Danse, musique, chant, théâtre… Ce mercredi, les étudiants de la licence Arts du spectacle à l’université de Corte ont présenté leur spectacle de fin de semestre, fruit de plusieurs mois de travail collectif. Un moment qui leur permet de mettre en pratique tout ce qu’ils ont appris durant leurs études. « On commence notre formation par de la théorie avec l’histoire de la danse, de la musique, du théâtre », raconte Evita, étudiante en deuxième année de licence Arts du spectacle. « Petit à petit, on doit monter un projet de spectacle. On a des cours pratiques, une salle à disposition pour faire de la danse, de la musique avec des instruments à disposition… Et en L3, c'est vraiment plus approfondi, on n'a plus du tout de théorie, absolument que du spectacle. Le spectacle compte pour la moitié de notre note. »
Chaque semestre, les étudiants présentent un spectacle d’environ trois heures, mêlant danse, théâtre et musique, résultat de quatre mois de préparation. « C’est un spectacle qui réunit les trois années, et chacune présente plusieurs activités qui sont montées de septembre à décembre et de janvier à avril. Étant donné que la majorité de nos cours sont de la pratique, on travaille à ce moment-là les textes ou on crée les chorégraphies. » Pour enrichir leur pratique, les étudiants peuvent aussi participer à des stages et rencontrer des artistes extérieurs. « À côté de notre licence, on a le centre culturel universitaire (CCU) qui propose des stages, des conférences, des spectacles externes aux cours. La semaine dernière, par exemple, on a eu une dame qui venait du Cap Vert pour nous faire un stage. »
Une filière qui cherche à retrouver de la visibilité
Mais malgré le travail fourni, les étudiants constatent que leurs spectacles attirent de moins en moins de spectateurs. « On se rend compte qu’il y a moins de personnes qui participent aux activités du CCU, et surtout, plus personne ne vient pendant les représentations », déplore l’étudiante. Même la filière Arts du spectacle semble attirer moins d’étudiants au fil des années. « On nous a dit qu’il y avait beaucoup plus de personnes qui faisaient cette licence les années précédentes. Cette année, on est 11 en deuxième année, et ils ne sont que six en troisième année. » Un nombre réduit qui a quelques avantages pratiques, « notamment pour faire des pièces de théâtre, parce qu’en étant nombreux, c'est beaucoup plus compliqué de trouver des textes ou d’avoir de la place sur scène ».
Pourtant, cette baisse d’effectifs et de fréquentation a surtout des effets négatifs pour les étudiants. « Travailler quatre mois sur un spectacle qui dure trois heures et voir qu’il y a de moins en moins de personnes qui s'y intéressent, c’est démotivant. Ça compte pour la moitié de notre note, mais ça nous fait quand même plaisir de montrer ce qu'on fait au public, et c’est le but de notre licence, d'attirer du monde. Avant de faire cette licence, beaucoup d’entre nous ne s'étaient jamais représentés devant un public. Et même si la moitié des étudiants aimerait plutôt exercer des métiers de l'ombre, comme régisseur ou réalisateur, d’autres sont intéressés par le théâtre ou le chant. »
Pour tenter de redonner de la visibilité à leur travail, Evita a réalisé une vidéo résumant le spectacle. Une manière de prolonger l’événement au-delà des « stories » éphémères publiées sur les réseaux sociaux. « Généralement, les personnes qui participent ou le public prennent des photos ou des vidéos, ça circule pendant deux ou trois jours mais ça s’oublie vite. À la base, j'avais fait cette vidéo pour mon plaisir, mais ce serait bien d’essayer de la figer dans le temps. » Les étudiants espèrent aussi attirer des personnalités locales. « Lors de nos activités externes, on a des gens qui viennent du Cap Vert, d'Italie, mais on voit malheureusement très peu de Corses. Ça nous plairait énormément de pouvoir les rencontrer, de discuter avec eux, et ça attirerait peut-être plus de monde aussi. »











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