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​L’union sacrée autour de Jean-André Miniconi


Philippe Peraut le Mardi 30 Juillet 2019 à 21:10

Près de trois-cent personnes sont venues apporter leur soutien à Jean-André Miniconi dont la concession moto située route du Stilettu à Ajaccio, a été partiellement brûlée dans la nuit de samedi à dimanche. Un incendie dont l’origine criminelle a été avérée. Parmi les personnes présentes, de nombreux élus, de l’actuelle majorité territoriale mais aussi de la municipalité d’Ajaccio, des personnes de la société civile et beaucoup de chefs d’entreprises. Un mot d’ordre est ressorti de ce rassemblement : briser la loi du silence et ne pas céder aux pressions…



Du monde. Beaucoup de monde. C’est en premier lieu ce que l’on retient du rassemblement organisé par la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises dont Jean-André Miniconi est le président. Vers 18.00, une centaine de personnes sont déjà sur place. Moins d’une heure plus tard, le nombre a triplé. On retrouve de nombreux élus de la majorité territoriale (Gilles Simeoni, président de l’Exécutif, Jean-Christophe Angelini, Jean Biancucci, Pierre Poli, Jean-François Casalta), de la municipalité (François Filoni, Nathalie Ruggeri, Stéphane Vanucci), des personnes de la société civile (Dédé di Scala, Laetitia Cucchi, Léo Battesti, Marie-Paule Mondoloni-Tomasi, Jean-Félix Acquaviva, Député de la 2e circonscription de la Haute-Corse, François Alfonsi, Député européen, Dominique Bianchi, ainsi que de nombreux chefs d’entreprise. Tous sont unanimement venus apporter leur soutien à Jean-André Miniconi, dont la concession moto a été partiellement brûlée dans la nuit de samedi à dimanche. « On n’est pas venus pour se plaindre mais pour trouver des solutions, explique ce dernier, il est important de libérer la parole. »

«Ùn hè micca a Corsica di i banditi »
L’ancien président de la CCI2A terminera une série d’allocutions où, tour à tour et devant une table où un micro a été disposé, Pierre Pasqualini (président CPME 2B), Daniel Felici (dumane da fà), Jean-Félix Acquaviva et Léo Battesti vont se succéder. « On connaît la valeur du travail, souligne le premier, dirigeants et salariés sont indispensables à l’économie d’une société. » Chercher les causes profondes de ces actes, qui ont rappelé ceux subi il n’y a pas si longtemps par Pierre Alessandri. « Hier un agriculteur, lance Daniel Felici, aujourd’hui un commerçant. Demain, à qui le tour ? » Toujours sur le même ton, Jean-Félix Acquaviva a évoqué « une société corse malade et la nécessité de se mobiliser pour construire autre chose autour d’une valeur essentiel : le respect du travail. La Corse de demain ne pourra se construire que dans la démocratie et la justice. » Léo Battesti sera le plus incisif in lingua nustrale : « Perchè simu quì oghje ? Ci semu battuti quaranta anni per ghjunghje à què ?Avemu da finisce cum’è in Sicilia ? Ùn date più capu à a pressione ! Ùn hè micca a Corsica di i banditi ! »

Enfin, et sur un ton calme, c’est Jean-André Miniconi qui a conclu : « Face à cette situation, on est toujours isolé, je remercie tout le monde pour ce soutien énorme. J’ai reçu des centaines de messages. Loin de me plaindre, je m’interroge. Qui attaque-t-on ? Le commercial ? J’ai repris la suite de mon père qui a commencé à travailler à l’âge de 13 ans. On ne supporte pas la concurrence ? Est-ce l’homme qui s’investit en politique ? Tout le monde connaît mes affinités. Cela dérange-t-il ? Nous souhaitons tous une Corse qui est dans la transparence et la démocratie. Il faut trouver les causes profondes de ces pratiques. »
Le concessionnaire a achevé son allocution en citant Sénèque : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles… »