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​Cession du groupe Codim 2 : l’inquiétude de la CGT de Corse-du-Sud pour les salariés de Casino


Patrice Paquier Lorenzi le Lundi 25 Mars 2024 à 14:14

La CGT de Corse du Sud a tenu une conférence de presse ce lundi 25 mars afin d’alerter les pouvoir publics concernant l’avenir des salariés du groupe Casino en Corse. L’inquiétude gagne peu à peu les 1 300 salariés de l’enseigne, qui attendent toujours le nom du futur repreneur des 19 magasins de l’île. La décision finale devrait intervenir mi-avril : parmi les candidats évoqués figurent les groupes Auchan, Leclerc, Carrefour et Intermarché.



La CGT de Corse du Sud a tenu une conférence presse ce lundi matin pour alerter les pouvoirs publics sur la situation des 1 300 salariés de l'entreprise Codim 2.
La CGT de Corse du Sud a tenu une conférence presse ce lundi matin pour alerter les pouvoirs publics sur la situation des 1 300 salariés de l'entreprise Codim 2.
Récemment racheté par les deux milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds d’investissement britannique Attester, le groupe Casino voit son avenir s’éclaircir progressivement. Cependant, en Corse, la situation est très différente avec le groupe Codim 2, dont 19 magasins sont répartis sur l’île et qui n’attend toujours pas d’éventuel repreneur. Une incertitude a conduit ce matin la CGT à tenir une conférence de presse pour exprimer son agacement et alerter les pouvoirs publics, comme le souligne Jean Pastor, porte-parole national de l’Intersyndicale national et de la CGT de Corse-du-Sud : « On est là pour alerter sur la situation actuelle du groupe et sur les risques qu’il est possible de rencontrer dans un avenir proche, notamment la dislocation du groupe. » Est-ce que le futur repreneur va véritablement vouloir tout conserver au niveau du siège et des magasins ? Selon l’enseigne choisie, l’autorité de la concurrence pourrait conduire à la rétrocession de certains magasins, mais à quel prix ? »
 
Des rétrocessions de magasins qui s’annoncent inévitables ?

Malgré les assurances reçues par la direction générale du groupe, sur une vente totale de l’enseigne, et non pas à la découpe, comme cela avait pu être évoquée, la CGT a évoqué ce matin les écueils qui pourraient se dresser sur le chemin du repreneur : « Une offre engageante va bientôt être choisie par une enseigne X, qui va récupérer les 19 magasins, avant de demander à l’autorité de la concurrence de se prononcer sur les possibilités de garder la même enseigne. Sur un même territoire, il ne sera pas possible d’ouvrir un magasin de cette même enseigne pour éviter une position dominante. Il faudra donc rétrocéder ce magasin à une autre entreprise, par le biais d’un appel d’offres. Certes, il n’y aura pas de fermeture, mais des complications s’annoncent dans les semaines à venir ».
 
« Codim 2, une des plus grandes entreprises de Corse »


Une attente insupportable qui pèse sur les 1 300 salariés de l’entreprise comme l’explique Patrice Bossart, secrétaire général de la CGT de Corse-du-Sud : « On voit bien qu’au vu des explications, il n’y a aucune garantie, mais plutôt des inquiétudes à avoir sur l’identité du futur repreneur, qui seront à un moment donné en concurrence directe avec des enseignes de la grande distribution, avec des obligations de céder des magasins. Cela amènera forcément à une remise en cause des acquis sociaux, voir des plans sociaux selon la stratégie de vente de ces nouvelles enseignes. Il faut que de manière claire, l’ensemble des salariés puissent savoir quel sera leur sort. Les pouvoirs publics doivent être attentifs au devenir de ces 1 300 emplois, qui représentent une des plus grandes entreprises au niveau local. Cela équivaut à une entreprise de 10 000 salariés dans la région PACA, pour mesurer ce que représente le groupe Codim 2 à l’échelle de la Corse ».

La décision finale quant au futur repreneur devrait intervenir à la mi-avril au siège de Saint-Étienne. Un choix qui devrait se déterminer parmi quatre candidats évoqués : Intermarché, Auchan, Leclerc ou Carrefour.