net Infos - Pure player corse

À Pioggiola, les 40 ans du Scontru di i Campanari consacrent la transmission de l’art campanaire


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Mercredi 23 Juillet 2025 à 08:39

Une trentaine de sonneurs venus de toute la Corse, du continent et d’Italie se sont réunis dimanche 20 juillet à Pioggiola pour marquer les 40 ans du Scontru di i Campanari. Une édition anniversaire tournée vers la jeunesse et la mémoire collective.



Dimanche 20 juillet, Pioggiola a accueilli la 40e édition du Scontru di i Campanari, devenu au fil des ans un rendez-vous incontournable des passionnés de sonnerie corse. Une trentaine de sonneurs se sont succédé au clocher du village, venus de toute l’île, des Alpes-Maritimes et de Gênes, pour partager un patrimoine transmis de génération en génération.

Cette édition anniversaire a débuté par un atelier pédagogique destiné aux enfants, avant une conférence sur l’histoire du Scontru en présence de membres de l’association Genova Carillon. Une manière, pour le maire de la commune, Antone Casanova, de rappeler que « l’art campanaire est plus que vivant, il évolue, se partage, et franchit les frontières ». Un échange avec les campanari génois est déjà envisagé dans les mois à venir.

Au total, quatorze équipes ont pris part aux sonneries de l’après-midi, représentant leurs villages à travers des rythmes distincts. « Chaque village a sa manière de sonner. Sur les trois notes de base, il y a toute une liberté d’interprétation, comme une mélodie propre à chaque lieu », souligne Santu Massiani, figure locale du Giussani. Parmi les participants, des sonneurs de Pioggiola, Ochjatana, Rusiu, Olmi-Cappella, Santa Riparata, Spuncatu, Ventiseri ou encore Corbara.

Moment fort de la journée : la mise en son de la nouvelle cloche Santa Marta, fondue récemment à l’initiative de la municipalité et de l’association A Fabrica di Santa Maria. « C’est en mémoire du village disparu, Santa Marta, qui a donné naissance à Pioggiola », rappelle Santu Massiani. La cloche vient rétablir l’accord du clocher, incomplet depuis des années. Mais cette fête populaire a aussi été l’occasion d’un constat partagé : la transmission reste fragile. « Le plus jeune sonneur de mon village, c’est moi », déplore Ceccè Guironnet, 50 ans, pour Ochjatana. Si la passion demeure forte, la relève peine à s’imposer.

À travers les ateliers, les rencontres intergénérationnelles et les partenariats à l’échelle méditerranéenne, Pioggiola entend poursuivre ce travail de transmission. Le Scontru, loin d’être un simple hommage, se veut aussi un levier pour maintenir vivant un savoir-faire sonore qui relie les villages, les clochers, et les mémoires.


Les sonneurs de Rusiu


Les sonneurs d’Ochjatana