Corse Net Infos - Pure player corse
Corse Net Infos Corse Net Infos

CorseNetInfos


À Ajaccio, les retraités vent debout contre le projet de budget 2026


MP le Jeudi 6 Novembre 2025 à 15:26

Ce jeudi l’intersyndicale des retraités organisait une action devant les locaux de la CARSAT et de l’URSSAF à Ajaccio afin de s’opposer au projet de loi de finances (PLF) 2026 et au projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS)



« Malgré le succès des journées d’action du 18 septembre et du 2 octobre où les retraités ont pris toute leur place, les gouvernements maintiennent leur politique d’austérité et refusent d’augmenter les recettes de l’État et de la Sécu pour plus de justice fiscale et sociale ». 
Ce jeudi, l’intersyndicale des retraités de Corse-du-Sud organisait une action devant les locaux de la CARSAT et de l’URSSAF à Ajaccio afin de s’opposer au projet de loi de finances (PLF) 2026 et au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
 
Les syndicats déplorent en effet que « le projet de budget 2026 du gouvernement Lecornu bis reprend les mesures d’austérité du projet Bayrou » et estiment que « ce sont les personnes en retraite qui sont les plus visées ». Ils dénoncent ainsi le gel des pensions en 2026 et leur probable sous-indexation jusqu’en 2030, la suppression de l’abattement fiscal de 10 % au profit d’un forfait de 2 000 euros, le doublement des franchises médicales, le gel de l’allocation de solidarité aux personnes âgées ou encore le recul des services publics dont les retraités dépendent fortement. Selon leurs calculs, « l’année blanche coûtera en moyenne 350 euros par an à un ménage dont la personne de référence est un retraité : 320 euros de baisse de pension, 20 euros de hausse d’impôt, 10 euros de prestations sociales ». « Ce sont les retraités les plus touchés : un salarié perdra 105 euros, un chômeur 180 euros », insiste l’intersyndicale qui y voit « un acharnement », d’autant que « pendant le même temps, les plus riches continuent de s’enrichir outrageusement ». 
 
Un constat amer face auquel Alexandre Gonzalez, porte-parole de l’intersyndicale des retraités de Corse-du-Sud, exprime un ras-le-bol général. « On continue une démarche d'exclusion pour les retraités. En Corse, d’ici 2030, 34 % de la population aura plus de 60 ans, et parmi eux près de 50 % seront en situation de précarité. Dans un territoire qui vieillit plus vite que la moyenne, ces mesures sont d’autant plus injustes », pose-t-il, rappelant en parallèle qu’une commission sénatoriale a pointé « 211 milliards d’exonérations de charges pour les entreprises ». « Sans compter les 80 milliards d’évasion fiscale, de l’argent, il y en a, mais il est dirigé vers les mauvaises priorités. On va chercher des petits montants chez les plus pauvres, comme avec la suppression de la prime de Noël pour ceux qui n’ont pas d’enfant, pendant que des entreprises milliardaires continuent de toucher des aides, versent des dividendes et engrangent des bénéfices », siffle-t-il en pointant en outre une accumulation de mesures comme – la hausse des mutuelles, le doublement des franchises médicales, l’augmentation du forfait hospitalier, le blocage des pensions – qui « appauvrit les retraités et fragilise encore davantage les précaires ».  
 
Face à cette situation, l’intersyndicale réclame « un budget 2026 de rupture qui réponde aux exigences du monde du travail ». Elle demande notamment une indexation des pensions sur l’inflation dès le 1er janvier 2026, une revalorisation des retraites alignée sur l’évolution du salaire moyen, le maintien de l’abattement fiscal de 10 %, une revalorisation des prestations sociales au niveau de l’inflation, l’abandon du doublement des franchises médicales, ainsi que le maintien et le développement des services publics sur l’ensemble du territoire.