L'anse de la Catena (à gauche) est autorisée au mouillage des bateaux. Le projet prévoit de mettre un terme à cette situation, en ajoutant 70 anneaux dans l'anse, dans la continuité du port.
« Je rêve de voir les gens descendre de la haute-ville, courir sur la passerelle et piquer une tête à Catena. » La passerelle dont rêve le maire de Bonifacio serait longue de 800 mètres, pour 2,40 m de large. Posée sur pieux, sur une structure béton avec banc filant en bois, elle permettrait de se promener d’un côté à l’autre de l’anse, en passant par l’arrière de la plage de Catena. On y accéderait à partir du quai nord, après la maison des pêcheurs.
Mais au-delà de sa vocation de promenade (et de baignade), le projet propose d’abord une extension du port de Bonifacio : 70 anneaux y seraient implantés le long de deux pontons d’amarrage, qui s’ajouteraient aux 350 anneaux de plaisance déjà existants. En saison, Bonifacio est pris d’assaut par les plaisanciers, confirme le directeur du port Michel Mallaroni : « Du 15 juillet jusqu’au 25 août, on refuse du monde. » Depuis une dizaine d’années, les bateaux de moins de 15 mètres sont autorisés à mouiller dans l’anse de la Catena, moyennant un tarif à la nuit : « L’été, elle est pleine depuis longtemps, de bateaux qui paient une misère, qui polluent et qui prennent des risques sur tout », plaide Jean-Charles Orsucci en séance, dans l’idée de faire comprendre qu’un tel projet résoudrait l’occupation anarchique dans l'anse et réduirait l’impact en matière de pollution.
Mais au-delà de sa vocation de promenade (et de baignade), le projet propose d’abord une extension du port de Bonifacio : 70 anneaux y seraient implantés le long de deux pontons d’amarrage, qui s’ajouteraient aux 350 anneaux de plaisance déjà existants. En saison, Bonifacio est pris d’assaut par les plaisanciers, confirme le directeur du port Michel Mallaroni : « Du 15 juillet jusqu’au 25 août, on refuse du monde. » Depuis une dizaine d’années, les bateaux de moins de 15 mètres sont autorisés à mouiller dans l’anse de la Catena, moyennant un tarif à la nuit : « L’été, elle est pleine depuis longtemps, de bateaux qui paient une misère, qui polluent et qui prennent des risques sur tout », plaide Jean-Charles Orsucci en séance, dans l’idée de faire comprendre qu’un tel projet résoudrait l’occupation anarchique dans l'anse et réduirait l’impact en matière de pollution.
Le projet prévoit de construire une passerelle de 800 mètres de long avec banc en bois filant tout le long. DOCUMENT CABINET D'ARCHITECTE BUZZO SPINELLI
"C'est un dossier très lourd"
Le maire de Bonifacio a donné l’impression d’anticiper d’éventuelles oppositions au projet qui, selon nos informations, n’a pas fait l’objet de recours jusqu’à maintenant, même si des voix discordantes se sont fait entendre. « Quand je vois ce qu’on a laissé faire à Bastia, j’attends avec délectation de savoir pourquoi on ne pourrait pas faire une passerelle à Bonifacio... » a-t-il cinglé, offensif.
Reste à savoir pourquoi le projet, présenté dès 2019 en conseil municipal pour un achèvement espéré à l’été 2021, avait depuis disparu des radars. « C’est un dossier très lourd, qui demande beaucoup d’efforts administratifs et conceptuels, répond Michel Mallaroni. En matière d’aménagement portuaire, regardez le temps que prend un projet comme celui de Porto-Vecchio … Notre projet, nous avons dû le porter au regard des codes de l’environnement, de l’urbanisme, du domaine public, des transports... »
Le maire de Bonifacio a donné l’impression d’anticiper d’éventuelles oppositions au projet qui, selon nos informations, n’a pas fait l’objet de recours jusqu’à maintenant, même si des voix discordantes se sont fait entendre. « Quand je vois ce qu’on a laissé faire à Bastia, j’attends avec délectation de savoir pourquoi on ne pourrait pas faire une passerelle à Bonifacio... » a-t-il cinglé, offensif.
Reste à savoir pourquoi le projet, présenté dès 2019 en conseil municipal pour un achèvement espéré à l’été 2021, avait depuis disparu des radars. « C’est un dossier très lourd, qui demande beaucoup d’efforts administratifs et conceptuels, répond Michel Mallaroni. En matière d’aménagement portuaire, regardez le temps que prend un projet comme celui de Porto-Vecchio … Notre projet, nous avons dû le porter au regard des codes de l’environnement, de l’urbanisme, du domaine public, des transports... »
Les deux ponts d'amarrage seraient situées dans l'anse, tandis que la passerelle relierait l'ensemble au quai nord du port.DOCUMENT CABINET D'ARCHITECTE BUZZO SPINELLI
Un coût révisé à la hausse
Entretemps, un concours d’architecte a été remporté par l’agence Buzzo Spinelli. Le coût du projet a été revu à la hausse, passant de 5,9 M€ HT à 6,7 M€ HT, consécutivement à l’augmentation du coût des matières premières. « Et il y a eu la volonté d’ajouter deux ouvrages supplémentaires, complète le directeur du port de Bonifacio, soit une rampe de mise à l’eau et un ouvrage qui accueillera des sanitaires, un transformateur électrique et une micro-déchetterie ». Au final, le montant global s’élève aujourd’hui à 8,77 M€ TTC. Divers soutiens financiers ont été sollicités (Etat, Europe, Collectivité de Corse…). Le coût aurait pu être encore plus élevé, souligne Michel Mallaroni : « Ce qui coûte le plus cher dans un port, c’est une digue. Mais à Bonifacio, les ouvrages de protection sont déjà existants, c’est la nature qui nous les offre. »
La demande de permis d’aménager sera déposée le 4 juin, avec passage en commission des sites au mois d’octobre. Si le Conseil des sites donne son feu vert, le chantier pourrait démarrer en février 2026 et se terminer en septembre 2027. Une échéance qui a fait tiquer Jean-Charles Orsucci : « Septembre ? Il serait dommage de rater la saison pour deux mois... »
Entretemps, un concours d’architecte a été remporté par l’agence Buzzo Spinelli. Le coût du projet a été revu à la hausse, passant de 5,9 M€ HT à 6,7 M€ HT, consécutivement à l’augmentation du coût des matières premières. « Et il y a eu la volonté d’ajouter deux ouvrages supplémentaires, complète le directeur du port de Bonifacio, soit une rampe de mise à l’eau et un ouvrage qui accueillera des sanitaires, un transformateur électrique et une micro-déchetterie ». Au final, le montant global s’élève aujourd’hui à 8,77 M€ TTC. Divers soutiens financiers ont été sollicités (Etat, Europe, Collectivité de Corse…). Le coût aurait pu être encore plus élevé, souligne Michel Mallaroni : « Ce qui coûte le plus cher dans un port, c’est une digue. Mais à Bonifacio, les ouvrages de protection sont déjà existants, c’est la nature qui nous les offre. »
La demande de permis d’aménager sera déposée le 4 juin, avec passage en commission des sites au mois d’octobre. Si le Conseil des sites donne son feu vert, le chantier pourrait démarrer en février 2026 et se terminer en septembre 2027. Une échéance qui a fait tiquer Jean-Charles Orsucci : « Septembre ? Il serait dommage de rater la saison pour deux mois... »
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