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80e anniversaire de la libération de la Corse : le vibrant hommage de Bastia à Fred Scamaroni


Thibaud KEREBEL le Mardi 28 Mars 2023 à 14:05

Un vibrant hommage a été rendu à Fred Scamaroni, figure de la Résistance corse, décédé le 19 mars 1943, ce mardi 28 mars, au lycée de la cité technique de Montesoro, qui porte son nom. Une cérémonie d’importance, entrant dans le cadre des célébrations du 80e anniversaire de la libération de l'île.



Comme chaque année, au mois de mars, la Corse rendait hommage à Fred Scamaroni, héros de la Résistance, décédé en 1943 dans sa cellule d’Ajaccio. Mardi 28 mars, une journée de commémoration s’est donc tenue au lycée technologique de Montesoro, qui porte le nom de cette figure de la Seconde Guerre mondiale. Coïncidant avec l’anniversaire des 80 ans de la libération de l’île, les célébrations ont, cette année, pris une dimension plus importante que d’habitude.

« Il est bien évident qu’il a fallu donner un lustre supérieur à cette manifestation. C’est la raison pour laquelle nous avons mobilisé l’ensemble des élèves ainsi que les autorités », s’est exprimé Sixte Ugolini, président du comité de la Haute-Corse de l’Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance (ANACR 2B), après avoir prononcé un discours vibrant.

En présence du préfet du département, Michel Prosic, et du maire de Bastia, Pierre Savelli, plusieurs personnes se sont donc succédé au pupitre, pendant une heure, dans la cour ensoleillée de l’établissement. Les élèves, particulièrement impliqués, ont largement contribué à ce moment de recueillement, à travers des lectures, des chants et des récitations.

« On a besoin de ces valeurs aujourd’hui »

Satisfait et ému par ce bel hommage, le neveu de Fred Scamaroni, Jean-François Devaux-Scamaroni, a souligné l’importance d’entretenir un tel rituel de commémoration. « La mémoire ne s’oublie pas. Ce sont les signaux du courage d’un homme, et on a besoin de ces valeurs aujourd’hui, dans une société appauvrie humainement. »

D’où l’intérêt de mobiliser les plus jeunes, comme Luna et Thomas, deux lycéens, qui ont lu, face au public, une biographie du résistant. « (…) Trahi et torturé par l’OVRA, il se donne la mort dans son cachot de la citadelle d’Ajaccio en se tranchant la gorge avec un fil de fer le 19 mars 1943. Il arrive à écrire avec son sang sur le mur de la cellule : ‘Je n’ai pas parlé, vive de Gaulle, vive la France’. » À propos de cette fin courageuse, le journaliste et homme d’État Maurice Schumann a d’ailleurs dit par le passé que Fred Scamaroni avait été « surhumain tout en restant humain ».

« Quoi qu’on en pense, il y a eu beaucoup de martyrs en Corse » retrace Sixte Ugolini. « Ils sont nombreux, et Fred Scamaroni est un de ceux-là. C’était un des principaux organisateurs de la Résistance depuis le début, en 1941. Ce qui fait qu’il a une place particulière avec quelques autres, comme Jean Nicoli, qui est la figure la plus emblématique, ou Vincetti, qui a également donné sa vie. »