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​Rassemblement du 9 mai : la fonction publique unie, dans les rues d’Ajaccio


Marie MAURIZI le Jeudi 9 Mai 2019 à 15:19

Syndicats et fonctionnaires s’étaient réunis devant la gare d’Ajaccio ce jeudi. Le cortège s’est ensuite rendu devant la préfecture de Corse. Au programme de leur mécontentement : la réforme du projet de loi de la fonction publique préparée actuellement par le gouvernement pour moderniser le système.



Les syndicats de saliariés de la fonction publique réunis ce 9 mai à Ajaccio (Photo Michel Luccioni)
Les syndicats de saliariés de la fonction publique réunis ce 9 mai à Ajaccio (Photo Michel Luccioni)
Pour les syndicats présents, CFDT, CTC, CFTC, CFE-CGC, FA-FP, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa, il s’agirait plutôt d’une destruction massive de tous les acquis, des droits et du fondement même de la fonction publique. De plus, ils accusent le gouvernement de vouloir aligner la fonction publique sur les règles du privé.

"Il n'y aura pas de retrait ni de négociation du projet de loi de réforme de la fonction publique, au menu de l'assemblée nationale à partir de lundi " a pourtant déclaré  Olivier Dussopt, le secrétaire d'Etat en charge de la Fonction publique, rajoutant que le gouvernement améliore et continue d'améliorer par ces changements, et qu’il s'agit de l’évolution du statut de fonctionnaire et non de sa suppression. En tout cas ça sera le cas pour 120.000 fonctionnaires, dont les postes seront supprimés d’ici 2022.

Plus de 300 personnes ont défilé dans le calme. Devant la préfecture de Corse les représentants syndicaux ont pris la parole, rappelant que les syndicats doivent reprendre leur place de corps intermédiaires, et que l’hypocrisie de façade est totale. Alors même que l’ensemble des organisations syndicales rejettent en bloc le projet de loi portant sur la fonction publique, le gouvernement persiste à imposer cette loi:

«  L'ensemble des syndicats de salariés ont encore une fois la preuve que les discours ne suivent pas les actes, car cette loi remet en cause le fondement même de la fonction publique.
Elle va générer la précarité, l’amplification des écarts salariaux, la mise en concurrence des agents, l’atteinte à la formation professionnelle, valoriser le recrutement par contrat, favoriser l’allongement du temps de travail, la remise en cause des accords locaux, favoriser une opacité dans les mutations, des avancements et promotions, remettre en cause les CHSCT, les commissions administratives paritaires, sonner la fin des garanties collectives, pour ce citer que ça…

En Corse ce projet de loi accentuera les difficultés rencontrées par les usagers en droit d’exiger un service public  accomplissant ses missions auprès de toutes et tous avec des moyens suffisants. Aujourd’hui, le désengagement de l’état a pour conséquence : le retard de livraison du nouvel hôpital d’Ajaccio en raison d’un déficit financier, que le nouvel établissement  continuera à assumer ; la suppression de postes à la douane (1/3 des effectifs en 10 ans), à l’inspection du travail, (malgré les onze accidents du travail mortels  en 2018, record  national pour l’année) ; les non remplacements des départs à la retraite à la DIRECCTE, météo France, aux finances et dans l’ensemble des services publiques.
Mais aussi : la transformation et la diminution des heures d’ouverture dans les bureaux de poste, la fermeture des classes dans l’éducation nationale, la fermeture des trésoreries, la désertification des zones rurales avec une population vieillissante laissée à l’abandon.

Les syndicats portent leurs exigences et leurs revendication suivantes pour les agents et les usagers :
- Un retrait du projet de loi sur la fonction publique
- Un plan massif de résorption de la précarité
- La création de postes statutaires pour répondre à tous les besoins
- Le maintien  des accords locaux concernant le travail
- La possibilité d’en conclure de nouveaux pour aller vers une diminution significative du temps de travail pour tendre aux 32h
- Le renforcement du statut pour sauvegarder l’indépendance du fonctionnaire  et la garantie de ses droits
- L’augmentation de la valeur du point d’indice et le rattrapage immédiat à hauteur de 16%
- Le renforcement de la gestion collective des carrières et donc des commissions administratives paritaires pour tous les agents, qu’ils ne soient pas isolés et mis en concurrence
- Le maintien du développement et le développement de ces outils paritaires de formation professionnelle
- Le maintien des CHSCT, le développement de leurs moyens et prérogatives
- Un service public accessible partout et pour tous , ce qui permet de répondre aux besoins sociaux  de toute la population
- La mobilisation des moyens financiers nécessaires pour l’intérêt général qui nécessite des mesures fortes de justice sociale

Le projet de la fonction publique c’est avant tout  la destruction de l’état social, c’est l’extermination des missions au profit du capital  au détriment du contribuable, alors tous ensemble construisons la riposte face à cette attaque.
Stop au gouvernement sur la remise en cause des services publics et de ses agents et donc  du statut qui devra décider du pays et de notre modèle social
."