
Élus de la Ville d’Ajaccio, de la CAPA, de la Collectivité de Corse, préfet et services de l'État, mais aussi confréries réunies autour du cardinal Bustillo et de l’abbé Constant, partenaires du projet ou simples habitants du quartier, ils étaient nombreux, sous la chaleur étouffante de ce jeudi 3 juillet, à s’être donné rendez-vous pour l’inauguration officielle de l’Antiquarium Saint-Jean. Situé entre le boulevard Dominique Paoli et la rue Antoine Sollacaro, ce nouvel équipement vient mettre en lumière le site d’un baptistère paléochrétien retrouvé parmi les vestiges de la première cathédrale d’Ajaccio, et témoigne des premiers peuplements identifiés sur le territoire ajaccien depuis l’Antiquité.
« Un nouveau point de repère culturel pour Ajaccio »
Pour Stéphane Sbraggia, le maire d’Ajaccio : « Ce retour au quartier Saint-Jean, dans un espace pensé pour la médiation, la transmission et la contemplation, n'est pas un hasard. Il incarne une volonté forte, celle de réconcilier urbanisme et mémoire, de faire dialoguer l'histoire et les habitants aujourd’hui dans un quartier en pleine mutation. L’Antiquarium Saint-Jean, avec son architecture épurée et audacieuse, sa scénographie accessible à tous les publics et ses outils de médiation innovants, devient un nouveau point de repère culturel pour Ajaccio (…) Il est un socle pour construire une identité fière, éclairée, ouverte, et pour transmettre à nos enfants les racines profondes de leur ville, car au-delà de sa vocation culturelle et patrimoniale, il s'impose comme un levier d'aménagement urbain. En créant une traversée piétonne aérée au cœur du quartier, il redessine les circulations, reconnecte les espaces de vie et redonne une respiration à l'ensemble du tissu urbain. Il témoigne de notre volonté de conjuguer patrimoine et modernité, mémoire et développement, pour que la culture soit aussi un moteur de revitalisation urbaine et de cohésion sociale. »
L’Antiquarium Saint-Jean se compose de deux espaces distincts : l’un dédié à l’exposition et l’autre à la médiation culturelle. Situé au rez-de-chaussée de l’immeuble Alban, qui abrite les locaux de la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA), l’espace d’exposition retrace l’histoire du quartier depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Il accueille en son sein le sarcophage dit « du Bon Pasteur », récemment rénové par la Ville d’Ajaccio et véritable pièce maîtresse de ce lieu mémoriel ajaccien. Une pièce d’exception qui retrouve sa place originale grâce notamment à l’accord de Jérôme Filippini, le Préfet de Région actuel, qui n’a pas manqué de souligner la participation financière importante de l’Etat pour ce projet : « En venant soutenir financièrement l'ouverture de ce projet, à hauteur de 60 % du financement, ce sont 800 000 € qui ont pu être apportés. Alors comme je le dis souvent, il faut remercier la nation et notamment les contribuables de Béthune ou de Paimpol car cet argent public qui est utilisé, c'est le fruit de la solidarité nationale, et c'est parce que la Corse est un territoire de France que nous pouvons faire des investissements comme ceux-là ».
Le coût total de ce projet s’élève à 1 804 610 HT pour la partie aménagement du site, financé par l’État, la direction du Patrimoine de la Collectivité de Corse, l’Agence de tourisme de la Corse et la Ville d’Ajaccio. La partie d’exposition et de médiation culturelle a été réalisée pour un montant de 569 000 € HT par les fonds FEDER européens (60%) et la Ville d’Ajaccio. Partenaire du projet et représentant la Collectivité de Corse, Muriel Fagni, Conseillère à l’Assemblée de Corse ajoute : « C’est bien plus qu'un musée, c'est un pont entre notre passé et notre avenir, un témoignage vivant de notre histoire commune en franchissant ses portes, nous entrant dans un voyage à travers le temps à la rencontre de ceux qui ont façonné notre ville et notre île ». Après, la traditionnelle coupe du ruban, et la bénédiction des lieux par le Cardinal Bustillo, les confréries ont entamé « l’innu di San Ghjuvan’Batistta » avant l’ouverture des lieux au grand public.